Par RFI Publié le 13-01-2018 Modifié le 13-01-2018 à 04:53
En Centrafrique, le procès de Rodrigue Ngaïbona, alias Andilo, a repris vendredi 12 janvier à la cour criminelle de Bangui. L'ancien chef de milice anti-balakas est poursuivi pour cinq chefs d'accusation. Depuis jeudi, c'est le premier, l’accusation d’assassinat qui fait l'objet des débats à la cour. Vendredi, les parties civiles et les témoins ont été entendus.
« Les témoignages entendus sont accablants » a confié au téléphone à RFI, Marta Riggio, représentante de la Fédération internationale des droits de l'homme, partie civile dans le procès d’Andilo, Rodrigue Ngaïbona de son vrai nom.
Toute la matinée, se sont succédé à la barre les familles des victimes et des témoins oculaires des assassinats qu'aurait perpétrés Andilo. Il est accusé notamment d'avoir exécuté un gendarme à Bangui en janvier 2015 ou encore le maire de la localité de Bouca, à 300 kilomètres au Nord de Bangui.
Stoïque, Andilo a regardé devant lui durant toute l'audience, sans un coup d'œil pour les personnes à la barre. Sa stratégie de défense reste la même : nier toute implication.
« Andilo ne reconnait rien, n'a rien vu, rien entendu », se désole maître Albert Panda, avocat des parties civiles, contacté par RFI. « On se demande bien ce qu'il espère avec cette stratégie, il ne collabore absolument pas avec la cour » a-t-il conclu.
Une attitude douloureuse pour les victimes. « Il n'y a pas un signe d'abnégation. Les victimes voudraient entendre des excuses », a rajouté Marta Riggio sans grand espoir. Le procès reprendra lundi 15 janvier avec l'examen du deuxième chef d'inculpation : vol aggravé.