Centrafrique : La Coordination nationale des Anti-Balaka appelle ses combattants au calme après l’arrestation de Patrice Edouard Ngaissona par la CPI
PAR JEFFERSON CYRILLE YAPENDE LE 17 DÉCEMBRE 2018
BANGUI, 17 décembre 2018(RJDH)—L’arrestation de l’ex Coordonnateur général des Anti-balaka, Patrice Edouard Ngaissona, le mercredi 12 décembre 2018 à Paris par la Cour Pénale Internationale continue de provoquer une vague d’indignation dans le rang dudit mouvement. Cette indignation a été exprimée lors d’une conférence de presse organisée par la Coordination, ce dimanche, 16 décembre 2018.
Dans leur déclaration de circonstance, les combattants ne sont pas passés par le dos de la cuillère pour exprimer leur indignation par rapport à la double arrestation de leurs deux leaders du mouvement, notamment le député Alfred Yékatom Rombhot et leur ancien Coordonnateur général, Patrice Edouard Ngaissona, qui était arrêté à Paris en France. Ces derniers déclarent que cette récente arrestation témoigne bien du complot qui se prépare depuis l’extérieur dans le seul but de « déstabiliser les institutions légalement établies».
Thierry Lébéné alias 12 puissances prend à témoin l’opinion nationale et internationale en décriant la justice de deux poids, deux mesures de la CPI «Devant cette manipulation passive des puissances nuisibles au développement de la Centrafrique tendant à susciter la réaction des patriotes Anti-balaka contre le pouvoir en place, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale pour la pratique de cette justice de deux poids deux mesures visant à pousser les Anti-balaka à procéder à la destitution du Président Touadéra qui est l’émanation du peuple centrafricain», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, ils déclarent «les patriotes Anti-balaka, déterminés à œuvrer pour la paix en Centrafrique, réaffirment leur soutien au Président Touadéra, à l’initiative Africaine de paix parrainée par l’Union Africaine, au processus du DDRR/RSS/RS, aux pourparlers de Khartoum et ne peuvent fléchir devant cette œuvre de manipulation», ont-ils précisé dans leur déclaration.
Pour ce faire, ils lancent un vibrant appel à chaque fille et fils du pays de doubler de vigilance et d’œuvrer pour la paix car «Il y’a un temps pour tout ».
Centrafrique : Désaccord sur le lancement du DDRR à Paoua au nord du pays
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 17 DÉCEMBRE 2018
BANGUI, 17 Décembre 2018(RJDH)—Le RJDH a enregistré des désaccords sur le lancement du programme DDRR ce lundi à Paoua par le chef de l’Etat. Plusieurs leaders des groupes armés contactés par le RJDH, ont souhaité que le lancement dudit programme soit fait après le dialogue de l’Union Africaine.
Le lancement effectif du grand programme DDRR prévu pour ce lundi 17 décembre 2018 à Paoua dans le Nord du pays, n’est pas approuvé par tous les groupes armés. Selon des informations RJDH, seuls deux groupes armés pourraient être présents à la cérémonie, «ce lancement est un échec parce que sur les 14 groupes armés seuls «Révolution Justice» de Armel Sayo, qui n’avait pas participé au projet pilote DDRR, et l’autre aile dissidente de «Révolution Justice» de Belanga, sont attendus », nous confie un cadre du membre de la coordination des groupes armés.
Ce lancement est qualifié de décision unilatérale et politique par plusieurs leaders des groupes armés contactés par le RJDH, lesquels souhaitent que ce lancement soit fait après le dialogue de l’Union Africaine, «nous avons souhaité à ce que le grand programme DDRR soit lancé après le dialogue en vue avec le gouvernement initié par l’Union Africaine. Malheureusement la décision politique a pris le dessus, une décision unilatérale sans prendre en compte nos avis. La date est maintenue pour lancer le DDRR à Paoua », a regretté Nordine Mahalba, coordonnateur politique du MLCJ.
Plusieurs proches du chef de l’Etat, contactés par le RJDH n’ont pas souhaité commenter la position exprimée par ces groupes armés. Mais un membre de la coordination du DDRR logée à la présidence dit douter de l’information, «nous avons contacté tous les groupes armés qui ont accepté ce lancement mais si certains se sont rétractés cela est normal mais en tout cas la majorité est là », souligne ce membre de la Coordination.
De sources bien informées, les groupes armés tels que UPC de Ali Daras très agressif ces derniers temps dans le centre du pays, 3R de Sidiki est sur la défensive dans le Nord ; le FPRC de Noureddine Adam, très réservé sur le programme et le MPC d’Alkatim Mahamat dans le nord et une partie du centre, ne sont pas attendus à ce lancement.
Le chef de l’Etat Touadera lance dans la ville de Paoua le programme DDRR huit ans après celui lancé par l’ancien président Bozizé, un programme qui a malheureusement ouvert un boulevard à la crise que le pays continue de vivre.