Centrafrique : Le gouvernement engage des discussions avec les groupes armés
BANGUI, 10 mars 2019 (RJDH)---Le gouvernement tente de désamorcer la crise qui secoue l’exécutif. Des informations RJDH font état des discussions engagées pour tenter de calmer les groupes armés qui contestent depuis le 03 mars, la nouvelle équipe gouvernementale.
Les discussions avec les groupes armés, selon nos sources, seraient portées par le Premier Ministre Firmin Ngrebada. Les principaux responsables des 14 groupes armés sont contactés par le Premier Ministre qui discute avec eux sur les revendications qu’ils ont exprimées depuis la publication de la nouvelle équipe gouvernementale le 03 mars dernier.
Les discussions avancent, selon un ministre maintenu à son poste par le nouveau premier ministre, « le gouvernement ne veut pas attendre le 18 mars pour commencer à parler avec les uns et les autres. Tous les groupes armés ont été contactés et tout se passe bien en général », explique t-il avant de noter que seul la position du mouvement 3R est radicale, « ce groupe insiste toujours sur deux places au gouvernement et non des places à la primature ».
L’accord de Khartoum obtenu après d’âpres discussions, est menacé depuis la publication du premier gouvernement post Khartoum. Plusieurs groupes armés ont dénoncé la configuration de l’équipe tout en menaçant de se retirer du processus.
Conformément à l’article 34, l’Union Africaine qui est à l’initiative de l’accord, a appelé à la retenue tout en convoquant une réunion d’urgence à Addis-Abeba, le 18 mars prochain. Cette rencontre pourrait amener le Premier Ministre et le chef de l’Etat à revoir la configuration actuelle du gouvernement./
Vianney Ingasso
Centrafrique : La SUCAF en attente de la signature d’un protocole d’accord pour augmenter sa production à 10.000 tonnes
BANGUI, le 10 Mars 2019(RJDH)----Face à l’importation frauduleuse du sucre en République Centrafricaine, la Sucrerie Africaine de Centrafrique (SUCAF-Centrafrique) mène depuis janvier 2019 des discussions avec le gouvernement pour lutter contre cette pratique dans le pays.
Ces discussions selon Martin Akem, Directeur général de la SUCAF-Centrafrique devront permettre à la signature d’un protocole d’accord de partenariat entre le gouvernement et la SUCAF afin d’augmenter la productivité de cette société confrontée à d’énormes difficultés de relance ces derniers temps.
La Sucrerie Africaine de Centrafrique (SUCAF-Centrafrique) peine à se relever depuis un certain temps en République Centrafricaine. Elle est confrontée à d’énormes difficultés notamment, l’importation frauduleuse des sucres du le Soudan, du Maroc et avec des prix déloyaux. Le protocole d’accord de partenariat entre cette société et le gouvernement était arrivé à termes depuis le 25 novembre 2018.
Ce protocole d’accord permet à la Sucaf d’avoir le monopole du marché en matière de production du sucre blond dans le pays. L’absence de ce cadre juridique selon le Directeur général Martin Akem, ouvre la voie à des sucres en provenance du Soudan, du Maroc et bien d’autres. Cet afflux rend difficile la production de la Sucaf depuis ces derniers temps et amène cette société à entamer des discussions avec le gouvernement afin de signer un nouveau partenariat et de relancer ses activités.
Martin Akem, Directeur général de la SUCAF-Centrafrique, déplore les conditions dans lesquelles vit cette société dans le pays après l’expiration de ce partenariat avec le gouvernement, « c’est depuis le mois d’août 2018 jusqu’aujourd’hui que nous continuons les discussions en ce qui concerne le protocole d’accord avec le gouvernement centrafricain. Je pense que les autorités compétentes se sont rendues compte de la réalité sur le marché. Le sac de 50 kg du sucre soudanais se vend à Bambari entre 25.000 à 27.000 francs. A Bangui les sucres du Maroc, du Soudan etc…. se vendent frauduleusement entre 31.000 à 33.000 francs » explique-t-il.
« Or, la Sucaf vend son produit à 34.700 francs. Avec ces prix, la Sucaf ne peut pas, ou carrément elle va à la fermeture. Le gouvernement est obligé d’aider la Sucaf à faire face à ses fraudes. Je suis convaincu que les autorités vont le faire. Car, si ce protocole n’est pas signé, j’avoue que c’est la fin de la Sucaf –Centrafrique », a fait savoir le Directeur général.
La Sucaf envisage cette année d’augmenter sa production qui aujourd’hui tourne autour de 5.300 tonnes à plus de 10.000 tonnes à conditions que des compromis soient trouvés entre les deux parties.
La SUCAF-Centrafrique a été créée en 2003, suite à la privatisation de la SOGESCA, (la Société de Gestion des Sucreries Centrafricaines). Avec son site à Ngakobo, à environ 460 kilomètres de Bangui dans la préfecture de la Ouaka sur un domaine de 5.137 ha, la Sucaf compte aujourd’hui 12.00 employés./
Judicaël Yongo.