Centrafrique : Le groupe de travail de la société civile dénonce l’insécurité dans les provinces
PAR ESTELLE-CARINE MAZOUMOKO LE 20 MARS 2018
BANGUI, le 20 mars 2018 (RJDH)–La situation sécuritaire dans certaines villes de la RCA demeure préoccupante. C’est le sujet qui, au palais de Sport de Bangui, a été hier au cœur d’une conférence de presse donnée par le groupe de travail de la société civile (GTSC) qui dénonce l’inaction des forces onusiennes à maintenir la sécurité.
La Réaction du groupe de travail de la Société Civile sur la crise en Centrafrique intervient dans un contexte que la ville de Bangassou, Rafai dans le Mbomou, Mobaye dans la Basse-Kotto et les villages proches de Paoua dans l’Ouham-Pendé font face à des menaces et attaques armées, compliquant ainsi la situation de la population civile.
Paul Crescent Beninga, porte-parole par intérim de ladite plateforme dénonce l’insécurité dans les villes de Bangassou et de Paoua. «Les populations de ces zones souffrent à cause des violences perpétrées par ces groupes armés. Les femmes et les enfants vivent dans la psychose, nous demandons à la Minusca et au gouvernement de prendre leurs responsabilités», a-t-il lancé.
Pour lui, «le groupe de travail de la société civile condamne avec dernière rigueur ces actes barbares sur les paisibles populations».
Cette interpellation intervient au moment où certaines villes de l’Est subissent des menaces d’attaques des groupes armés plongeant les populations civiles dans la psychose et mettant d’autres sur la route de l’exil.
Centrafrique : Fermeture d’une plage à Bangui après 3 morts par noyade
PAR FLEURY AGOU LE 21 MARS 2018
BANGUI, 21 mars 2018 (RJDH)–Le Ministère de l’intérieur, chargé de la sécurité publique a décidé hier, 20 mars de fermer la plage du Port Beach à Bangui. Cette mesure et sa démarche suscitent des réactions.
C’est dans un communiqué de presse signé par le Ministre de l’intérieur, chargé de la sécurité publique, le Général de brigade Henri Wanzet-Linguissara que le public a appris la fermeture de la plage au niveau du Port Beach au centre ville de Bangui. Les raisons évoquées sont « les trois cas répétés de noyade sur la rivière Oubangui » et « l’occupation illégale de la plage au niveau du Port Beach, avec installation anarchique des points de vente de nourritures et de boissons », lit-on dans ce communiqué.
La fermeture de ce lieu de réjouissance populaire au moment de la baisse des eaux de l’Oubangui où les jeunes y vont pour se baigner et bénéficier de l’air frais pendant la saison de chaleur (30-40°) a suscité des réactions. Nombreux sont les centrafricains à le désapprouver et à faire des propositions.
Face à cette décision, des critiques sur cette démarche ont été faites. « la solution n’est pas la fermeture hermétique et systématique de cette plage mais de protéger ceux y vont », a critiqué une source avant de proposer au Chef du Département de la sécurité publique, la formation ou le recrutement des « sauveteurs ou des agents de sécurité nautiques autrement des guetteurs avec un peu de moyen de surveillance de cette plage pour assurer la sécurité des jeunes qui vont se distraire pour une saison (3mois) ». C’est aussi une « opportunité » de la Mairie de Bangui « de se faire de l’argent » en mettant de l’ordre dans cet espace de réjouissance.
Pour le Ministre Conseiller Spécial chargé des Relations avec les Organisations Nationales à la Présidence de la République, Fidèle Gouandjika, cette décision du premier flic de Bangui se justifie. « Le Ministre a raison de fermer la plage pour un moment. Une réglementation s’impose. Même dans les pays développés où le système de protection et de sécurité des baigneurs semblent infaillible, en cas de noyade répétée la fréquentation de la plage incriminée est toujours suspendue », a-t-il répondu aux débats sur les réseaux sociaux.
Le Ministère de la sécurité publique a donné un délai de 8 huit jours aux « occupants illégaux » pour « déguerpir » les lieux.
Centrafrique : Le curé de la paroisse Saint François Xavier d’Ippy plaide pour une assistance sanitaire aux déplacés
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 21 MARS 2018
Ippy 21 Mars 2018(RJDH) — Le père curé de la paroisse Saint François Xavier d’Ippy a déploré les conditions sanitaires des déplacés d’Ippy et regrette les cas d’insécurité aggravée dans la région. Il appelle par ailleurs le gouvernement à l’aide et les humanitaires de doter le centre de santé du site aux médicaments. Un appel lancé ce mercredi 21 Mars 2018.
L’appel du père curé de la paroisse Saint François Xavier d’Ippy intervient après que plusieurs personnes malades qui cherchaient à se rendre à l’hôpital d’Ippy pour des soins ont été tuées par des hommes armés opérant dans la localité.
« Les déplacés internes vivent dans des conditions déplorables, nous n’avons pas assez de médicaments à la pharmacie de la Caritas qui se trouve sur le site de l’église catholique pour nous permettre de venir en aide à tous les déplacés malades. Nous avons remonté l’information aux ONG qui appui l’hôpital d’Ippy qui se trouve au centre ville, mais c’est difficile pour ces déplacés de se rendre à l’hôpital pour se faire soigner. Beaucoup ont été tués par des hommes armés en se rendant à l’hôpital », a expliqué au RJDH Roger Stanislas Djamawa, père curé d’Ippy.
Le prélat a rappelé la proposition faite aux ONG afin de sauver la vie des personnes déplacées, « nous avons proposé aux ONG d’installer une clinique sur le site pouvant permettre aux déplacés de se faire soigner sur place, car pour se rendre à l’hôpital c’est vraiment risqué pour leurs vies. Cette demande est restée lettre morte », a-t-il déploré.
Entre six à huit mille déplacés vivent sur le site des déplacés et sont exposés à des maladies telles que le palu, la fièvre typhoïde et autres. Outre ces cas, l’insécurité décrié a de l’impact sur la production agricole exposant ainsi les déplacés à une crise alimentaire si rien n’est fait. Beaucoup sont ceux qui estiment que la crise que traverse Ippy est une crise oubliée.