REVUE DE PRESSE
Par Frédéric Couteau RFI jeudi 23 mai 2019
Une trentaine de civils tués dans deux villages avant-hier mardi. Une religieuse franco-espagnole assassinée en début de semaine.
Wakat Séra s’interroge : « la République centrafricaine renoue-t-elle avec le cycle de violences sanglantes ? Le mercure de l’insécurité qui était plus ou moins tombé depuis la signature en février dernier de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les groupes armés remonte, déplore le journal en ligne burkinabé. Ces mouvements qui écument la Centrafrique pour le plus grand malheur des populations civiles n’ont réellement jamais déposé les armes. Pire, ils font voler en éclat l’accord de Khartoum, le énième qui aura tenté de ramener la Centrafrique sur les chemins de la paix et de la stabilité politique. Pays de toutes les convoitises, du fait de la richesse inouïe de son sous-sol en diamants et autres minerais et de ses immenses forêts, la Centrafrique demeure un foyer de guerre, ou au mieux, un volcan dormant, en attente d’éruption. »
Même constat pour L’Observateur Paalga : « l’accord de paix signé le 6 février à Khartoum entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés n’aura donc tenu que trois mois ; il faut dire qu’ils étaient nombreux les sceptiques après cet accord paraphé dans la capitale soudanaise avant d’être signé à Bangui. Une méfiance nourrie par le fait qu’avant le 6 février 2019, sept autres compromis ont jalonné l’histoire récente du pays. Et invariablement ils ont connu le même sort. Alors, s’interroge L’Observateur Paalga, par quel prodige le dernier en date aurait-il pu constituer l’exception dans ce vaste pays tourmenté dont les 80 % du territoire sont contrôlés par des miliciens qui, au demeurant, ne semblaient pas tenus par les engagements pris par leurs chefs ? »
Récemment, rappelle Le Journal de Bangui, « le Premier ministre de la RCA, Firmin Ngrébada, expliquait au micro de RFI pourquoi les accords de Khartoum étaient un succès et que ceux qui ne les respecteraient pas seraient sanctionnés. »
On verra bien si le chef du groupe 3R, auteur du massacre, sera sanctionné. « Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), c’est son nom, avait été nommé fin mars, rappelle Le Monde Afrique, “conseiller spécial militaire” auprès du Premier ministre chargé de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines et les groupes armés. »