https://www.voaafrique.com 05 juin 2018
Une enquête judiciaire a été ouverte en Centrafrique à l'encontre de deux mercenaires français présumés, accusés d'avoir aidé un chef de milice de Bangui, selon un communiqué du procureur général centrafricain.
L'enquête concerne "l'attaque terroriste" du 1er mai visant une église à Bangui, Notre Dame de Fatima, selon le communiqué du procureur, Eric Didier Tambo. La fusillade dans l'église avait fait 26 morts, dont un prêtre.
Selon M. Tambo, cette fusillade est une "attaque terroriste" perpétrée par les hommes de Nimery Matar Djamous, alias Force, chef de la principale milice contrôlant le quartier du PK5 à Bangui, qui abrite la majorité des musulmans de la capitale centrafricaine.
Une version contestée par plusieurs témoignages affirmant que les miliciens du PK5 n'ont pas visé l'église en tant que telle, mais des forces de l'ordre qui s'étaient réfugiées à l’intérieur au cours d'une fusillade.
Le procureur précise que Force fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt et annonce que des mandats d'arrêt internationaux allaient être lancés contre deux Français accusés d'avoir "aidé, facilité et instruit Djamous dans des actes de terrorisme" visant l'église Fatima".
Ces Français, Christophe Raineteau, alias Alpha, et Bernard Cousin, sont poursuivis pour les mêmes chefs d'accusations que Force, à savoir "acte de terrorisme, assassinats, rébellion, incitation à la haine".
"Des commissions rogatoires internationales seront adressées aux autorités judiciaires des pays dans lesquelles résident les présumés criminels" ajoute le communiqué, sans préciser quels étaient ces pays.
Le procureur affirme que la justice détient des "preuves accablantes (documents, photos, enregistrements sonores)" contre les deux hommes.
Contacté par l'AFP, Force a affirmé n'avoir jamais traité avec des mercenaires français.
Avec AFP
RCA deux Français dans le collimateur de la justice
Par RFI Publié le 05-06-2018 Modifié le 05-06-2018 à 03:20
En Centrafrique, deux Français sont dans le collimateur de la justice. Il leur est reproché d'être complices des récentes violences qui ont eu lieu dans la capitale centrafricaine il y a un mois. Une enquête judiciaire a été ouverte concernant dix chefs d'accusation, dont ceux de terrorisme et d'assassinat.
Christophe Rainetau et Bernard Cousin, ces deux noms sont sortis publiquement pour la première fois le 2 mai dernier dans la bouche Faustin-Archange Touadéra, puis répétés par le président centrafricain lors d'une interview accordée à France 24 la semaine dernière.
Dimanche, le procureur général Eric Didier Tambo a, dans un communiqué, annoncé qu'une enquête judiciaire avait été ouverte à l'encontre des deux Français, après les violences qui ont fait 24 morts et une centaine de blessés le 1er mai. Il leur est reproché d'être complices du général Force, un chef d'autodéfense du PK5 et d'être proches des rebelles de la Seleka.
Actes de terrorisme, assassinat, ou atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat font partie des dix chefs d'accusation pour lesquels un mandat d'arrêt international devrait être livré dans les prochains jours par un juge d'instruction.
On ne connaît pas grand-chose sur ces deux Français qui ne se trouvent actuellement pas en Centrafrique. Christophe Raineteau se présente, sur les réseaux sociaux, comme un expert en géopolitique et gérant d'une mine en Sierra Leone, et assure n'avoir jamais cherché à déstabiliser le président Touadéra. Quant à Bernard Cousin, personne ne semble le connaître.
Dans son communiqué, le procureur affirme avoir transmis des preuves accablantes sous forme de photos et d'enregistrements sonores au juge d'instruction chargé des poursuites. De son côté, la France n'a toujours pas réagi officiellement à ces accusations.