Les projets intégrateurs de la CEMAC. Les retombées pour la RCA :
Le désenclavement du Centrafrique : Le corridor Ouesso - Bangui - Ndjaména
Sommaire
A. CONTEXTE
En Afrique Centrale, la question des infrastructures concernant les services de base (eau, énergie, télécommunications et transports) est au centre des préoccupations. Concernant le secteur des transports et surtout depuis l’adoption du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale PDCT-AC, la Région entend se doter d’un système de transport intégré (tous les modes confondus) fiable et à moindre coût, favorisant la libre circulation des personnes et des biens, contribuant ainsi pleinement au processus de l’intégration économique et physique.
La route Ouesso-Bangui-N’Djamena est un maillon du corridor transafricain Pointe-Noire-Brazzaville-Bangui – N’Djamena, lequel fait partie du réseau du premier programme prioritaire du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale. Ce corridor de près de 3.300 km constitue non seulement une liaison directe entre Brazzaville-Bangui-N’Djamena, mais encore et surtout il permet de relier trois capitales et de fournir à la RCA et au Tchad un accès à la mer (par Pointe-Noire au Congo ou Matadi en RDC), additionnel à celui de Douala (Cameroun).
B. ETAT DES LIEUX
La route Ouesso-Bangui-Mbaikoro commence à la sortie de la ville de Ouesso au Nord du Congo et se termine à la sortie de la ville de Mbaikoro au Tchad, en passant par Bangui, la capitale centrafricaine.
Elle est constituée des deux sections suivantes : (i) au Sud et dans la forêt équatoriale, la section Ouesso – Bangui – Bossembélé au Congo et en RCA et (ii) au Nord et dans la savane arborée, la section Bossembélé – Mbaïkoro située en RCA et au Tchad. Actuellement : (i) la section Mbaiki – Bangui – Bossembélé est revêtue et (ii) les sections Ouesso – Mbaiki et Bossembélé – Mbaikoro sont à l’état de route en terre. Les tronçons à l’état de route en terre représentent 81% du linéaire total avec de nombreuses zones de bourbiers quasiment sans accès possible pendant les saisons de pluies.
C. DESCRIPTION DU PROJET
L’étude a subdivisé la route Ouesso-Bangui-Mbaikoro en 19 lots distincts dont 8 au Congo, 9 en Centrafrique et 2 au Tchad. La route traverse un relief relativement doux sur tout son itinéraire. Il est marqué en territoire Congolais par une zone marécageuse importante sur le tronçon Ouesso-Mbirou et par un pont de 616 ml situé sur la rivière Sangha dans la ville de Ouesso.
Le tronçon de Mbaïki-Bangui-Bossembele est bitumé, mais présente un défaut de portance dans la majeure partie de l’itinéraire. Il a été retenu de procéder à sa réhabilitation.
Le linéaire de la route Ouesso – Bangui – Mbaikoro d’environ 1.384 km (y compris des pénétrantes et des voiries dans les localités traversées) se répartit comme suit :
– Congo : 542 km environ soit 39% du linéaire,
– RCA : 724 km environ soit 52% du linéaire,
-Tchad : 118 km environ soit 9% du linéaire.
D. OBJECTIF
L’objectif global du projet est de contribuer à l’efficacité du sous-secteur des transports routiers pour soutenir le développement économique et social ainsi que l’intégration régionale. Il participe ainsi à la mise en œuvre du Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale (PDCT-AC) dont l’une des priorités est d’assurer, à brève échéance, des liaisons fiables et pérennes entre les capitales des différents Etats de la Région.
De façon spécifique, il s’agit d’améliorer le niveau de service de la chaine logistique de transport sur l’axe routier Ouesso – Bangui – Mbaikoro pour transformer le corridor Pointe Noire – Brazzaville – Bangui – N’Djamena en une route commerciale viable et améliorer les conditions de vie des populations de la zone d’influence.
Les Etudes technique, économique, sociale et environnementales détaillées ainsi queles dossiers d’appels d’offres ont été réalisées.
E. RESULTATS ATTENDUS
Les principaux résultats attendus du projet sont :
– la construction et le bitumage d’environ 1.310 km de route,
– la construction et le bitumage de 25 km de pénétrantes et 49 km de voiries,
– l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone d’influence,
– l’accroissement et le renforcement des échanges économiques Inter – Etats à travers une amélioration quantitative et qualitative des infrastructures de transport, pour répondre aux besoins du développement durable et de l’intégration régionale,
– l’accès direct aux ports de Pointe Noire et de Matadi par où pourront transiter les marchandises en provenance et à destination de la RCA et du Tchad,
– la mise en valeur des ressources naturelles et des richesses minières de la région
ELIGIBILITE AU NEPAD
Le projet de construction et de mise à niveau de la route Ouesso – Bangui – N’Djamena s’inscrit en droite ligne des priorités du NEPAD.
F. COUT DU PROJET
Le coût total est estimé à 955.453.183.616 FCFA. Les coûts du projet par pays sont les suivants :
– Congo : 385.582.564.712 FCFA soit 40% environ du coût total,
– RCA : 486.491.159.137 FCFA soit 51% environ du coût total,
– Tchad : 83.379.459.767 FCFA soit 9% environ du coût total.
En raison de l’ampleur du programme nécessitant la mobilisation d’importantes ressources financières, le développement de la route Ouesso – Bangui – Mbaikoro est programmé en deux phases.
Dans le cadre de ses efforts pour la mobilisation du corridor transafricain CD13 (Pointe Noire – Brazzaville – Bangui – N’Djamena), la CEEAC a retenu en phase prioritaire, la réalisation des travaux de construction et de mise à niveau d’environ 289 km au Congo, 312 km en RCA et 118 km au Tchad pour montant d’environ 853,34 Millions d’euros (soit 58,5% du coût total correspondant à environ 52% du linéaire).
Le financement recherché est le complément de celui pour réaliser la totalité des travaux de construction et de mise à niveau du corridor transafricain CD13. Le montant du financement recherché est de 605,37 Millions d’euros.
G. VIABILITE DU PROJET
Les principaux résultats de l’analyse économique du projet de construction et de mise à niveau de la route Ouesso – Bangui – Ndjamena sont présentés par pays et pour la totalité de la route sont les suivants :
– Congo : le Taux de Rentabilité Interne de la route Ouesso – Pokola – Betou – Gouga est de 19,5%,
– RCA : le Taux de Rentabilité Interne de la route Gouga – Mbaiki – Bangui – Bossembélé – Bebouré est de 19,3%,
– Tchad : le Taux de Rentabilité Interne de la route Bekoninga – Mbaokoro est de 12,0%,
– Totalité Route : le Taux de Rentabilité Interne est de 18,8%.