Centrafrique : La Coordination des Anti-Balaka appelle les Séléka à ne pas franchir la ligne rouge
PAR CARLOS WATOU LE 18 AVRIL 2018
BANGUI, 18 Avril 2018(RJDH—La Coordination des Anti-Balaka a appelé les Séléka à ne pas franchir la ligne rouge et à rester dans le cadre tracé par la feuille de route de l’Union Africaine qui projette un dialogue d’ici là. Elle a pris cette position lors d’une conférence de presse hier à Bangui.
La réaction des Anti-balaka, groupe armé rival à la Séléka fait suite à l’assemblée générale des principaux leaders des groupes armés proches de la Séléka qui a dirigé le pouvoir en 2013 et démis du pouvoir suite à l’incursion des Anti-Balaka en décembre de la même année. Cette menace intervient dans un contexte de pourparlers avec l’Union Africaine mais aussi du mécontentement des ex Séléka suite à la frappe des forces conventionnelles au km5 la semaine dernière.
Le cadre étant indiqué, ceux-ci appellent les groupes armés à la raison «notamment Noureddine Adam et autres, de saisir l’opportunité offerte par la communauté internationale pour le dialogue à travers l’initiative Africaine du 17 juillet 2017 pour la paix et la réconciliation nationale dont la mise en œuvre est suffisamment et sérieusement avancée grâce au travail du panel des experts», a déclaré Sébastien Wenezoui, coordonnateur du Collectif des Centrafricains pour la Réconciliation (CCR), une faction des Anti-Balaka et Séléka dissidents.
Cette coordination appelle à la vigilance en ces termes : «Habitants du KM 5 et de ses environs de continuer toujours sur la voie de la cohésion sociale et de cesser ou de refuser d’être instrumentalisés ou manipulés à des fins personnelles, sources de chaos et de destruction de notre pays un et indivisible ».
La réaction des Anti-Balaka engagés dans le processus DDRR survient alors que le pays est suspendu à la conclusion du conclave des ex-Séléka à Kaga-Bandoro au nord du pays.
Centrafrique : Le rapprochement avec la Russie est risqué, selon l’opposant Crépin Mboli Goumba
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 17 AVRIL 2018
BANGUI, 17 avril 2018 (RJDH)—Le président du PATRIE, Crépin Mboli-Goumba, est très réservé sur le rapprochement entre la RCA et la Russie. Il l’a fait savoir dans l’émission «Actualité et Nous», réalisée ce jour par Fréquence RJDH.
Même s’il évite d’utiliser le mot «rapprochement», Mboli Goumba est clair, «le contact avec la Russie est très risqué». L’opposant a ses raisons, «il n’y a pas de ligne précise en plus. Je pense que lorsqu’un contact ou comme vous le dites, un rapprochement doit nous amener des problèmes, vaut mieux prendre une autre option », explique le président du PATRIE.
L’ancien ministre d’Etat attaque la politique extérieure du pouvoir actuel, «nos dirigeants actuels n’ont pas une vision précise sur la politique extérieure, c’est pourquoi ils vont partout et sans précaution. Il faut savoir choisir, soit nous sommes du coté de la Russie soit nous sommes du côté des Occidentaux qui sont nos partenaires habituels», déclare l’opposant qui prend le soin de proposer «le choix au niveau international se fait à partir des forces ou des faiblesses de l’Etat mais chez nous, ces précautions ne sont pas respectées», confie-t-il.
Le rapprochement avec la Russie est une aubaine pour la République Centrafricaine, selon le camp présidentiel. Bida Koyagbelé, président du mouvement KITE, parle de prouesse diplomatique incontestable, «à moins d’être aveugle, mais le rapprochement avec la Russie, deuxième puissance mondiale, est la solution aux maux dont souffre la RCA», explique-t-il avant d’étaler les avantages de cette coopération, «d’ici juin toute l’armée sera sur pied grâce à la Russie qui nous fournit des armes. Quoi de mieux que d’avoir son armée et être capable de défendre le pays. C’est parce que le président a trouvé la solution, le rempart que les esprits malins s’agitent».
Le dossier russe est aussi défendu par le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Firmin Ngrebada, et le porte-parole de la présidence. A nos confrères de Jeunes Afrique, ces deux proches de Faustin Archange Touadéra n’ont pas caché l’espoir que leur donne la présence des soldats russes qui ont intégré depuis le 30 mars dernier, la garde rapprochée du chef de l’Etat./