Par RFI Publié le 01-09-2018 Modifié le 01-09-2018 à 22:24
La première session criminelle à Bangui de l'année 2018 qui s'est tenue du 16 juillet au 31 août s'est achevée vendredi 31 août. Cette reprise en main de la justice, qui participe au redressement de l'Etat centrafricain malgré certaines lacunes dans les procédures.
La session criminelle s'est terminée vendredi avec l'affaire d'un accusé reconnu coupable de coups mortels - un mandat d'arrêt a été lancé contre lui. Une condamnation par contumace à vingt ans de travaux forcés.
Le procureur Eric Didier Tambo se félicite de la tenue de cette session criminelle. 26 dossiers étaient inscrits aux rôles, 15 ont été jugés, 11 renvoyés. La priorité a été donnée aux cas des accusés déjà arrêtés et détenus. Mais les autres ne sont pas oubliés, rassure-t-il.
« Et pour le fait que certains dossiers que les victimes n'ont pas pu voir évoquer et que les criminels sont en cavale leur a fait un peu de mal. Mais nous pensons que la justice va lentement mais sûrement. Ce qui est sûr, c'est que ce sont des crimes imprescriptibles. Tôt ou tard la justice va les rattraper et ils vont répondre devant la justice. »
Le projet conjoint de la FIDH a mené une veille tout au long de cette session criminelle. « Le fait que la machine pénale se remette en route est tout à fait encourageant en ce qu'elle soustrait les vélléités de vengeance des individus. Néanmoins on peut déplorer que certaines affaires n'aient pas abouti à des condamnations pour crime de guerre ou crime contre l'humanité à cause de certaines lacunes dans les enquêtes », explique Pierre Brunisso, coordinateur du projet.
Un processus positif donc malgré quelques problèmes de procédures qui ont été relevés par des avocats, comme la non communication dans les temps des dossiers à la défense, des victimes pas toujours prévenues à temps pour assister aux processus judiciaires, ou encore des difficultés pour les accusés de se défendre et de suivre leur propre procès faute de traducteur...
Certains très attendus comme celui du le chef du FPRC ont été renvoyés. Certains dossiers pourraient être délégués à la Cour pénale spéciale qui doit commencer ses travaux prochainement.