Centrafrique : Le gouvernement règlemente par décret, la subvention de l’Etat aux partis politiques et au leader de l’opposition
BANGUI, 05 novembre 2020 (RJDH)---Les partis politiques représentatifs seront désormais subventionnés en Centrafrique. Le décret d’application de la loi y relative, a été pris le 04 novembre dernier par le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra.
Ce décret d’application, attendu depuis six mois, intervient à sept semaines des élections groupées en Centrafrique. Il précise les modalités pratiques de la subvention de l’Etat aux partis, groupements de partis politiques et au chef de fil de l’opposition, modalités consacrées par la loi sur les partis politiques adoptée en février 2020 par l’Assemblée Nationale.
Le décret n°20.372 pose plusieurs conditions pour l’octroi de la subvention de l’Etat aux partis politiques. L’article 3 de ce texte officiel note que « seuls les partis politiques et groupements de partis politiques ayant obtenu 5% des suffrages exprimés aux dernières élections », peuvent bénéficier de cette subvention dont les montants sont déterminés par la loi des finances conformément au poids politique de chaque formation. L’article 4 note que les 40% de la subvention, seront destinés aux partis représentés à l’Assemblée Nationale selon le nombre des députés de chacun, 35% à ceux qui auront des représentants dans les conseils municipaux selon le poids de chacun. Comme pour encourager les formations politiques à travailler sur l’implication des femmes en politique, 15% de la subvention iront aux partis qui auront fait élire des femmes au parlement et 10% pour les partis qui ont des femmes dans les conseils municipaux.
Le texte plafonne, en son article 8, le montant des dépenses autorisées et remboursables à 100 millions lors de la campagne électorale. 10% de cette somme seront remboursés aux partis qui auront obtenu au moins 5% des suffrages valablement exprimés aux élections générales.
Le chef de file de l’opposition est aussi servi avec 24 millions de Fcfa par année comme subvention de l’Etat afin d’animer la vie politique conformément à son statut.
La loi sur les partis politiques remplace l’ordonnance de 2005 qui encadrait le fonctionnement des formations politiques en Centrafrique. Elle est l’une des exigences de l’accord de paix du 06 février 2019. Le décret d’application qui vient d’être pris, précise les modalités pratiques de l’application de cette loi qui déjà était considérée en février dernier par Anicet Georges Dologuélé, actuel chef de fil de l’opposition, comme étant une avancée de la vie politique du pays.
Sylvestre Sokambi
Centrafrique : Les candidatures féminines représentent 18% des dossiers enregistrés par l’ANE à cinq jours de la clôture
BANGUI, le 05 Novembre 2020(RJDH)---L’Autorité Nationale des Elections n’a enregistré que 37 candidatures féminines pour les législatives contre 164 pour les hommes, a appris le RJDH de sources concordantes. Cette situation inquiète les organisations des femmes qui multiplient les plaidoyers auprès des acteurs politiques pour favoriser plus de candidates aux prochaines élections.
Entre le 1er et au 04 novembre, l’Autorité Nationale des Elections, a enregistré 201 dossiers pour les législatives et 11 pour les présidentielles. Selon les informations RJDH, seulement 37 femmes ont déposé leurs dossiers pour les législatives ce qui représente 18,40% contre 81,59 pour les hommes. A la présidentielle, aucune femme n’a encore déposé. Cette situation inquiète des leaders femmes qui multiplient les plaidoyers pour inciter de nouvelles candidatures, « les chiffres ne sont pas à la hauteur de nos attentes et nous pensons que de nombreuses pesanteurs justifient ce chiffre déjà très inquiétant », explique une femme leader de la société civile.
En Centrafrique, la loi sur la parité impose à toutes les formations politiques de présenter au moins 35% de femmes aux élections. C’est sur cette ligne là que joue une femme parlementaire, « nous faisons de bonnes lois dans ce pays sauf que les appliquer devient problème et nous trouvons des artifices pour nous dédouaner » dénonce cette femme. Cette réaction fait suite à la saisine de la cour constitutionnelle par les partis politiques qui, dans leurs différentes requêtes, expliquaient n’avoir pas pu avoir des femmes engagées politiquement pour les présenter aux élections. Dans son arrêt, la cour a autorisé la poursuite du processus malgré ce déficit.
La loi prévoit 10 jours pour le dépôt des candidatures. A cinq jours de la fin, le tableau n’est pas encourageant pour les femmes. Mais, certaines femmes leaders restent confiantes, « je pense qu’il est trop tôt de s’alarmer. Les cinq prochains jours seront déterminants », nous fait savoir, une proche de l’ancienne président de transition Catherine Samba-Panza qui pourrait déposer une double candidature (législatives et présidentielle)./
Auguste Bati Kalamet