Centrafrique : les FACA repoussent une attaque de 3R dans l’Ouest du pays
BOUAR, 09 juin 2020 (RJDH)---Les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) ont repoussé une attaque des combattants rebelles de 3R, déclenchée tôt ce matin, contre la base des Unités Spéciales Mixte de Sécurité (USMS) de Wantiguira située à 12 kilomètres de la ville de Bouar.
Les hostilités ont été déclenchées tôt ce matin par les combattants rebelles de 3R de Sidiki Abbas, qui avait annoncé la semaine dernière qu’il suspendait sa participation à l'accord de paix. « Il s’agit d’une attaque coordonnée menée sur deux fronts par des combattants rebelles de 3R d'Abass Sidiki. L'attaque a été repoussée par les éléments des FACA », nous rapporte un officier des FACA.
Au cours de riposte des FACA aux assauts des rebelles, « des armes récupérées ce mardi lors de l'attaque du camp des USMS de Bouar par les éléments de 3R de Sidiki Abass », précise cet officier.
Du côté de la MINUSCA, une réunion de crise a été convoquée par les autorités avec la MINUSCA, fait savoir Vladimir Monteiro. « Le bilan de cette attaque fait état d’une dizaine de cas de blessures légères dans les rangs des forces des USMS et il y aurait des pertes en vies humaines du côté des assaillants », ajoute-t-il.
C’est depuis quelques jours que le mouvement 3R menait des attaques coordonnées dans la région de la Nana-Mambéré.
Vianney Ingasso
Centrafrique : présence accrue des hommes armés signalés à Markounda dans le nord du pays
MARKOUNDA, 08 Juin 2020 (RJDH) --- Les autorités locales de Markounda dans l'Ouham s'inquiètent de la présence des hommes armés qui renforcent leur position dans la région. Cette présence, selon des autorités locales, impacte négativement les activités socio-économiques de la région.
De sources locales, a-t-on appris, les braquages à main armée et le rançonnage au niveau des multiples barrières installées par ces groupes armés émaillent le quotidien des citoyens de Markounda et ses périphéries.
Une autre source bien indiquée, a confié au RJDH que cette situation a négativement impacté les activités socioéconomiques dans cette partie du pays. « Les commerçants font l’objet de rançonnage », témoigne-t-elle, avant de relever que, « tout passage est monnayé au niveau des multiples barrières érigées par ces rebelles en surnombre, signataires de cessation des hostilités, le 3 mai 2018 ».
« Des commerçants de la région versent des taxes à hauteur de 500 000 FCFA quotidiennement aux nouveaux maîtres des lieux », rapporte un commerçant tout exaspéré.
Les groupes armés impliqués dans ces exactions seraient le RJ, MPC et FPRC ainsi que d’autres groupes en provenance du Tchad voisin, « notre liberté d’expression est compromise, nos déplacements sont limités qu’à 18 heures. Cette situation a fragilisé les activités agricoles et plus chaque commerçant de la ville de Markounda versent 5000 FCFA à chaque mouvement rebelle tous les weekends », a déploré une autre source de la ville », a fait valoir une autorité locale.
La liberté est réduite, témoigne un autre habitant. « Personne n’a le droit de hausser la voix en présence des rebelles, par peur d’être passé à tabac. Les femmes font l’objet de violence et d’abus sexuel et personne ne sait à quel saint se vouer. Les groupes rebelles sévissent, l’autorité de l’Etat est fragilisée dans ce secteur », dit-il tout dépité.
L’Accord politique et de paix signé le 6 février 2019, a prévu que les groupes armés ont l’obligation de s’abstenir de tout acte entravant la libre circulation des personnes et des biens y compris l’érection des barrières illégales et la perception des taxes illicites.
Auguste Bati-Kalamet
Centrafrique : Les conducteurs exigent la suspension des frais de tête de stationnement
BANGUI, 09 Juin 2020 (RJDH) --- Les conducteurs de taxi ont manifesté ce jour pour exprimer leurs mécontentements, réclamant de la municipalité de Bangui, l’annulation pure et simple de sa décision exigeant le paiement des têtes de stationnement en attendant de juguler la pandémie de Covid 19.
Ils contestent les taxes de stationnement fixées à hauteur de 10 0000 frs par la municipalité de Bangui. En colère et par un concert de klaxon, ils ont paralysé pendant un moment la circulation sur l’avenue Boganda. Certains conducteurs récidivistes se sont vus retirés leurs clés de contact les obligeant de suspendre le travail.
« Les conducteurs de taxi sont remontés contre la mairie de Bangui, parce qu’elle a obligé le paiement des frais de stationnement dans un contexte où les mesures barrières obligent les conducteurs des bus et des taxis à réduire le nombre de passagers, dont 3 personnes pour les taxis et 8 passagers pour les bus », a expliqué Sylvain.
Un autre conducteur de taxi souligne, quant à lui, le manque de mesure d’accompagnement par le gouvernement. « Naturellement, nous payons 10 000 FCFA la tête de stationnement à la mairie. Auparavant, nos recettes variaient de 25 000 à 30 000 FCFA mais aujourd’hui, nos recettes varient entre 10 000 à 15 000 FCFA. Si les mesures barrières prennent fin, à ce moment, nous pouvons verser les frais des têtes de stationnement », dit-il.
Cette manifestation est aussi suivie sur l’avenue David Dacko où les conducteurs s’en sont pris aux policiers. « Cette manifestation se poursuit jusqu’à ce que le gouvernement réponde à nos préoccupations. Nous n’avons pas de problème avec les policiers, ils font leur travail et nous continuons notre manifestation », a ajouté un autre taximan.
Cette manifestation a perturbé la circulation, le transport est devenu difficile, une inquiétude plane dans l’esprit des usagers des transports en commun lorsque quelques-uns s’interrogent de leur sors au lendemain de cette manifestation.
Centrafrique : timide reprise des activités à Kaga-Bandoro après une vive tension
BANGUI, 09 juin 2020 (RJDH)---Les activités ont repris timidement ce jour 09 juin à Kaga-Bandoro, dans le nord du pays, après la vive tension ce lundi 08 juin entre le préfet de la Nana-Gribizi et les habitants. Ils le soupçonnent d’être de mèche avec les rebelles de MPC.
Les activités ont repris ce matin à Kaga-Bandoro après la vive tension qui avait prévalu dans la ville hier soir. Cette tension est née entre le préfet de la Nana-Gribizi et un groupe des jeunes de la ville qui le soupçonnent d’être de mèche avec les rebelles du MPC. Ces derniers ont saccagé sa résidence car il aurait facilité, selon eux, la libération d’un combattant rebelle de MPC impliqué dans un braquage d’un véhicule humanitaire.
« Ces hommes avaient tenté de braquer un véhicule de l’ONG Solidarité en mission de distribution des vivres dans la localité de Ngrevaye. Les contingents pakistanais de la MINUSCA arrivés sur le lieu ont réussi à mettre la main sur les malfrats qui sont au nombre de sept. Ayant appris la nouvelle, les éléments du MPC ont commencé à manifester jusqu’au niveau de l’hôpital revendiquant la libération de leur frère d’arme », confie un habitant de la ville.
Pour une autre source locale, c’est le rôle ambigu du préfet de Nana-Gribizi, Mahamat Abdoulaye, qui avait provoqué ce mouvement d’humeur. « Au lieu d’attendre la justice faire son travail, le préfet est allé relâcher ces rebelles arrêtés par la MINUSCA. La population informée l’accuse d’être de mèche avec les rebelles. C’est ainsi qu’une foule en colère s’est dirigée vers sa résidence du préfet et ont saccagé les lieux ».
Pour l’heure, un calme précaire règne dans la ville et la population vaque librement à ses occupations. « Ce qu’il faut souligner, les combattants rebelles circulent armes à la main dans la ville », rapporte un habitant.
Contacté, le porte-parole de la MINUSCA Vladimir Monteiro, confirme que la situation à Kaga-Bandoro est redevenue normale depuis hier. « Les incidents sont dus à un fait. La MINUSCA avait été appelée auprès d’une ONG apparemment victime d’un braquage et suite à l’intervention des casques bleus, les éléments de MPC ont été arrêtés puis relaxés vu qu’ils ne seraient pas en train de voler dans cet endroit. Entre temps, il y a eu le mouvement en colère de la part des jeunes, ils s’en sont pris au domicile du préfet », précise Vladimir Monteiro.
Pour des raisons de sécurité, le préfet est accueilli à la base de la MINUSCA de Kaga-Bandoro, mais tout est redevenu normal dans la ville grâce au concours de plusieurs acteurs.
Jocelyne Nadège Kokada