Par RFI Publié le 25-08-2018 Modifié le 25-08-2018 à 04:54
En Centrafrique, les mois de juillet et août sont synonymes de saison des chenilles. Alors que des chercheurs travaillent sur le caractère nutritionnel des insectes et leur capacité à lutter contre la malnutrition, les habitants de Bangui eux raffolent déjà de ces chenilles venues de la région de la Lobaye, dans le sud-ouest du pays. Grillées ou préparées en plats, c’est un met très prisé. Mais cette année, le commerce de ces chenilles n’est pas très bon sur les marchés de la capitale, car les prix sont plus élevés qu’à l’habitude et le pouvoir d’achat limité.
Au marché de Bimbo, des motos-taxis se fraient un chemin entre les vendeuses. Celles-ci présentent leurs chenilles vivantes rouges, jaunes, noires sur des plateaux argentés. Mais la déforestation dans la région de la Lobaye impacte la reproduction des chenilles et donc les affaires.
Marina attend derrière ses bassines remplies, les clients ne se bousculent pas. « Cette année le commerce est dur », se désole-t-elle. Il n’y pas beaucoup de chenilles, car « là-bas au village tous les arbres de chenilles sont détruits. Les gens ont détruit tous les arbres pour faire des planches ». Résultat « les pygmées vendent les chenilles très chères et après nous on a dû mal à les vendre à ce prix-là ».
Des prix qui ont des conséquences sur la marge des vendeuses. Les mamans partent le matin vers Mbaïki acheter les chenilles aux Pygmées, qui les vendent plus cher que l’année dernière. Puis elles reviennent les vendre sur le marché l’après-midi.
Beaucoup de travail pour peu de résultats se plaint Nelly : « Au village je vais payer ces chenilles 7 500 francs. Et quand je les ramène à Bangui, je vends ça 12500 francs Et si ça ne marche pas à 12 500 francs je peux baisser le prix à 10 000 francs. L’année passée les marchandises se vendaient bien, mais cette année ça ne va pas ».
2 500 francs à 5 000 francs CFA de bénéfice par jours maximum auxquels il faut encore retirer les frais de transport et les taxes de péage