Centrafrique : La pénurie d’essence utilisée comme fonds de commerce dans la capitale
BANGUI le 12 juin 2019 (RJDH)---Bangui fait face depuis plus d’une semaine à la pénurie d’essence. Cette situation est exploitée par certains comme fonds de commerce et par d’autres comme moyen de tirer le maximum de profit.
A Bangui, l’essence est devenue de l’or voire du diamant. Il faut du temps, de l’énergie voire plus d’argent pour l’avoir au niveau des quelques stations-service encore opérationnelles. La pénurie de ce liquide utilisé par plus de 70% de moyens roulants en Centrafrique, fait le bonheur et des pompistes, des agents de l’ASRP et des jeunes devenus revendeurs occasionnels.
Dans le cafouillage observable dans les stations-service, se glissent des pratiques dont l’objectif est de tirer le plus de profit. Selon une enquête RJDH, plusieurs pompistes ont fabriqué leurs propres revendeurs à qui, ils servent de nombreux bidons de 20 litres au prix de 860Fcfa à la pompe. Ces pompistes à travers les jeunes qu’ils ont engagés, revendent le litre à 1200 Fcfa juste devant les stations-service. Ce qui signifie que pour 10 bidons servis sur son compte, un pompiste tire 69000Fcfa comme bénéfice.
Deuxième procédé, pour remplir un bidon de 20 litres, les pompistes font payer les clients 1000 Fcfa. Selon les données du RJDH, à la station Total du carrefour de 4ème arrondissement, au moins 204 bidons de 20 litres ont été servis dans la journée du mardi 11 juin 2019. Lors de son enquête, le RJDH a constaté que même les agents de l’ASRP déployés sur le terrain pour combattre le système, sont impliqués dans la pratique, « ce sont ces agents qui récupèrent même les 1000 Fcf », a confié un jeune revendeur. Les demandes du RJDH visant à avoir la réaction de ces agents de l’ASRP sont restées toutes vaines.
Même si depuis la semaine dernière, le ministre du Développement de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, Herbert Gontran-Djono Ahaba évite de prononcer le mot « pénurie », mais dans les faits, les consommateurs centrafricains font face à cette triste réalité qui profitent aux agents des stations-service devenus, chefs de petites entreprises occasionnelles.
La pénurie d’essence en Centrafrique semble cyclique depuis quelques années. En juin 2018, le pays avait aussi fait face à cette pénurie. Visiblement, les autorités n’ont pas tiré les leçons pour éviter cette année à la RCA cette situation.
Cyrile Wegue.
Centrafrique : 900 ex-combattants démobilisés à Bangassou reçoivent des kits pour leur réinsertion sociale
BANGASSOU, 12 Juin 2019 (RJDH) --- Les ex-combattants démobilisés à Bangassou au Sud-est du pays ont été formés dans différentes filières dont la coiffure mixte, la menuiserie, la pêche, la boulangerie. A l’issue de cette formation, les parchemins et des kits d’accompagnement pour leur réinsertion leur ont été remis à ces 900 démobilisés le mardi 11 juin à Bangassou. Cette initiative est portée par la section DDR de la MINUSCA de Bangassou.
La formation des ex-combattants entre dans le cadre de la lutte contre les violences communautaires, appuyée par la division DDRR de la Minusca à hauteur d’un milliard cent soixante mille francs (1.160.000.000 FCFA).
Le chef de projet Aristide Sawado, a souligné que le projet de formation des 900 ex-combattants a duré quatre mois, « ils viennent de recevoir des kits qui vont leur permettre à retourner dans vie active. Cette formation a été sanctionnée par la remise des certificats aux récipiendaires qui ont été formés sur la boulangerie, la menuiserie, la coiffure, la pêche et la culture maraichère », a-t-il expliqué.
Le préfet du Mbomou, Pierrette Benguéré a appelé les démobilisés à bien saisir l’occasion, car, ils sont aujourd’hui les partisans de la paix à travers cette formation, « les ex-combattants doivent s’appliquer afin de bénéficier de ces formations. C’est une opportunité qui s’est ouverte déjà ».
Le but de cette activité est de lutter contre les violences communautaires dans les zones.
Victor Léotard Komas Bakongo.