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11 août 2018 6 11 /08 /août /2018 15:53
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Trois chefs rebelles bouclent leur conclave dans la ville de la Moyenne Sido au nord

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 10 AOÛT 2018

 

BANGUI, 10 aout 2018 (RJDH)–Les chefs rebelles de la Séléka ont bouclé il y’a 5 jours leur conclave à la Moyenne Sido au nord du pays dans la préfecture de l’Ouham. Que peut-on retenir des conclusions de cette rencontre ?

 

Selon les leaders de la Séléka, cette rencontre avait trois objectifs. La réconciliation entre les factions rebelles en conflit, l’harmonisation des recommandations en vue du dialogue en préparation ainsi que la définition des stratégies pouvant permettre de lutter contre le banditisme pendant la période de transhumance.

 

Aux termes de leur rencontre, Abdoulaye Hisseine, Mahamat Alkatim et Ali Daras réaffirment leur volonté à mettre fin à l’affrontement armé afin de mener la lutte politique.

 

« Nous chefs militaires des mouvements du FPRC, MPC et UPC, après une longue concertation dans la Moyenne Sido, avons dégagé toutes les divergences et avons décidé de nous unir la main dans la main pour lutter contre le banditisme dans la zone de la transhumance et dans toutes nos zones respectives », peut-on lire dans le communiqué final.

 

Les trois chefs rebelles, dans ce communiqué disent mettre en place une commission commune qui sera chargée de régler de manière pacifique tout différend entre les commerçants et les éleveurs. Ils  évoquent aussi la mise en place d’une force mixte FPRC-MPC-UPC qui sera chargé de sécuriser les couloirs de transhumance.

 

Ces chefs rebelles déclarent tout faire pour favoriser la libre circulation des biens et des personnes, des ONG nationales et internationales et réitèrent leur engagement dans l’initiative de l’Union Africaine pour la paix et Centrafrique.

 

Cette démarche entreprise par ces chefs rebelles devrait être inclusive en y associant le gouvernement puisqu’ils réaffirment leur volonté à soutenir la paix en RCA. Au Mali, pour sécuriser le pays, les rebelles Touaregs et l’armée malienne font de patrouille commune. Cet exemple devrait être transposé dans ce contexte actuel en RCA par toutes les parties.

 

 

Centrafrique : La ville de Paoua, un exemple de la résilience après la crise

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 11 AOÛT 2018

 

BANGUI, 11 aout 2018 (RJDH)-La ville de Paoua, une sous-préfecture de l’Ouham-Pendé amorce aujourd’hui une phase importante de son développement, grâce à l’appui technique et financier des partenaires humanitaires et organisations internationales.

 

Paoua est située à plus de 500 Km de la Capitale Centrafricaine. Cette ville a accueilli en décembre 2017 plus de 75.000 personnes déplacées, qui ont fui les combats entre les groupes armés dans plusieurs communes et villages proches de cette ville, peuplée d’au moins 40.000 habitants. Cette ville du nord fait partie des villes de la préfecture de l’Ouham-Pendé, la plus peuplée de la RCA.

 

Les communes proches de Paoua ont été les théâtres des violences entre novembre et décembre 2017, faisant fuir plus de 75.000 personnes vers la ville. Après plusieurs actions des humanitaires, des députés de la région et du gouvernement, le premier détachement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) a été déployé en janvier dans la ville aux côtés des forces onusiennes, afin de sécuriser les communes pour favoriser le retour des déplacés.

 

Lire aussi: http://rjdh.org/centrafrique-des-familles-daccueils-affectees-par-la-presence-massive-des-deplaces-a-paoua/

 

L’activité agricole est la principale occupation des paysans qui n’ont pas admis que les violences viennent freiner l’élan de la relance agricole dans cette partie de la RCA, considérée comme le « grenier de la République Centrafricaine ».

 

Lire aussi: http://rjdh.org/centrafrique-augmentation-de-la-production-du-riz-au-centre-rizicole-de-bohoro-a-bozoum/

Au bénéfice de la stabilité et de réponse humanitaire appropriée, il n’en reste que 2.500 déplacés dont leurs maisons ont été incendiées par les groupes armés. Cette ville, affectée hier par la présence massive et inattendue des milliers de personnes tente de sortir de sa situation chaotique.  L’image qu’envoie aujourd’hui Paoua au monde est celle d’une ville modèle de résilience, où les urgences humanitaires cèdent progressivement la place aux actions du développement.

 

Aujourd’hui dans la ville de Paoua, plusieurs organisations humanitaires appuient les initiatives locales du développement, le cas du Programme Alimentaire Mondial (PAM), à travers le projet P4P notamment l’achat des produits agricoles locaux. En 2018, cette organisation humanitaire appuie 12.000 membres de 900 groupements agricoles et compte injecté dans l’économie locale plus 1,4 milliards de FCFA à travers ce programme soutenu par le Fonds Bekou de l’Union Européenne.

 

« Nous produisons du céréale, de Haricot que nous livrons au PAM et autres partenaires. Ce que nous avons reçu, nous a permis de construire les entrepôts, les magasins et d’acheter des machines décortiqueuses puisque PAM souhaite aussi acheter du riz blanc. Maintenant, nous avons le marché localement », a témoigné Déon Sylvanus, président de la sous-fédération des producteurs de haricot, de Paoua.

 

Lire aussi: http://rjdh.org/centrafrique-les-producteurs-de-haricot-blanc-de-paoua-appellent-a-laide-pour-maximiser-leurs-productions/http://rjdh.org/centrafrique-les-producteurs-de-haricot-blanc-de-paoua-appellent-a-laide-pour-maximiser-leurs-productions/

 

De son côté, la Plateforme « Ele Songo », constituée des femmes depuis 2015 avec l’appui de l’ONG DRC se lance aussi dans plusieurs actions du développement. L’appui financier de l’Union Européenne à DRC permet aujourd’hui à cette plateforme de disposer des machines décortiqueuses, une poste soudure, les moulins, une unité informatique. Les 12 groupements de 239 femmes  se sont aussi lancés dans les activités génératrices de revenu.

 

« Nous avons acheté 4 générateurs dont un gros qui alimente le quartier de Sara-Mandja en électricité. Le premier semestre, notre chiffre d’affaire a tourné autour de 13 millions de F CFA », a déclaré Mboko Aroda Sylvie, présidente de cette plateforme.

 

Plusieurs chantiers sont aujourd’hui en cours dans cette ville notamment la construction du building administratif dont les travaux sont financés par l’Union Européenne.

 

S’il y’a une ville Centrafricaine où la résilience a été rapide, où les activités humanitaires ont rapidement impactées et que les humanitaires réalisent enfin la vision de passer des urgences au développement, souhaité par le gouvernement, Paoua pourra faire partie et inspirer d’autres villes qui demeurent sous le choc des violences.

 

 

Centrafrique : les familles des victimes porteront plainte contre 3 soldats Misca pour crime de guerre en RCA

 

PAR FLEURY AGOU LE 10 AOÛT 2018

 

BANGUI, 10 Aout 2018 (RJDH) — La condamnation à 3 ans de prison des soldats congolais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) en avril 2018 est dénoncée par Human Rights Watch et les parents des victimes. Ces derniers se sont constitués partie civile et veulent intenter une action judiciaire.

 

Quatre mois après la peine de trois ans prononcée par la Cour d’appel de Brazzaville à l’encontre de trois militaires congolais, notamment le commandant Bonaventure Abéna, le sergent Kevin Pacôme Talani Bantsimba et le soldat de première classe Paterne Ngouala, tous reconnus pour crime de guerre en Centrafrique, les familles des victimes déplorent ce verdict qui n’est pas proportionnel à la gravité de l’acte posé. « De quelle justice s’agit-il ? », a demandé l’un d’entre eux à Human Rights Watch. « Les juges congolais doivent expliquer comment le meurtrier de mon frère a pu être remis en liberté au terme d’à peine trois ans de détention », a déclaré à l’ONG l’un des parents des victimes.

 

Face à ce qu’il qualifie d’impunité et de justice de parodie, le collectif des proches des victimes centrafricaines a adressé une correspondance au tribunal de Brazzaville dans lequel il a réclamé « des éclaircissements sur la manière dont ces peines légères ont été déterminées » et, si les explications ne sont pas convaincantes, il « envisagerait de demander à la cour de reconsidérer sa décision », a indiqué Lewis Mudge, chercheur senior auprès de la division Afrique de Human Rights Watch.

 

Aussi, les familles des victimes a souhaité  « également obtenir réparation. Elles envisagent des poursuites civiles contre les hommes condamnés ».

 

Pour le chercheur senior de Human Rights Watch, cette complaisance judiciaire est une caution aux crimes dont sont responsables des soldats des missions de paix. Il fait référence aux nombreuses accusations de viols sexuels, crimes, … à l’endroit des Casques Bleus. « Les autorités de la République du Congo ont manqué une occasion de rendre justice pour les meurtres de civils et de montrer qu’aucun soldat de la paix n’est au-dessus des lois », a souligné Lewis Mudge dans sa tribune dans LeMonde.fr. « Ne donner à des militaires coupables de meurtre rien d’autre qu’une réprimande adresse un message regrettable aux autres soldats de la paix, à savoir qu’il y a peu de risques à perpétrer de tels crimes», a-t-il regretté.

 

Le silence de l’Union Africaine (UA) déploré par Human Rights Watch :

 

Dans cette affaire, l’ONG de défense des Droits de l’Homme a souhaité que l’Union Africaine coopère pour que justice soit faite. Mais a déploré que l’enquête, mais surtout le rapport promis par l’UA sur ce crime de guerre « ne s’agissait pour elle que de gagner du temps ». Sur ce rapport, des personnalités de l’UA ont indiqué à l’ONG que « l’organisation régionale continue d’affirmer qu’elle n’est pas autorisée à divulguer son contenu ou ses conclusions », a rapporté Human Rights Watch.

 

Une enquête de l’ONG a alors montré que les soldats congolais ont commis des crimes et 12 corps enfouis dans des fosses communes ont été exhumés.

 

Dans le souci d’éviter de telles bavures et de crimes graves dans l’avenir, Human Rights Watch a encouragé l’UA de « rendre public son rapport interne (…) Elle devrait également faire pression sur les autorités congolaises pour qu’elles rendent publique la logique ayant présidé au jugement et, conjointement avec les autorités du Congo et de la République centrafricaine, suivre de près toutes les poursuites civiles que les familles des victimes pourraient entreprendre et les soutenir dans leurs efforts pour obtenir un recours », lit-on dans son communiqué.

 

En mars 2014 à Boali (80 km de Bangui), après une attaque des Anti-Balaka sur la base du contingent congolais de la MISCA, ceux-ci ont capturé quelques assaillants. « Nous les avions poursuivis jusqu’à leur dernier retranchement et réussi à capturer douze d’entre eux, parmi lesquels quatre femmes, un adolescent et un réputé combattant Séléka surnommé ‘’Général douze puissances’’. Nous les avions menottés et conduits à notre base. Ils ont été ensuite exécutés sur ordre de la sous-préfet de Boali et enterrés mais pas par nous », a relaté le commandant Abéna devant les juges.

 

A Bangui, pouvoir et organisation de défense des Droits de l’Homme ne se sont pas encore prononcés.

Affaire à suivre…

 

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Published by Centrafrique-Presse.com