Par RFI Publié le 15-12-2018 Modifié le 15-12-2018 à 03:57
Il était sur un siège éjectable depuis des semaines. C'est chose faite. En Centrafrique, le ministre des Affaires étrangères a été limogé du gouvernement. Charles Armel Doubane est remercié par le président Touadéra. Et c'est tout sauf une surprise.
Leurs relations étaient exécrables depuis des semaines si ce n'est des mois. Ce n’était un secret pour personne, la confiance était rompue depuis longtemps entre les deux hommes. Charles Armel Doubane était jugé trop proche des Occidentaux et des Français. Celui qui fut également ancien ambassadeur de la République centrafricaine à l'ONU n'était plus en odeur de sainteté depuis que les Russes montaient en puissance du côté de Bangui depuis un an.
Dans son entourage, on n’exclut pas d'ailleurs des pressions de Moscou dans un jeu subtil pour affaiblir le poids de la France en Centrafrique. Charles Armel Doubane ne cachait pas ses désaccords sur le rapprochement de la présidence Touadéra avec la Russie.
Voilà donc pour le passif. Il ne manquait plus que le coup de grâce. Le 1er décembre dernier, il est le seul ministre à bouder les célébrations de la fête nationale. Il emboîte ainsi le pas à l'Eglise catholique et l'opposition qui décident de boycotter les festivités en hommage aux victimes des tueries d'Alindao.
Ce jour-là, Charles Armel Doubane signe son arrêt de mort politique au sein du gouvernement.
Il est aujourd’hui remplacé par une inconnue, Sylvie Baipo Temon, débauchée de la BNP Paribas. Elle n'a jamais été ministre, ni diplomate, mais elle est réputée proche de Moscou.