Lu pour vous
https://mondafrique.com/ Aza Boukhris 20 avril 2020
Le président Touadera terminera son mandat le 29 mars 2021. Il est maintenant plus que probable que le premier tour des élections présidentielle et législatives ne pourra pas avoir lieu le 27 décembre 2020. Le débat commence à s’envenimer au sujet d’une suspecte révision constitutionnelle pour justifier une éventuelle prolongation de l’actuel mandat présidentiel. Le monde politique centrafricain peut-il encore s’entendre ?
Les dispositions de la Constitution du 30 mars 2016, permettent à Faustin-Archange Touadera de solliciter un second mandat consécutif, en revanche, elles ne l’autorisent pas à s’affranchir de l’échéance de son actuel mandat.
Un processus électoral entravé
Aujourd’hui, il est clair qu’une consultation du peuple souverain est désormais une vue de l’esprit. Ce qui n’empêche pas l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, avec ses dizaines de millions d’euros donnés pour ranimer une Autorité nationale des élections (ANE) moribonde, et des bailleurs traditionnels, soulageant ainsi leur bonne conscience, de continuer à se complaire dans un monde irréel. Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour constater que des événements extérieurs, imprévisibles et irrésistibles entravent le processus électoral centrafricain.
Avant la pandémie du Covid-19, qui risque malheureusement de se développer, il y avait déjà une situation exceptionnelle avec l’occupation des trois quart du territoire par des groupes armés, un quart des électeurs réfugiés à l’étranger ou déplacés à l’intérieur du pays, un fichier électoral en lambeaux, des dizaines de milliers de cartes d’électeurs disparues ou falsifiées à grande échelle, des démembrements locaux de l’ANE fantaisistes et une insécurité persistante, là où il y a encore des représentants de l’Etat et des personnels de la Minusca.