Centrafrique : Le président Touadéra écarte l’idée de limoger Sidiki de la primature
BANGUI, 17 juin 2019 (RJDH)---Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a écarté l’idée de démettre Sidiki, chef du mouvement armé 3R, mis en cause dans les tueries de Paoua fin mai, de son poste de conseiller militaire à la primature. Il l’a fait savoir dans une interview exclusive accordée à nos confrères de France 24 la semaine dernière à La Haye.
Relever Sidiki de son poste de conseiller à la primature, est l’une des trois demandes faites par les députés lors de l’interpellation du Premier Ministre le 27 mai 2019. La réponse du président de la République aux députés tombe dix-neuf jours après l’interpellation de son Premier Ministre. L’idée de relever Sidiki ne passe pas chez le chef de l’Etat qui met en avant plutôt la justice et campe sur l’exigence du gouvernement demandant à Sidiki de livrer les auteurs des tueries de Paoua.
La démarche proposée par le gouvernement et acceptée par Sidiki visant à livrer les auteurs des crimes de Paoua, semble satisfaire le pouvoir de Bangui qui ne veut pas aller au-delà. Prudence politico-sécuritaire oblige mais, cette ligne n’est pas celle souhaitée par le peuple. Pour rappel, Sidiki a, entre le 22 et le 27 mai 2019, remis à la justice trois de ses hommes considérés comme auteurs des tueries de Paoua. Le gouvernement, selon le président Touadéra attend encore d’autres éléments de Sidiki pour les inculper.
Le débat sur le limogeage de Sidiki est ainsi clos avec la réponse du président de la République. Pour Faustin Archange Touadéra comme pour le Premier Ministre Firmin Ngrebada, cette hypothèse créerait plus de problèmes que de solution. En dehors du limogeage de Sidiki, les élus de la Nation avaient aussi réclamé son arrestation et le départ du gouvernement de son représentant.
Sylvestre Sokambi
Centrafrique : l’UNICEF appelle à la protection et au respect des Droits de l’enfant
BANGUI, le 17 Juin 2019 (RJDH) --- À l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain, l’UNICEF appelle à ne pas prendre pour cible les écoles et le personnel enseignant. Position exprimée dans un communiqué de presse publié ce 17 Juin 2019.
Six cas graves de violations des Droits de l’Enfant en 2016 ont été enregistrés. La Centrafrique a connu 32 attaques contre des écoles, 16 en 2017 et 41 attaques en 2018. Cela a conduit à l’intensification du plaidoyer pour la protection et le respect des lieux d’apprentissage des enfants que sont les écoles.
Selon Christine Muhigana, Représentante de l’UNICEF en République centrafricaine, la célébration de la Journée de l’Enfant Africain marque l’engagement au respect des Droits de l’enfant « Cette célébration nous rappelle l’une de nos missions, qui est d’en finir avec les attaques contre les écoles et d’agir sans relâche pour que les enseignants, qui font déjà beaucoup de sacrifices pour éduquer nos enfants, ne soient pas pris pour cible dans les situations de conflit. Nous ajoutons notre voix à celles des enfants pour créer un mouvement afin que leur protection et leur bien-être soient une priorité pour tous. Heureusement, tout n’est pas sombre. En dépit de la situation humanitaire et sécuritaire préoccupante, l’UNICEF et ses partenaires accomplissent des progrès sur le terrain », a-t-elle déclaré.
Pour Aline Gisèle Pana, Ministre de la promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant, « La priorité du gouvernement reste la protection des établissements d’enseignement. Mon département travaille en partenariat avec celui de l’Education pour trouver des solutions idoines au problème des attaques des écoles. Il est regrettable que cela continue et que les écoles continuent à faire les frais d’attaques d’hommes armés. Nous poursuivons nos efforts pour que ce phénomène soit totalement éradiqué et que le droit à l’éducation soit effectif », a déclaré Madame la Ministre.
De 2014 à la fin du mois de mars 2019, 13.880 enfants dont 3.751 filles, retirés des groupes armés, sont pris en charge et sont orientés vers des filières d’apprentissage professionnel.
Vivien Ngalangou.
Centrafrique : Deux membres du gouvernement en tournée dans la préfecture de la Nana-Mambéré après la libération des otages
BABOUA, le 17 Juin 2019(RJDH)----Après la libération des trois otages dont un sujet camerounais la semaine dernière, deux ministres à savoir, celui du DDR Maxime Mokome et d’Elevage, Moussa Bi sont en tournée dans la préfecture de la Nana-Mambéré à l’ouest du pays. L’objectif de cette mission est de rencontrer les responsables du Front Démocratique du Peuple Centrafricain(FDPC) d’Abdoulaye Miskine sur le désarmement.
Les membres du gouvernement ont commencé leur visite à Niem-Yelewa et à Baboua avant de mettre le cap sur Cantonnier où ils vont échanger avec les autorités camerounaises afin de leur remettre l’otage après sa libération la semaine dernière.
Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord politique de paix de Khartoum et le processus du DDR lancé à l’intention des groupes armés en Centrafrique.
Les responsables du FDPC d’Abdoulaye Miskine ont été reçus par les deux ministres, Maxime Mokome du DDR et de l’’Elevage Moussa Bi, à Foro, localité située à environ 30 kilomètres de Baboua.
Ils ont exprimé leur volonté après les discussions instaurées entre les responsables de la Minusca et du Gouvernement d’adhérer au processus du DDR.
Selon des informations du RJDH, les membres du gouvernement ont pu répondre aux préoccupations des éléments du FDPC après le conseil ministériel.
Job Mohouna
Centrafrique : L’UJCA condamne la séquestration des deux reporters de l’AFP à Bangui
BANGUI, 17 Juin 2019 (RJDH) --- L’Union des Journalistes Centrafricains a, dans un communiqué de presse publié le 15 juin 2019, dénoncé les violences, les pressions et les intimidations à l’encontre des journalistes et des médias, ces menaces qui s’accentuent à chaque manifestation.
L’UJCA condamne cet acte qu’elle qualifie d’atteinte à la liberté de la presse et des Droits de l’Homme. La prise de position de l’UJCA intervient un jour après l’interdiction du meeting de
la plateforme « E ZINGO BIANI » sur le terrain de l’UCATEX dans le 8èmearrondissement de Bangui.
Selon le communiqué de presse de l’Union des Journalistes Centrafricains (UJCA), deux journalistes de l’AFP ont été molestés et conduits dans les locaux de la SRI avant d’être relâchés. « Quoique la manifestation ait été interdite par le Ministre de la Sécurité Publique, nous décrions les entraves faites par les Forces de Sécurité aux journalistes dans leur droit de la collecte de l’information. Ces entraves impactent négativement sur l’accès du public », a souligné le communiqué.
« Ces derniers temps, nous avions déploré, entre autres, cas BELLA Julien, Directeur de la publication du journal « Centrafrique Matin » et de Landry Gatien KOYASSAKE de la Radio Notre Dame (RND). De nombreux confrères font l’objet de menaces verbales, parfois physiques à leur égard », ce sont encore de nouvelles pratiques pour empêcher les journalistes de travailler librement » a déploré l’UJCA.
L’UJCA demande l’arrêt immédiat de ces pratiques perpétrées par les hommes politiques de ce pays et renouvelle sa volonté de pouvoir travailler sereinement afin d’assurer le pluralisme de l’information.
Vivien Ngalangou
Centrafrique : L’Union Parlementaire Africaine appelle les signataires de l’accord de paix au respect de leurs engagements
BANGUI, 17 Juin 2019(RJDH)---Les parlementaires africains venus de 40 pays de l’Afrique ont appelé les signataires de l’accord politique de paix de Khartoum à respecter leurs engagements. Un appel lancé le vendredi dernier à Bangui lors de la 74ème session du comité exécutif de l’Union Parlementaire Africaine(UPA). Durant ces deux jours, les parlementaires ont débattu sur les statuts et règlement intérieur de ladite organisation.
La question de l’Accord de paix signé le 06 Février 2019 entre le gouvernement et les 14 groupes armés s’est invitée à cette session. Les parlementaires africains de l’UPA ont apporté leur soutien total à cet Accord qui, selon eux, a généré un vent d’accalmie dans le pays.
Rékiatou Sadou, députée du Niger présente la motion de soutien à l’Accord de paix, « Le Comité Exécutif de l’Union Parlementaire Africaine apporte son soutien total au processus de paix en République Centrafricaine, souligne le sens élevé du devoir, l’esprit patriotique et du dialogue qui animent les parties prenantes. Le comité exécutif de l’UPA encourage les parties à l’Accord à poursuivre résolument sa mise en œuvre dans le respect de son contenu et de son esprit et dans la coopération la plus totale », a encouragé le députée Rékiatou Sadou.
Lors de ces deux jours de travaux de la 74ème session du comité exécutif de l’UPA, les parlementaires africains ont adopté par acclamation le rapport de ladite session avec des amendements proposés par certains parlementaires des 40 pays africains et apporté plusieurs modifications au règlement intérieur dont l’une est le respect de la parité et du genre.
On retiendra de ces assisses que conformément à l’Article 62 des statuts et du règlement intérieur de l’UPA il est dit que, « les groupes nationaux peuvent apporter des modifications au présent Règlement Intérieur sous forme de propositions écrites soumises au Comité Exécutif qui les approuve à la majorité des 2/3 des membres présents ».
Avant de déclarer close la 74ème session Alassane Bala Sakandé, Président du Comité Exécutif de l’UPA et Président de l’Assemblée Nationale du Burkina-faso, invite l’ensemble des parlements membres à s’acquitter de leurs cotisations, « C’est pourquoi, au moment où nous devons nous donner rendez-vous pour la prochaine session, je voudrais réitérer encore une fois notre appel, l’appel de cette 74ème session, à l’ensemble des parlements membres non à jour de leurs cotisations afin qu’ils donnent un signal fort de leur attachement aux idéaux de notre organisation », a rappelé Alassane Bala Sakandé, Président du Comité Exécutif de l’UPA.
L’Union Parlementaire Africaine contribue au renforcement du rôle et du prestige de l’Institution Parlementaire en Afrique en s’inspirant des valeurs tant africaines qu’universelles et des principes de la démocratie.
Jefferson Cyrille Yapende
Centrafrique : Les femmes leaders restituent la mission de l’appropriation de l’Accord de paix de Khartoum dans les 16 préfectures du pays
BANGUI, le 17 juin 2019(RJDH) ---Le Réseau des Femmes leaders pour la Reconstruction en Centrafrique a organisé un atelier de restitution de la mission sur l’appropriation de l’Accord politique pour la réconciliation dans les 16 préfectures du pays.
Dans l’objectif de communiquer sur l’Accord de paix de Khartoum signé à Bangui le 6 février dernier entre le gouvernement et les groupes armées, les femmes leaders ont effectué une mission à l’intérieur du pays.
Chantal Touabena, présidente de l’ONG Planète Femme, dresse un bilan satisfaisant après les rencontres tenues avec les femmes de l’intérieur du pays, « cette activité consiste à faire la restitution de la mission effectuée par les femmes leaders à l’intérieur du pays. Les femmes nous ont accueillies à bras ouverts. L’essentiel dans tout, c’est que le message transmis a été bien reçu par ces femmes et aussi par la population de ces localités. Nous avons travaillé dans les chefs-lieux de chaque localité pour faire comprendre le contenu en détail de cet Accord de Khartoum. Les femmes se sont mobilisées pour prendre le relais après notre départ et sensibiliser la population des autres communes sur ledit Accord de paix et de réconciliation. » souligne Chantal Touabena
A l’issue de ces rencontres, plusieurs recommandations ont été faites par les femmes de l’arrière-pays, « plus précisément Bossangoa la population a fait plusieurs recommandations ils disent qu’il faudrait que les tueries s’arrêtent que les parties signataire de l’accord doivent respecter leur engagement .et que le DDR soit effectif pour que la paix revienne et qu’il Ya libre circulation des biens et personnes. » ajoute Chantal Touabena
Le Réseau des Femmes Leaders au cours de la mission effectuée dans les 16 préfectures du pays a procédé à la mise en place des bureaux préfectoraux du comité de suivi des clauses dudit Accord.
Paméla Dounian-Doté.
Centrafrique : Problématique autour de la rentrée des classes 2019-2020 à Mobaye dans la Basse-Kotto
BANGUI, le 17 juin 2019, (RJDH)---Les Maitres-parents de la localité de Mobaye-3 conditionnent la reprise des classes de 2019-2020 à une révision de leur per diem mensuel qui se chiffre de 7 .000 à 10.000 FRCFA par mois. Une position exprimée lors d’une rencontre organisée par le Député de Mobaye-3, Henri Mila Vigné le 27 mai dernier à l’occasion d’une mission conjointe, Minusca-Assemblée Nationale dans la localité.
Au milieu de la foule venue nombreuse pour la circonstance au domicile de Henry Mila Vigné, Député de Mobaye-3, et troisième Vice-Président de l’Assemblée Nationale, se trouvent les parents d’élèves et des enseignants de l’école Zoupéndé à 5 kilomètres de Mobaye sur l’axe Zangba et de Ngoala. Pour ces derniers, si parmi les victimes de la crise il y a des enfants décédés, il n’en demeure pas moins qu’il y a encore un effectif des enfants à prendre en charge sur le plan éducationnel afin de prendre la relève de demain. Mais pour y parvenir, il faut des enseignants à la hauteur de leurs tâches. Mais il y a un problème à ce niveau dans la localité.
« Nous avons un effectif de 464 élèves pour un cycle complet du CI jusqu’au CM-2. Mais nous ne sommes que trois enseignants qui travaillons main dans la main avec les parents d’élèves. On est intéressé à valeur de 7000 Frs-cfa par mois. Mais au cours de l’année dernière, ça va bien mais cette année, ça ne va pas du tout. Nous avons plus de deux mois d’arriéré de salaire », a fait savoir Kitétinzapa Aimé, Enseignants, maître-parent à l’école Ngoala.
Même son de cloche à l’école de Zoupéndé où il y a une légère amélioration de prime à hauteur de 10000 Frs-cfa. « Je dors à 5 kilomètres de l’école Zoupéndé. Nous avons une population scolaire qui se chiffre à 600 élèves. Et par rapport aux événements tragiques dans la région nous avons aujourd’hui un effectif de 400 élèves. Nous avons un problème de matériels didactique, c’est un peu difficile. Parce que, nous enseignants, nous sommes dans de grand problème. Pour percevoir l’argent c’est un peu difficile. Puisque depuis octobre jusqu’au mois de juin que nous entamons, ont épongé presque trois mois et le reste c’est difficile », a expliqué Tchéndo Jean-Bernard un des enseignants à l’école Zoupéndé.
Avec des familles en leurs charges, si de telles situations persistent, les Maître parents de Mobaye-3 affirment ne pas vouloir continuer avec la rentrée prochaine dans ce métier qui pourtant est leur vocation. « Non, nous n’avons pas le courage de continuer parce que nous sommes les pères de foyer. Nous abandonnons et pour retourner vers nos familles », Kitétinzapa Aimé.
« Si nous abandonnons le travail, et qui va s’occuper des enfants, les pépinières de demains. Mais aussi, comment peut-on abandonner le foyer pour aller travailler et que le rendement n’y ait pas. Chaque mois on me donne 10000 Frs-cfa. Mais ça ne suffit pas. J’ai une femme y compris 8 enfants. Mais comment je peux nourrir mes enfants, ma femme et moi-même avec cette somme », s’interroge Tchéndo Jean-Bernard.
Si de Bangui, certains enseignants formés ne souhaitent pas à tort ou à raison pour certains de regagner leurs postes dans l’arrière-pays, les Maîtres parents de Mobaye-3 souhaitent que les autorités locales puissent initier des programmes pour renforces leurs capacités afin de relever le défi.
Cyrille WEGUE