Des déplacés ont lynché à mort un des leurs mercredi à Paoua, dans le nord de la RCA, ville où règne un regain de tension consécutif à l'arrestation de 18 personnes par la force de l'ONU (Minusca).
L'homme lynché était un Peul musulman déplacé, qui se trouvait devant la base. Il a été lynché par la foule en colère et son corps a été brûlé, rapportent des sources humanitaires concordantes à Paoua. Une boutique appartenant à un musulman a été pillée.
Un fort regain de tension a suivi le rapatriement de 18 membres présumés du groupe armé Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC, créé en octobre par le "général" autoproclamé Ahamat Bahar), qui ont été arrêtés mercredi au cours d'une opération onusienne, selon le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.
En apprenant la nouvelle, certains déplacés se sont rendus devant la base pour réclamer vengeance et brûlant des pneus. Des tirs de sommation de la force Minusca ont été nécessaires, selon des sources concordantes.
"Ils sont venus pour réclamer leurs bourreaux, pour que la Minusca les leur remettent afin qu'ils en finissent avec eux", a déclaré à l'AFP au téléphone une source humanitaire.
L'opération Mbaranda est en cours depuis le 12 janvier dans le nord de Paoua pour repousser les groupes armés qui combattent depuis le 27 décembre. Ceux-ci sont le MNLC et le groupe armé Révolution et justice (RJ, emmené par Armel Sayo). Les combats et exactions contre les civils, qui se déroulent autour de la ville, majoritairement au nord, ont provoqué un afflux de plus de 65.000 déplacés à Paoua, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L'Etat n'a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde.
Avec AFP
Centrafrique : Le président Touadera appelle à la fin des combats entre groupes rebelles
Le président de la République Centrafricaine, Faustin ArchangeTouadera, appelle les groupes armés du pays à une cessation des combats.
L’appel du président centrafricain intervient lors d’une visite effectuée dans la région de Paoua dans le nord-ouest, en proie à des violences depuis décembre dernier.
‘‘Je viens dire aux groupes armés que le mal qu’ils font à leurs voisins n’est pas du tout normal, il faut s’arrêter, il faut arrêter, les groupes armés d’Armel Sayo et de Bahar doivent s’arrêter, ce n’est pas toi qui va protéger. Le peuple et le pays.” A martelé Faustin Archange Touadera.
“Les engagements pris par le gouvernement seront remplis et nous l’aiderons à débarrasser cette région de tous ceux qui ont causé la mort et la désolation à Paoua et dans les environs pour que les gens puissent retrouver la tranquillité et la paix qu’ils méritent.” Ajoute Parfait Onanga Anyanga, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique et chef de la Minusca
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Selon la mission des Nations Unies dans le pays, la violence dans cette région a été engendrée par des combats entre le groupe armé Révolution et Justice et le Mouvement National pour la Libération de l’Afrique Centrale
Plus de 60 000 personnes ont été déplacées au cours de ces violences qui ont provoqué une grave crise humanitaire dans la région.