par Félix Yepassis Zembrou
LA NOUVELLE RACE QUI FAIT HONNEUR À LA RCA SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE
Depuis quelques décennies, la République Centrafricaine tend à se hisser sur la scène internationale grâce à l’incommensurable talent de ses stars de la nouvelle génération nées de parents centrafricains. Oui, ce sont nos frères, sœurs, fils, filles, petits enfants, bref, nos compatriotes qui ont su, chacun dans son domaine de prédilection (cinéma , musique, danse, mannequinat ... ) rehausser l’image de leur pays d’origine, la République centrafricaine au-delà des frontières . Ils sont adulés dans l’hexagone, en Europe, en Afrique et outre-Atlantique où ils ont appris le métier et font la une des magazines et remplissent les salles des spectacles : Paris, New York, Londres, Dakar, Abidjan, etc.
Cependant certains, sinon la plupart d’entre eux sont, à bien des égards méconnus (ou peu connus) dans de nombreux quartiers de Bangui (Gbakondja, Petevo, Ouango, Lakouanga ... ), et encore moins dans l’arrière-pays où l’on trouverait certainement de nombreux autres génies cachés. Qui sont ces dignes filles et fils du pays, incarnation de la nouvelle race de la jeunesse centrafricaine qui gagne ? Il s’agit entre autres de :
- DJEBRIL DIDIER ZONGA
Mannequin, top-modèle et acteur de cinéma. Il est le fils de Olivier Zonga et de la grande artiste centrafricaine, Vivick Matoua.
Ancien joueur de football, il a évolué dès l’âge de 15 ans dans un club de la région parisienne à Bondy puis à 21 ans et ce, pendant un an, dans un club de deuxième division au Portugal. C’est là qu’il a rencontré sa dulcinée, l’humoriste et comédienne franco-algérienne Nawell Madani. Sur les conseils de celle-ci, il se lance dans le mannequinat et devient un top-modèle pour la marque Diesel et Paul Gaultier. Ensuite il prend des cours de comédie à New York à l’issue desquels il joue son 1er rôle dans « C’est tout pour moi », un film de sa compagne, Nawell Madani. En 2020 c’est la consécration avec le film Les Misérables de Ladj Ly. Il y joue le rôle de flic dans les banlieues où les tensions sont vives entre les jeunes et la police. 4 oscars au 72eme festival du film de Cannes. Deux années plus tôt il a joué dans le même film en version court métrage.
- PRUDENCE MAÏDOU
Chorégraphe, actrice, metteuse en scène, est née le 06 mai 1981 à Bangui en République centrafricaine. Fille d’Antoine Maidou et d’Emilie Kizima, elle est la nièce de l’ancien 1er ministre Henri Maidou.
En 2009, elle fonde l’Association Prud’Danse qui produit le spectacle « Maux de femmes », en même temps elle crée le mouvement Femmes centrafricaines en marche ainsi que « African Cabaret », la première Comédie musicale africaine francophone.
Elle a partagé des scènes aux côtés de Johnny Hallyday, Mc Soolar, etc et a été co-animatrice et chorégraphe sur TF1 dans l’émission quotidienne le Bigdil.
Elle est connue pour son rôle dans le long métrage, Dakar Trottoirs, tournée en 2013 et qui lui valut le prix de la meilleure actrice au 7ème Festival du cinéma africain du Kkourigba au Maroc, en 2014
En 2017 elle a joué le rôle principal féminin dans un film réalisé par Mamane, Bienvenue au Gondwana sorti en 2016. En 2020 elle a été citée par Topics magazine comme l’une des 500 personnalités qui ont influencé le continent africain au cours de l’année à travers leur travail.
- UELE LAMORE, 26 ans.
Née d’une mère centrafricaine Maï Lamore, styliste de haute couture et d’un père sculpteur d’origine latino-américaine, Jean Lamore, elle est l’une des rares cheffes d’orchestre, compositrice et arrangeuse mais pas de musique classique du genre Beethoven, Mozart...
Elle a commencé à jouer au violon à l’âge de 5 ans, avant de passer à la guitare classique puis à la guitare électrique.
Après ses études à Boston, aux Etats-Unis, elle rentre en France où elle crée sa propre formation : L’orchestre Orage. Son genre est un mélange des musiques actuelles et des sonorités classiques. Elle fait partie des 586 chefs d’orchestre en France dont 21 femmes, répertoriés en 2016 par la SACD. La direction orchestrale, selon elle, c’est le management de 17, 40, 50 personnes aussi bien musicalement, psychiquement que psychologiquement. En un mot, un chef d’orchestre c’est quelqu’un qui est « capable de concentration à 200% pour gérer 60 problèmes à la seconde pendant un concert», dit-elle.
- SINGUILA ROSSIGNOL
De son nom de famille Bedaya-Ngaro, est né le 19 septembre 1977 en France. Il est le fils du Professeur (en médecine), feu Simon Bedaya-Ngaro, et de mère congolaise de Brazzaville, Marie Silivanghi.
Singuila qui signifie en sango (langue nationale et officielle en Centrafrique) merci, a débuté la musique en 2004 avec l’album « On ne vit qu’une seule fois » dans lequel on trouve d’autres titres tels que Aïcha, et « C’est trop ». Il a par ailleurs fait le featuring avec la chanteuse du R&N blues britannique Jamelia avec la chanson I love you, qui a connu un énorme succès européen tant au Royaume Uni qu’aux Pays-Bas. Il a également fait un featuring avec le grand Mopao, Koffi Olomide dans la chanson, La femme de quelqu’un, un titre qui cartonne. De même que ,Belle, un tube à succès qu’il a chanté en duo avec Fally Ipupa.
- JACQUY NKOUET,
Née le 23 mai 1988 à Bangui, Jacquy N’kouet est la fille de feu Jonathan Gilbert N’kouet et d’Annick Lea Kamayen, tous deux centrafricains de souche. Elle est diplômée de l’école du Commerce (INSEEC) de Paris, spécialisée en ingénierie commerciale et management de projet.
Depuis plus d’une dizaine d’années, elle s’est lancée dans le mannequinat et fait des photos et défilés de mode pour diverses marques de haute couture et prêt-à-porter à Paris, Milan, Londres, New York, etc, ainsi que des tournages de vidéo pour des marques telles que M6 et Beauty Studio et aussi des campagnes photos pour la Fédération nationale de la coiffure signée l’Oreal, Offwhite, etc. Un métier qu’elle exerce avec grâce en restant intimement attachée à son pays d’origine, la République centrafricaine.
- TIGA « BAFANA »
Tiga, certains de ses proches l’appellent Bafana, est née le 1er Mars 1987 au Benin, de mère centrafricaine, Carmen Ducasse Ndotiga alias Carmelo Nationale, originaire de Batangafo dans la préfecture de l’Ouham. Top model chez Courreges et avec une licence d’histoire de l’art et d’archéologie en poche, Tiga participe au concours très sélect de Miss France 2006. Elle est élue 1ere dauphine. Du coup, cet évènement exceptionnel suivi par de milliers de téléspectateurs lui donne l’occasion de rendre hommage à son pays d’origine, la RCA. Au cours de la même année, elle est honorée par les autorités de Bangui, de la médaille de chevalier dans l’ordre du mérite centrafricain.
Après cette belle aventure, elle se tourne vers les médias notamment la télévision où elle anime aujourd’hui Riding Zone, une émission des sports extrêmes tous les dimanches de 9h à 11h sur France 5.
Elle a crée avec sa mère une association dénommée Coup de Pouce des Anges pour venir en aide aux plus démunis, victimes de la crise centrafricaine. Très attachée à ses origines elle va souvent à Bangui pour apporter un message de paix et du vivre ensemble entre les communautés tout en caressant le rêve de construire, si Dieu le veut, un dispensaire et un orphelinat sur la terre de ses ancêtres. Car depuis sa tendre enfance, Tiga a toujours soutenu des actions humanitaires aux côtés de sa mère et de sa sœur Cathie.
- FANNY WEGSCHEIDER
Née en juillet 1981 à Frejus en France, Fanny Wegsheider, est journaliste, présentatrice, animatrice télé. Elle est la fille de Claude Wegscheider, un métis centrafricain et de Chantal Kazagui (fille de l’ancien homme d’Etat centrafricain, monsieur Jean-Claude Kazagui (père du ministre Ange Maxime Kazagui.
Grande figure des médias, Fanny a travaillé sur la chaîne panafricaine bilingue VoxAfrica à Londres puis à M6. En 2019, son émission Bonsoir Paris, a obtenu un record d’audience historique. Actuellement à BFM Paris, elle anime une émission de grande écoute, Paris Connect.
Attention, Comment bien porter les masques (contre le Covid-19). Suivez les conseils de Fanny Vegsheider sur BFMTV.
- DJ BODDHI SATVA
De son vrai nom Armani Kombot- Naguemon , est né en 1983 à Bangui. Il est le fils de l’ancien conseiller à la présidence de la république et diamantaire, Igor Kombot-Nagemon, et également petit fils de l’ancien ministre et ambassadeur Nestor Kombot-Naguemon. Et d’une mère américaine d’origine belge productrice de bijoux . Il a grandi à Bria dans la Haute-Kotto et parle parfaitement le banda en plus de la langue nationale, le sango. Après des études secondaires en Belgique, il retourne en Centrafrique où il travaille dans l’entreprise familiale du diamant jusqu’aux événements de 2003 qui le poussèrent ainsi que ses parents sur le chemin de l’exil. En écoutant les sons des DJ américains, ce fut le déclic ; A partir de ces sonorités, il va essayer de faire un mélange entre la musique traditionnelle africaine particulièrement de l’Afrique de l’Ouest et la musique moderne. De ce mixage, il va donc créer la musique Afro house aux influences disco qu’il baptise Ancestral Soul. Son projet, si Dieu lui prête vie, c’est d’améliorer le quotidien de ses compatriotes centrafricains, dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
FYZ