Mes Chers Compatriotes,
En passant en revue les quelques acquis de cette 4ème année, je voudrais aborder avec vous le volet social, notamment la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement.
Je dois mentionner d’emblée que dans un souci de rajeunissement de l’Administration et de résorption du chômage des jeunes, nous avons intégré 1300 jeunes dans la Fonction Publique, en plus des 3000 intégrés au cours des trois années précédentes.
En ce qui concerne la santé, les principales réalisations s’inscrivent dans une vision de protection de la population et de développement du capital humain sain, pouvant soutenir un développement socio-économique cohérent, harmonieux et productif en lien avec les objectifs du développement durable et la couverture santé universelle.
C’est dans ce contexte que les dix (10) domaines d’impulsions présidentielles ont été édictés pour servir de cadre de référence à l’action gouvernementale en mettant l’accent sur la réduction accélérée de la mortalité maternelle et infantile et l’amélioration de la qualité des soins.
Dans cette optique, les réalisations majeures peuvent être résumées comme suit :
Dans le domaine des ressources humaines, près de 1000 agents de santé, toutes catégories confondues, ont été soit intégrés dans la Fonction publique soit recrutés comme contractuels et affectés dans les différentes formations sanitaires à l’intérieur de pays, y compris dans des zones difficiles.
La réforme de la gouvernance du secteur pharmaceutique a été engagée par l’élaboration et l’adoption de la loi sur les médicaments et autres produits de santé et sur l’exercice de la pharmacie en RCA, premier texte du genre depuis l’indépendance.
En outre, un mécanisme d’approvisionnement en médicaments a été mis en place afin de doter toutes les formations sanitaires du pays en médicaments essentiels.
Ces deux mesures constituent des jalons majeurs vers la résolution définitive de la carence en médicaments à laquelle notre pays a été confronté suite à la faillite de l’Unité de Cession des Médicaments.
Les investissements dans le secteur de santé ont été considérablement accrus. Outre l’augmentation de la proportion du budget national alloué à la santé qui est passée de 5% en 2018 à 8,1% en 2019, l’Etat a pu mobiliser auprès de ses partenaires extérieures plus de 200 milliards de FCFA pour ce seul secteur, soit l’équivalent de 80% du budget national.
Pour la première fois, la RCA s’est inscrite comme contributeur au Fonds Mondial contre le paludisme, la tuberculose et le SIDA, ce qui a permis à notre pays de voir sa nouvelle subvention atteindre le double de la subvention précédente.
Les infrastructures sanitaires ont été renforcées en quantité et en qualité. Plus de 300 formations sanitaires ayant des maternités ont été réhabilitées ou construites. La proportion des formations sanitaires fonctionnelles est passée de 50% en 2016 à environ 80% en 2019.
En outre, de nouvelles infrastructures spécialisées ont été construites, notamment le Centre nutritionnel du Complexe Pédiatrique de Bangui, le Centre d’Imagerie médicale et le Centre d’hémodialyse. Les deux dernières qui seront bientôt opérationnelles permettront à la fois de réduire considérablement les délais d’accès aux soins de qualité et les coûts d’évacuations sanitaires à l’étranger.
Un Système d’Information Sanitaire unique, robuste, capable de détecter tout évènement de santé publique a été mis en place pour orienter les prises de décisions et mesurer les résultats des interventions.
La lutte contre les grands fléaux à travers la mise en œuvre des programmes prioritaires a été un des axes majeurs de l’action gouvernementale.
Le renforcement de la prévention par la vaccination chez les enfants de zéro à 11 mois s’est traduit par une amélioration sans précédent de la couverture vaccinale, comme en témoigne l’augmentation du taux de couverture vaccinale chez les enfants de zéro à 11 mois par l’antigène traceur Penta 3 qui est passé de de 47% en 2016 à 81% en 2019 ainsi que le taux de couverture vaccinale au BCG qui est passé de 56% en 2016 à 80% en 2019.
S’agissant de la lutte contre le VIH, le nombre de personnes vivant avec le VIH mises sous traitement ARV est passé de 36.499 en 2017 à 44.909 en 2019.
Pour assurer l’équité dans l’accès aux soins aux mères et aux enfants, j’ai pris un décret assurant la gratuité ciblée à l’endroit des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes/allaitantes et des femmes victimes de violences basées sur le genre.
La riposte aux épidémies et aux catastrophes naturelles demeure une priorité constante du Gouvernement dont les actions ont permis de faire face à de nombreuses épidémies ou menaces d’épidémie telles que la rougeole, la poliomyélite, la rage et l’épidémie à virus Ebola qui a été évitée grâce au système d’alerte précoce et à base communautaire le long des frontières terrestres, aériennes et fluviales.
Dans cette dynamique, des mesures fortes ont été adoptées et mises en œuvre pour barrer la route à la pandémie du Covid-19.
Dans le domaine de l’éducation nationale, notamment de l’enseignement primaire, secondaire et technique, plus de 280 salles de classe ont été construites ou réhabilitées dans l’Ouham, l’Ouham Pendé, la Nana-Mambéré, la Lobaye, la Nana-Gribizi, la Ouaka et au lycée de Miskine à Bangui en plus de 1.050 autres salles de classe réalisées dans 8 Préfectures et à Bangui.
Aussi, plus de 14 000 tables-bancs ont été fabriqués sur le budget national afin d’améliorer les conditions d’apprentissage de nos enfants.
Nous avons édité 260 630 manuels scolaires dans les domaines de mathématiques, de langage et d’éducation à la citoyenneté.
Le personnel a été renforcé par l’intégration dans la fonction publique de 240 enseignants.
Je ne pourrais conclure sur ce secteur sans évoquer les projets majeurs au nombre desquels le Projet d’Urgence de Soutien à l’Education de Base (PUSEB), financés par la Banque Mondiale à hauteur de 25 millions de dollars américains, soit environ 13 milliards de FCFA.
S’agissant de la gouvernance du Secteur, il convient de noter l’amélioration du taux d’achèvement du primaire au-dessus de 50%, le taux brut de scolarisation à 91% au niveau du Fondamental 1, et l’indice de parité fille/garçon à 75% au Fondamental 1, contre 50% au secondaire, grâce à la restauration du Système d’Information et de Gestion du Secteur à Partenariat Mondial pour l’Education, d’une valeur initiale égale à 31 millions 600 mille dollars, soit environ 16 milliards de FCFA.
Au niveau de l’enseignement supérieur, notre pays a accueilli en juillet 2019 la 41ème session des Conseils Consultatifs Interafricains. A cette occasion, le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) a consacré les travaux de dix (10) enseignants et chercheurs de l’Université de Bangui, promus à des grades supérieurs, parmi lesquels six (6) enseignants chercheurs qui ont reçu des distinctions prestigieuses, marquant ainsi une reconnaissance de nos efforts.
Abordant le secteur de l’eau et l’assainissement, je vous informe que pour rattraper le retard accumulé depuis 1984 où des investissements substantiels étaient prévus par le plan directeur d’alimentation en eau potable chaque décennie, et qui n’ont pas été réalisés, le Gouvernement a fait le pari de travailler concomitamment sur l’hydraulique en milieu urbain et rural.
Cette dynamique enclenchée dans le secteur, respectivement à travers les deux entreprises que sont la SODECA et l’ANEA nous a permis d’améliorer les conditions d’accès à l’eau potable de la population. Ainsi, nous pouvons noter :
• la construction de 50 forages dans la Ville de Bangui et ses périphériques sur le budget national ;
• l’acquisition de 9 électropompes sur 13 ;
• l’achat de produits chimiques de traitement d’eau et des matériels pour les 3.400 branchements sociaux dans le cadre du Projet d’Alimentation des Services de l’Eau et de l’électricité (PASEEL) sur financement de la Banque Mondiale à hauteur de 9 millions de dollars américains, soit environ 5 milliards de FCFA pour les villes de Bangui, Bambari et Berberati ;
• la finalisation du processus d’attribution du marché de remplacement de tout le système d’alimentation en eau de la ville de Bangui, financée par le Fonds Saoudien pour un montant total de 9 millions de dollars américains, soit environ 5 milliards de FCFA.
En milieu rural nous avons réalisé :
• 49 forages équipés de pompe à motricité humaine dans les périphéries de Bangui et les Préfectures de la Nana-Mambéré, de l’Ouahan-Pendé, l’Ombella-M’Poko et Bamingui-Bongoran ;
• 19 forages équipés de pompe à motricité humaine et des latrines au niveau des communautés, dans les écoles et les formations sanitaires des Préfectures des Régions N°1, 2, 3 et de l’hôpital de l’Amitié de Bangui ;
• 105 villages certifiés dans le cadre du développement de l’approche Assainissement total piloté dans les Préfectures de la Lobaye, Ombella-M’Poko, Nana-Mambéré, Mambéré-Kadeï et Sangha-Mbaéré ; ce qui a permis à 42.000 ménages de disposer des latrines afin de réduire les maladies de péril fécal ;
• 10 forages équipés à de pompe à motricité humaine dans les Préfectures de l’Ombélla M’Poko, Lobaye et Kémo dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement des Capacités des Communautés de Base (PARCB) financé par la BAD ;
• 108 forages et 13 sources d’eau potable ont été aménagés sur l’ensemble du territoire par les ONG.
Comme vous pouvez le constater, ces différents investissements ont permis à plus de 600.000 personnes tant en milieu urbain que rural d’avoir accès à l’eau potable et aux installations d’assainissement, portant ainsi le taux de couverture à plus de 36%.
Mes Chers Compatriotes,
Je voudrais vous assurer qu’au cours de cette 4ème année de mon mandat, un accent particulier a été mis sur la gouvernance politique et administrative.
Je me réjouis des efforts du Gouvernement ayant abouti à l’adoption par l’Assemblée Nationale de deux importants textes, notamment la Loi sur le Statut des anciens Chefs d’État et celle relative aux Collectivités territoriales, qui suivent la procédure de promulgation.
Au plan de la politique extérieure, les actions menées par le Gouvernement s’inscrivent dans la poursuite de la mobilisation de la Communauté Internationale en faveur de notre pays, pour sa stabilisation, sa sécurisation et son relèvement économique.
Vous retiendrez avec moi les mémorables visites du Président Rwandais Monsieur Paul KAGAME et du Président de la République Démocratique du Congo, Monsieur Félix Antoine TCHISEKEDI TSCHILOMBO, au cours de l’année 2019.
Je n’oublierai pas aussi l’accueil qui m’a été réservé par le Président de la République Française, Emmanuel MACRON, au cours d’une visite de travail à l’Élysée où nous avons passé en revue tous les sujets d’intérêt commun entre nos deux États.
J’ai aussi participé à plusieurs foras dont le Sommet Russie-Afrique et la TICAD ainsi qu’aux réunions, Conférences ou Sommets des Chefs d’État et de Gouvernement, à l’Union Africaine, en Chine, en Europe, en Russie, aux Etats Unis, en Afrique qui ont permis de ramener notre pays dans le concert des Nations.
Mes Chers Compatriotes,
Il serait prétentieux de vous dire que tout a été fait au cours de cette quatrième année de mon quinquennat. Je dois plutôt dire que beaucoup reste à faire pour rattraper le retard causé par plusieurs années d’errements politiques.
Les espoirs socio-économiques en vue sont menacés par l’instabilité politique qu’annoncent les professionnels de crises, de chaos, de déstabilisation à l’approche des échéances électorales ainsi que l’avènement du COVID-19.
Mais cela ne doit en aucun cas nous décourager ou réduire nos aspirations pour un Centrafrique meilleur.
J’appelle à nouveau tout le peuple centrafricain à se serrer les coudes, à agir avec la prudence et la retenue les plus complètes, à s’abstenir de tout acte de provocation et à faire tous les efforts pour maintenir le calme nécessaire à l’organisation des élections que nous souhaitons libres, transparentes et apaisées.
Je demande aux groupes armés signataires de l’APPR-RCA de respecter leurs engagements et d’arrêter sans condition, le conflit ethnique qu’ils mènent depuis quelques mois au Nord-Est du pays et qui expose à nouveau nos concitoyens de la région à des souffrances indicibles.
Dans le cadre de l’encrage démocratique, j’ai recommandé au Gouvernement de ne pas se détourner de vos opinions, en faisant l’effort d’expliquer l’action qu’il mène au quotidien, pour répondre à vos attentes et vous donner l’espoir de vivre dans un pays enfin apaisé et prospère.
Je réaffirme ma détermination à tout mettre en œuvre pour rétablir la paix et la sécurité sur le territoire national.
Nous devons travailler davantage à consolider l’unité nationale, à retrouver le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Le chantier est immense. Nous avons au cours de cette année semé d’abondantes graines. La récolte sera abondante si nous aimons la paix, si nous recherchons la paix et si nous nous réconcilions entre nous-mêmes.
J’ai donc besoin de vos soutiens, de vos conseils, de votre mobilisation pour relever les défis qui se posent à nous avec acuité. Le pays est en marche, il est fréquentable, mais nous devons tenir le cap.
Comme je vous l’ai dit, une moindre rechute sera fatale pour nous. J’en appelle à votre sens de patriotisme pour préserver les acquis.
Je ne saurais terminer mon propos en ce jour anniversaire de mon mandat sans remercier l’ensemble des partenaires qui appuient le relèvement et la consolidation de la paix dans notre pays.
Je lance à nouveau un appel à l’unité nationale, surtout face à la pandémie de COVID-19 contre laquelle je demande à notre Dieu l’immunité totale pour nos populations.
Vous pouvez compter sur moi pour conduire le bateau Centrafrique vers le bon port, car j’ai foi en l’avenir de ce pays que nous aimons tant et pour lequel je m’investis chaque jour. Je suis heureux de continuer à vous servir.
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son Peuple !
Je vous remercie.