Centrafrique : vents contraires autour du dialogue républicain
https://www.financialafrik.com/ Par Achille Mbog Pibasso 7 juillet, 2021
Le « grand » dialogue républicain annoncé en mars dernier par le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra après sa réélection dans un contexte sociopolitique tendu se tiendra-t-il dans les conditions inclusives ? Difficile pour l’instant de se montrer optimiste, tant les prémices de cette grand’messe devant ramener la paix et la sécurité en Centrafrique font l’objet de moult contestations notamment au sein de la classe politique.
Suite au décret présidentiel du 30 juin 2021 définissant les profils des participants ainsi que les conditions de participation, plusieurs mouvements d’opposition ont vivement réagi pour contester le comité d’organisation tel que défini par le président de la République le jugeant « totalement déséquilibré » pour permettre un « dialogue franc, transparent et équitable ».
L’opposition trouve que le comité d’organisation contient de « graves manquements » qui ne garantissent pas un « rendez-vous dans la sérénité vers des résultats consensuels » si tant que « ce comité fait la part belle à la majorité présidentielle et ses différentes déclinaisons ». En d’autres termes, « l’organisation du dialogue attendu doit être exemptée de suspicion », insiste l’opposition qui justifie sa méfiance parce que la démarche de la majorité ne garantit « ni l’impartialité, ni l’équité », conditions sine qua non permettant un dialogue inclusif.
Pour ne pas bâtir la maison sur du « sable mouvant », des leaders de l’opposition, entre autres, Georges Anicet Dologuélé de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), Martin Ziguélé du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC) et Crépin Mboli Goumba du Parti africain pour la transformation radicale et l’intégration des Etats (PATRIE) subordonnent leur participation au futur dialogue à « la révision du décret » présidentiel afin de dégager « un consensus sur le comité d’organisation ».
Les griefs formulés par l’opposition n’ont pas lieu d’être ont précisé les autorités, puisque « le travail a été minutieusement fait, on a voulu que tout le monde soit représenté, parmi les personnalités reçues lors des consultations » a indiqué la présidence. Le comité préparatoire au dialogue constitué des partis politiques et de la société civile doit être composé de 24 membres, dont le président sera nommé par le président de la République.
Lors des pré-consultations des forces vives de la nation menées en avril dernier en vue de l’organisation dudit dialogue, le pouvoir avait clairement indiqué que les représentants des groupes armés ou tout parti politique ayant montré un quelconque soutient à la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) étaient exclus du dialogue. Une coalition constituée d’une demi-douzaine de formations politiques animée par l’ex chef d’Etat François Bozizé qui a multiplié des attaques armées avant, pendant et après le double scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre 2020.
Centrafrique: l'opposition conteste le comité d'organisation du dialogue républicain
https://www.rfi.fr/ 06/07/2021 - 10:56
En Centrafrique, plusieurs grands mouvements d'opposition réagissent, ce lundi 5 juillet 2021, dans trois communiqués à la mise en place du comité d'organisation du dialogue républicain. Le décret présidentiel organisant ce comité a été signé le 30 juin, mais les différents mouvements d'opposition questionnent la composition de ce comité.
La position de l'opposition est unanime : ce comité est « déséquilibré ». Pour Martin Ziguélé, il y a de « graves manquements » qui ne sont pas de nature à conduire ce « rendez-vous dans la sérénité vers des résultats consensuels ». « Ce comité fait la part belle à la majorité présidentielle et ses différentes déclinaisons », dénonce Crépin Mboli Goumba. « L'organisation du dialogue attendu doit être exemptée de suspicion », ajoute le leader de Patrie.
Martin Ziguélé et Crépin Mboli Goumba assurent subordonner leur participation au futur dialogue « à la révision du décret » pour le premier, et « à un consensus sur le comité d'organisation » pour le second.
Il s'agit d'un faux procès pour les autorités. « Le travail a été minutieusement fait, on a voulu que tout le monde soit représenté, parmi les personnalités reçues lors des consultations », assure le ministre porte-parole de la présidence.
Ce comité préparatoire au dialogue doit être composé de 24 membres, dont le président sera nommé directement par Faustin-Archange Touadéra. Opposition, confession religieuse, pouvoir public, société civile y ont un poste. Placé sous l'autorité directe du président de la République, ce comité doit lui rendre des comptes fidèlement, précise le décret.