Par RFI Publié le 21-01-2020 Modifié le 21-01-2020 à 20:56
Rentré en décembre à Bangui dans des conditions encore méconnues, François Bozizé n’avait pas encore été reçu à la présidence, alors que le président Djotodia tout juste rentré d’exil avait lui été reçu dans la foulée.
C’est la fin d’un feuilleton qui a tenu en haleine les Centrafricains depuis plusieurs semaines. Hier, le président Faustin Archange Touadéra a finalement reçu l’ancien président Bozizé à la présidence de la République (renversé en 2013 et en exil depuis à Kampala). Celle-ci affirmait que les conditions exigées par Bozizé - notamment une rencontre dans un lieu public - ne lui convenaient pas. Du côté du KNK, on justifiait ces demandes par des inquiétudes concernant la sécurité de François Bozizé.
Bref, cette rencontre a finalement eu lieu pendant près d’une heure confirme un communiqué de la présidence précisant qu’aucune déclaration n’a été faite à l’issue du tête-à-tête. « Les choses s’arrangent pour le mieux » commente un conseiller spécial du chef de l’État sur les réseaux sociaux. Une photo prise lors de la rencontre montre néanmoins des visages pincés.
Du côté du KNK, on explique que la rencontre a pu avoir lieu grâce aux garanties de sécurité assurées par les garants que sont l’Union africaine et la CEEAC. Si les propos tenus lors du tête-à-tête restent confidentiels, le porte-parole du KNK souhaite que cette première rencontre participe d’une décrispation générale. Des propos violents circulent depuis plusieurs semaines et le parti assure qu’il va saisir le Haut Conseil à la communication.
À moins d’un an de l’élection présidentielle, le président Touadéra a donc désormais reçu en audience les trois anciens chefs d’État que sont Michel Djotodia, Catherine Samba-Panza et François Bozizé. L’accord de paix prévoit la création d’une loi sur le statut de ces anciens dirigeants. Une loi censée être une clé de résolution du conflit et qui est attendue pour la prochaine session parlementaire.
Lire ci-dessous le Communiqué de presse du KNK relatif à cette rencontre ainsi que la déclaration que François Bozizé voulait lire alors qu'il s'agissait d'un tête à tête. Selon nos informations, le Président Touadera aurait refusé qu'il puisse en donner lecture. A noter aussi le refus de l'ex-président Bozizé de dire quoi que ce soit à la presse à sa sortie de cet entretien qui a duré une heure d'horloge. Dans les coulisses, on notait la présence notamment des Ambassadeurs représentant l'Union Africaine et la CEEAC, leurs Excellences Matias Bertino Matondo et Adolphe Nahayo qui avaient préalablement rencontré François Bozizé le week-end dernier afin de convaincre ce dernier de renoncer à ses nombreuses et déraisonnables conditions posées pour la réalisation de ce rendez vous. Ces diplomates garants ont accompagné et étaient là pour rassurer l'interlocuteur du Président Touadera qui redoutait l'éventualité d'une arrestation voire son assassinat par la garde présidentielle du Palais de la Renaissance à l'issue de l'entretien.