Centrafrique: le FPRC perd une troisième ville dans l'extrême nord-est du pays
Par RFI Publié le 15-10-2019 Modifié le 15-10-2019 à 04:05
En Centrafrique, après Birao et Pissi, deux villes de la préfecture de Vakaga dans l'extrême nord-est du pays, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique de Nourredine Adam a été chassé lundi matin de la petite localité de Am-Dafock, située à la frontière avec le Soudan, à une soixantaine de kilomètres de Birao.
Le FPRC a cédé à la suite d'une offensive lancée par un autre groupe armé, le MLCJ, du ministre délégué chargé justement des Groupes armés, Gilbert Toumou Déa. L'offensive du MLCJ, le Mouvement des libérateurs centrafricains, a débuté vers 4h30 du matin et a duré d'une à trois heures selon les sources. Les près de 3 000 habitants de Am-Dafock avaient été prévenus de l'imminence de cette attaque, ils ont fui dès dimanche vers le Soudan voisin.
« Djandjawides soudanais et des rebelles tchadiens… »
Pour le porte-parole du FPRC, Siddick Ali, leurs combattants qui tenaient la ville ont été attaqués par une coalition regroupant des combattants du MLCJ, ceux d'un nouveau groupe armé le PRNC créé récemment, ainsi que « des Djandjawides soudanais et des rebelles tchadiens ». « Ils ont été attaqués sur deux fronts et ont dû battre en retraite », a expliqué Siddick Ali.
« Faux ! » a réagi de son côté le chef du MLCJ et ministre en charge des Groupes armés. Il parle d'une « offensive de ses combattants et de jeunes membres de la communauté Kara ».
La Minusca n’a pas réagi
Gilbert Toumou Déa assure que « la situation dans les trois villes de Birao, Pissi et Am-Dasock est sous contrôle » et appelle le gouvernement centrafricain à redéployer « des forces de défense et de sécurité dans l'immédiat pour sécuriser définitivement ces zones récupérées par ses forces ».
Le FPRC de son côté a lancé un avertissement après ce qu'il qualifie de « nouvelle violation de l'accord de paix de Khartoum, sans que ses garants ne réagissent ». « Nous ne serons pas responsables des conséquences que cela va entraîner », a menacé son porte-parole Siddick Ali.
La Minusca ne veut pas réagir pour l'instant, mais elle annonce avoir renforcé les patrouilles à Birao et avoir survolé la zone de Am-Dafock.
Rwanda: première visite officielle de Paul Kagame en Centrafrique
Par RFI Publié le 15-10-2019 Modifié le 15-10-2019 à 01:09
Le président Rwandais sera à Bangui ce mardi 15 octobre où il doit s’entretenir avec son homologue centrafricain. C’est la première visite officielle de Paul Kagame en République Centrafricaine depuis l’élection de Faustin Archange Touadéra en 2016, même si les deux chefs d’États se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises.
Au programme de cette visite, la signature de plusieurs accords bilatéraux. Du côté du gouvernement rwandais, on évoque des accords dans le secteur économique et dans le secteur minier, ainsi qu’un renforcement de la coopération militaire, même si des discussions étaient encore en cours lundi.
Paul Kagame sera en tout cas accompagné, entre autres, de sa ministre du Commerce, du directeur du Comité rwandais des mines du pétrole et du gaz, du chef d’état-major de l’armée et de représentants de diverses entreprises, assure une source gouvernementale.
Troisième contingent le plus important de la Minusca
Objectif de la visite: le renforcement des relations bilatérales. Les deux chefs d’État devraient également lancer une commission conjointe mixte, qui prévoit des rencontres régulières entre des délégués des deux pays.
Le Rwanda est déjà un partenaire stratégique important de la République centrafricaine. Le contingent rwandais étant le troisième contingent le plus important au sein de la Minusca, avec plus de 1 300 militaires et policiers.
Avec cette visite, Kigali semble poursuivre une stratégie d’ouverture vers les pays d’Afrique francophone après s’être longtemps concentré sur l’Afrique de l’Est. Il y a trois ans, le Rwanda a réintégré la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale, qu’il avait quitté en 2007.