Centrafrique : un véhicule de transport de marchandises saute sur un engin explosif non loin de Ngaoundaye
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 16 février 2022 10:01
Vingt-quatre heures environ après l’attaque qui a visé le village Touga dans la périphérie de Ngaoundaye, les éléments du groupe armé 3R ne cessent de faire parler d’eux. Dans la nuit du 14 février 2022, un camion de transport de marchandises a sauté sur un engin explosif piégé à 5 Km de Ngaoundaye dans la Lim-Pendé. Aucune perte en vies humaines n’est à déplorer. Néanmoins, le véhicule et toute sa cargaison sont partis en fumée.
L’acte s’est produit dans le village Touga, situé à 5 kilomètres de Ngaoundaye. Le véhicule a sauté sur une mine alors qu’il était en provenance de Mbaï-Mboum pour Ndima. Cet axe est devenu dangereux en raison de la présence d’engins explosifs piégés, implantés par des rebelles de 3R. D’après les témoignages, le camion transportait des marchandises et du carburant ; des biens estimés à plusieurs millions de francs CFA. Après la déflagration, le véhicule et toute sa cargaison sont partis en fumée. Les deux passagers qui se trouvaient à bord sont sortis sains et saufs. Face à cette menace qui empêche les habitants de vaquer librement à leurs occupations, les habitants de Ngaoundaye appellent le gouvernement à l’aide.
Le conducteur et son apprenti épargnés de justesse
"C’était dans la nuit du 14 février que ce véhicule de 6 roues en provenance de Mbaï-Mboum, transportant des marchandises de plusieurs commerçants, a sauté sur une mine. Le camion ainsi que toute sa charge ont été calcinés à la suite de cette explosion. Les deux occupants, dont le conducteur, ont pu s’extraire du véhicule" a témoigné un habitant du village.
Pour la population de la région, l’effectif insignifiant des éléments des Forces armées centrafricaines justifie cette recrudescence de violence. A cet effet, elle appelle le gouvernement à agir.
Renforcer la capacité des Forces de défense et de sécurité
"Les éléments des forces de défense et de sécurité qui sont dans la région de Ngaoundaye ne sont pas en nombre suffisant. C’est pourquoi, la population demande au gouvernement de renforcer la capacité des FACA. Nous ne pouvons pas continuer à subir comme ça. Nous sommes aussi des Centrafricains" implore un habitant.
Cet incident survient vingt-quatre heures seulement après l’attaque menée par les éléments du groupe armé 3R très actifs dans le Nord-ouest centrafricain contre le village Touga. Attaque qui a couté la vie à quatre civils, dont un notable du village.
Centrafrique : l’APPR passé en revue 3 ans après sa signature
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 16 février 2022 09:45
Le gouvernement, les groupes armés et les facilitateurs ont évalué ce lundi 14 février, l'accord de paix 3 ans après sa signature à Bangui. Une évaluation qui survient dans un contexte d'assassinat d'un des acteurs, notamment Zakaria Damane le samedi 12 février 2022. Les circonstances de son décès ne sont pas encore élucidées, mais le gouvernement appelle son mouvement le RPRC à rester dans la dynamique de la paix.
Cela fait exactement 3 ans et une semaine que le gouvernement et 14 groupes armés opérant sur le territoire centrafricain ont signé l'Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA). Seulement, presque deux (2) ans après, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) se crée et mobilise une bonne partie des signataires de cet accord. Mais ce revirement ne donne pas raison de désespérer, selon les autorités centrafricaines.
"L’accord suit parfaitement son chemin"
"Nous pouvons dire que l’accord suit parfaitement son chemin. Tous les organes prévus ont été mis en place. Une évaluation même de tous ces programmes avait été faite avec le concours de tous les partenaires et des différentes entités de la société civile ainsi que les partis politiques", déclare Jean Wilibiro Sacko, ministre d'Etat au désarmement.
L’APPR perd un de ses acteurs majeurs
L'évaluation n'a pas été aisée à cause de l’assassinat d'un des acteurs de la mise en œuvre de cet accord, notamment Zakaria Damane, représentant du RPRC. Le gouvernement confirme sa mort dont les circonstances exactes ne sont pas encore connues et engage le RPRC à rester dans un élan de paix.
"C’est quelqu’un que j’ai connu et qui a contribué à faire en sorte que son mouvement le RPRC aux côtés d’autres leaders, soit un groupe qui n’a pas regagné la CPC. Il est resté dans le cadre des différents accords. Aujourd’hui nous avons un cas qui est arrivé et nous devrions nous entourer de bonnes informations relatives aux circonstances de ce décès. Nous souhaitons que son groupe reste dans cette dynamique de paix afin d’aller vers la cohésion de tous pour aider notre pays à sortir définitivement du cercle de la violence", rappelle le ministre Jean Wilibiro Sacko.
3 ans après, aucun groupe armé ne s'est auto dissous comme prévoit l'accord et les leaders restés fidèles à cette entente sont à Bangui et ne semblent pas avoir la main sur leurs éléments pour faciliter la mise en œuvre des clauses. Un véritable défi pour les différentes parties pour donner de l'espoir à la réussite de cet accord de paix.