Le président Macron rencontre Sant'Egidio : développement de l'Afrique, couloirs humanitaires, culture du dialogue
Une rencontre entre le président français Emmanuel Macron et une délégation de Sant’Egidio, composée d'Andrea Riccardi, Marco Impagliazzo, Mario Giro, Valérie Régnier et d'autres représentants de la Communauté a eu lieu mardi 26 juin au palais Farnese à Rome.
Parmi les thèmes abordés, la stabilisation de l’Afrique et le développement des pays africains, en partant du rôle qu'exerce Sant'Egidio en faveur de la paix et du dialogue politique dans les situations de conflit, en particulier en République centrafricaine. Il a été question de la jeunesse africaine, surtout ce qui concerne l'investissement dans l'éducation et à l'aide apportée pour développer les conditions favorables à leur croissance en Afrique. Sant’Egidio possède un vaste réseau d' “écoles de la paix" dans trente pays africains où, outre l'alphabétisation, on enseigne aussi l'éducation à la paix. La France a investi dans ces programmes de développement de l’éducation.
“Avec le président français Emmanuel Macron, nous avons parlé de l'Afrique, du développement de la jeunesse africaine et des plans d'éducation qui peuvent permettre aux jeunes africains de rester dans leur pays et d'y travailler, a dit le président de la Communauté de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, à l'issue de la rencontre avec le chef de l'Elysée. Il y a une grande convergence de vues avec le président sur ces questions et sur le travail pour la paix que la Communauté mène dans plusieurs pays africains, en particulier en République centrafricaine, une situation qui préoccupe la communauté internationale.
Au cours de la conversation, les couloirs humanitaires ont été présentés comme un modèle de politique d'immigration légale, surtout pour les personnes qui ont besoin de protection humanitaire.
Ecoutez les déclarations d'Andrea Riccardi et de Marco Impagliazzo (vidéo en langue française)
Communauté Sant’Egidio, diplomatie parallèle du Vatican ?
Nicolas Senèze, à Rome , le 26/06/2018 à 7h55
Emmanuel Macron rencontre, mardi matin 26 juin à Rome, les responsables de la Communauté de Sant’Egidio, très engagée pour les migrants et les Roms, et souvent présentée comme un acteur diplomatique parallèle du Vatican.
Mardi matin 26 juin, Emmanuel Macron commence sa journée romaine par un petit-déjeuner avec la Communauté de Sant’Egidio.
« Une première avec le président français », résume Valérie Régnier, présidente de Sant’Egidio-France qui accompagne Emmanuel Macron et participera à ce petit-déjeuner avec son fondateur Andrea Riccardi, son président Marco Impagliazzo et les responsables des questions internationales de la communauté, tous francophones et francophiles.
Sant’Egidio est en effet connue dans le monde entier pour son action de médiation internationale, notamment en Afrique où elle a obtenu, en 1992, un accord de paix au Mozambique. Elle est aujourd’hui très impliquée en Centrafrique.
Depuis 2015 des « couloirs humanitaires »
Ce que l’on connaît moins, en tout cas en France, c’est l’engagement de la communauté auprès des pauvres : ce pour quoi elle est née en 1968 quand de jeunes étudiants du lycée Virgilio, un des plus huppés de Rome, ont voulu s’engager pour les pauvres de leur ville.
C’est d’ailleurs après s’être installée dans le couvent Sant’Egidio, dans le quartier du Trastevere, que la communauté a trouvé son nom. Elle s’y occupe depuis toujours des pauvres, des Roms et des migrants, ainsi qu’en de nombreux endroits de la banlieue romaine.
Sur les migrants, Sant’Egidio a d’ailleurs mis en place depuis 2015 des « couloirs humanitaires » pour permettre une arrivée « sûre » de migrants en Italie, accueillis par des communautés et dont l’intégration est prise en charge. Un accord ce type a été signé avec la France en 2017.
« Sur les couloirs humanitaires, sur l’Afrique, il s’agit de la continuation du travail de la communauté avec la France depuis 30 ans », assure Valérie Régnier.
Néanmoins, si elle est aujourd’hui mondialement implantée, la Communauté de Sant’Egidio demeure profondément italienne. Voire romaine. « L’évêque de la communauté, c’est le pape, et cela change beaucoup de choses », reconnaît Valérie Régnier.
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