Centrafrique : un chef Séléka devant la CPI
29.01.2021
Première audition pour Mahamat Said Abdel Kani devant la Cour pénale internationale.
Commandant présumé de la coalition rebelle Séléka, en Centrafrique, Mahamat Said Abdel Kani est soupçonné de crimes contre l'humanité, crimes de guerre, torture et traitements cruels, selon la CPI.
Mahamat Said Abdel Kani est arrivé lundi au centre de détention de la Cour, à La Haye aux Pays-Bas ou il a décidé de se taire pour l'instant et s'exprimera le moment venu.
Je ne suis pas encore très bien informé de mes droits. Je suis conscient qu'en tant que suspect, je suis présumé innocent a-t-il précisé. Une audience de confirmation des charges devrait avoir lieu en février.
Mahamat Said Abdel Kani, un commandant présumé de la coalition rebelle à dominante musulmane Séléka, responsable de nombreuses violences dans le pays en 2013, avait été remis dimanche par les autorités de Bangui à la CPI, sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par l'un des juges du tribunal en 2019.
Deux anciens chefs de guerre centrafricains, qui dirigeaient des milices anti-balaka, sont, eux aussi, actuellement jugés par la CPI.
Africanews / MCP, via mediacongo.net
Le Centrafricain Mahamat Saïd a comparu à la Cour pénale internationale
https://www.rfi.fr/ 30/01/2021 - 04:38 Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas
Arrêté le 22 janvier en Centrafrique avant d’être transféré aux Pays-Bas où il est désormais incarcéré, le milicien est suspecté de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Au cours de cette audience - une simple formalité -, le suspect a décliné son identité. Il parle sango. Il sait de quoi on l’accuse. Il est disposé à coopérer. Il rappelle qu’il est présumé innocent. Il a « hâte d’être jugé », a assuré son avocat Jean-Pierre Madoukou, s’exprimant par vidéo depuis Bangui.
Mais il faudra du temps. La CPI est lente et les audiences de mise en accusation du suspect n’auront lieu que dans huit mois, le 5 octobre. Ce n’est qu’ensuite, si les juges confirment les charges, que le procès pourra réellement démarrer.
Ces charges sont pour l’heure confidentielles. Mais on sait que Mahamat Saïd est accusé de crimes commis après mars 2013. À cette époque, la Seleka s’emparait du pouvoir à Bangui, et plaçait Michel Djotodia au pouvoir.
Le numéro 2 de la milice, Noureddine Adam, devenait ministre de la Sécurité et nommait Mahamat Saïd à la tête de l’Office de répression du banditisme. C’est donc à ce poste qu’il aurait commis les tortures et les persécutions reprochés par la procureure. L'enquête est toujours en cours, a précisé cette dernière, suite à l’arrestation, et d’autres responsables de la Seleka sont attendus devant la CPI.
NDLR : Selon les informations de la rédaction de CAP, c’est ce Mahamat Saïd qui a tiré une roquette sur les citoyens qui faisaient tranquillement la queue au bureau de vote de l’école Koudoukou lors du vote du référendum constitutionnel de 2015