L'ONU renouvelle le mandat de sa force de paix en Centrafrique
15 novembre 2019 AFP/VOA
Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé vendredi à l'unanimité pour un an le mandat de sa force de maintien de la paix en Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres du continent qui peine à s'extraire de la guerre civile.
La Mission des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) peut disposer d'effectifs allant jusqu'à 11.650 soldats et 2.080 policiers. Son mandat renouvelé l'autorise à faciliter l'organisation des élections présidentielle, législatives et locales prévues en 2020 et 2021.
La Minusca a été endeuillée en octobre par le crash accidentel d'un de ses hélicoptères de combat, qui a tué quatre Casques bleus sénégalais.
Le renouvellement intervient alors que le gouvernement et 14 groupes armés ont signé en février un accord de paix à Khartoum, censé mettre un terme aux combats. Si les violences ont considérablement baissé en intensité, des groupes s'affrontent encore de manière sporadique.
Ce pays d'Afrique centrale qui a connu une succession de rébellions et conflits est ravagé par une nouvelle guerre civile depuis qu'une coalition de groupes armés a renversé le président François Bozizé en 2013.
L'ONU prolonge le mandat de la Minusca pour les élections en Centrafrique
Par RFI Publié le 16-11-2019 Modifié le 16-11-2019 à 06:11
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
À l’ONU, le mandat de la force onusienne pour la stabilisation de la Centrafrique a non seulement été renouvelé, et voté à l’unanimité, un signe de confiance fort, mais il a aussi été élargi, ce vendredi 15 novembre.
Le chef de la Minusca, Mankeur Ndiaye, et le gouvernement centrafricain ont obtenu ce qu’ils avaient demandé au Conseil de sécurité. Ils se souvenaient du rôle primordial qu’avait tenu la force onusienne dans le bon déroulement des élections de 2015-2016. Pour eux, il fallait s’assurer qu’il en serait de même pour le scrutin de l’an prochain. Selon le mandat de l’ONU, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) peut disposer d'effectifs allant jusqu'à 11 650 soldats et 2 080 policiers.
Confier la coordination logistique et la sécurisation des élections à la Minusca est à la base du processus de stabilisation du pays, selon Mankeur Ndiaye : « La Centrafrique ne peut pas se payer le risque d’une nouvelle transition […] ce serait un recul, et ce serait l’échec total de l’accord de paix. »
Financer les élections à venir
Il reste un défi à relever pour y arriver. Il faudra rassembler les 50 millions de dollars nécessaires pour financer l’organisation des élections, assurer stabilité et transparence. Dix-sept millions ont déjà été versés par l’Union européenne et le gouvernement centrafricain pour l’instant
La Minusca sera bien chargée de veiller au bon fonctionnement des élections qui doivent se dérouler dès décembre 2020, les premières depuis la signature de l’accord de paix de Khartoum en février 2019. Depuis ce moment, les violences ont considérablement baissé en intensité dans le pays même si des groupes s’affrontent encore de manière sporadique.
CENTRAFRIQUE. LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROLONGE LE MANDAT DE LA MINUSCA
Les membres du Conseil de sécurité exhortent les autorités de la République centrafricaine et les groupes armés signataires à mettre en œuvre l’Accord de paix « de bonne foi et sans délai ».
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté ce vendredi à l’unanimité, une résolution prorogeant pour un an le mandat de la Mission des Nations-Unies en République centrafricaine avec pour objectif notamment d’aider les autorités à organiser les élections prévues en 2020 et 2021.
Dans cette résolution, les membres du Conseil condamnent avec la plus grande fermeté les violations de l’Accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés et les violences commises par les groupes armés et autres milices dans tout le pays, notamment à Paoua en mai 2019 et dans la préfecture de la Vakaga en septembre et octobre 2019.
Le Conseil condamne aussi "les incitations à la haine et à la violence ethniques et religieuses, les violations du droit international humanitaire et les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits", tout en soulignant qu’il est impératif "de mettre fin de toute urgence à l’impunité en République centrafricaine et de traduire en justice les auteurs de violations du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme".
Les Quinze se disent également préoccupés par "la situation humanitaire catastrophique" qui règne en République centrafricaine.
Ils exhortent aussi les groupes armés à mettre un terme aux violations de l’Accord de paix et à toutes formes de violence contre les civils, le personnel de maintien de la paix des Nations Unies et le personnel humanitaire, ainsi qu’aux activités déstabilisatrices, aux incitations à la haine et à la violence et aux entraves à la liberté de circulation. Ils leur demandent de déposer les armes, immédiatement et sans condition, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de paix.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la MINUSCA jusqu’au 15 novembre 2020 et de maintenir l’effectif maximal autorisé de la MINUSCA à 11.650 militaires et 2.080 policiers, ainsi que 108 agents de l’administration pénitentiaire.
Il charge notamment la MINUSCA de "poursuivre son rôle politique dans le processus de paix, notamment par un appui politique, technique et opérationnel à la mise en œuvre de l’Accord de paix".
Il charge aussi la MINUSCA d’aider les autorités de la République centrafricaine "à préparer et à organiser des élections présidentielle, législatives et locales pacifiques en 2020 et 2021 en leur offrant ses bons offices, en leur fournissant un appui en matière de sécurité et un soutien opérationnel, logistique et, le cas échéant, technique".