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Foreign Policy: Une base militaire française au Tchad forme-t-elle des mercenaires pour la CPC ?
27 Janvier 2021
De nombreux médias écrivent maintenant sur le soutien des groupes armés du CPC par l'armée tchadienne, affirmant que ce sont eux qui combattent les FACA sur le territoire de la RCA.
Comme vous le savez, il n'y a pas de fumée sans feu. Le 22 décembre 2020, le portail Internet allemand de l'agence de presse internationale Deutsche Welle (DW) a publié un article intitulé « Le Tchad accusé d'ingérence en Centrafrique ». L'auteur de l'article Blaise Dariustone affirme que l'armée tchadienne, depuis l'insurrection antigouvernementale contre le président Ange-Félix Patassé, a apporté son aide et son soutien à François Bozizé, ce qui lui a permis de commettre le coup d'état militaire de 2003. L’auteur ne parle pas directement de l’implication de l’armée tchadienne, mais fait clairement allusion à ce fait aux lecteurs.
Le 22 janvier, la célèbre revue internationale Foreign Policy a publié un article intitulé
« Les forces extérieures aggravent le conflit en République centrafricaine » des experts internationaux américains John A. Lechner et Alexandra Lamarche, qui affirment que le Tchad, avec le soutien secret de la France, mène une guerre indirecte avec le gouvernement et le peuple de la RCA. Il convient de noter qu'il s'agit d'une publication respectée, qui est lue dans le monde entier. Les auteurs de l'article écrivent ouvertement que « les réseaux français et tchadiens soutiennent Bozizé et les groupes armés tels que FPRC, 3R et MPC ». La France veut retrouver son ancienne influence dans la région en soutenant tacitement les efforts des militaires tchadiens et des rebelles dirigés par Bozizé contre les autorités centrafricaines. Les auteurs expliquent l'intervention extérieure tchadienne par les intérêts des puissants fonctionnaires tchadiens. Par exemple, l’investissement des élites dans le bétail peut être l’une des raisons de la participation du Tchad au conflit. C’est une véritable guerre par procuration, affirment les auteurs de l'article.
Quant à François Bozizé, John A. Lechner et Alexandra Lamarche sont convaincus qu'il n'a pas beaucoup d'influence depuis sa tentative de coup d'état. « Le fait qu'il s’est tourné vers les groupes armés pour perturber les élections suggère qu'il n'a pas assez de soutien parmi la population civile pour mobiliser les soulèvements populaires ».
Entre-temps, le 24 janvier, l'ambassade de France au Tchad a annoncé une coopération militaire avec l'armée tchadienne et l’envoi de neuf véhicules de reconnaissance ERC-90. 20 soldats tchadiens sont en train d’être formés dans un détachement français afin de commander un détachement blindé et à mener un combat.
Dans le contexte de tout cela, les photos de Mahamat Bashir, l'assistant personnel du chef du MPC Al-Khatim, prises sur le fond d'une base militaire française au Tchad, sont maintenant activement discutées sur Internet. Sur ces photos on peut voir des militaires, l'équipement et l'armement. Comment un militant de la CPC a pu se retrouver sur une base militaire française au Tchad et communiquer avec les militaires locaux reste une devinette, dont la solution est déjà claire pour tout le monde
Foreign Policy
28 Janvier 2021
Le Conseiller du Président de la RCA en matière de la Sécurité, Valeri Zakharov, a accordé une interview à la radio Lengo Songo, dans laquelle il a parlé sur la libération de la ville de Boda et des agissements des leaders de la Coalition de Patriotes pour le Changement (CPC).
« Le 25 janvier 2021, les Forces Armées Centrafricaines ont complètement libéré la ville de Boda. Grâce à des efforts concertés des FACA, des instructeurs russes, de la MINUSCA et des forces spéciales rwandaises. Mais la lutte continue contre les rebelles, les bandits, les mercenaires et d’autres éléments armés », a précisé Valeri Zakharov.
Il a par ailleurs ajouté que, les leaders des rebelles essaient d’imposer leur opinion à l’aide de la propagande, ils prétendent appartenir à un parti politique quelconque, mais ce n’est pas du tout le cas. En réalité, c’est un groupe armé, qui veut détruire toutes les bases démocratiques de la RCA.
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Face à cette situation, le gouvernement de la RCA ne va jamais négocier avec les criminels, les bandits et les rebelles, qui tentent par tous les moyens à déstabiliser les institutions républicaines, a souligné le conseiller en matière de sécurité du président centrafricain.
Il a profité de cette interview et au nom du collectif des instructeurs russes, pour présenter ses condoléances aux familles des casques bleus de la MINUSCA qui ont trouvé la mort suite à l’offensive des groupes armées à Bangassou, au PK 12 de Bangui, et à Dékoa.
Extrait de l'interview réalisée par la radio Lengo Songo