Centrafrique : Alkatim Mahamat tend la main à Faustin Archange Touadera pour la paix
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 2 JANVIER 2018
BANGUI, 02 Janvier 2018 (RJDH)–Alkatim Mahamat, Chef d’État-major du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), une faction rebelle de la Séléka basée au Nord-Ouest de la Centrafrique a, dans un communiqué faisant office du vœux de l’année 2018, tendu la main au président Centrafricain pour un retour à la paix.
Cette position exprimée par ce mouvement rebelle intervient dans un contexte où le chef de guerre Noureddine Adam du FPRC, toujours faction rebelle de la Séléka, a menacé dans une interview avec AFP de « marcher sur Bangui ». La main tendue de MPC est faite au moment où plusieurs éléments de ce mouvement continuent d’être mis en cause dans les rapports de l’ONU. Le rapport fait état des exactions par eux commises et des trafics d’armes dans les régions sous leur contrôle.
Selon le communiqué, le MPC souhaite que 2018 soit « une année de paix, de réconciliation, de joie, de bonheur, d’espoir, de santé et de prospérité pour le peuple centrafricain », avant de tendre la main au pouvoir. «Monsieur le Président, nous vous tendons la main pour une paix durable et définitive dans notre pays. Acceptez notre main tendue; reconnaissez notre cause et traitez-nous d’une manière juste et équitable, sans discrimination aucune car nous tous nous avons besoin de la paix; la Centrafrique a besoin de la paix ».
« Par cette même occasion encore, je profite pour lancer un vibrant appel au Président de la République d’œuvrer pour la paix dans tout le pays d’une manière générale et plus particulièrement dans la préfecture de la Nana-Gribizi, car cela fait plus de quatre (4) ans déjà que les enfants de cette région ne vont plus à l’école à cause de la guerre et de l’insécurité », lance Alkatim Mahamat dans le communiqué.
Les réactions n’ont tardé à fuser de la part des internautes. Si certains saluent ce geste, d’autres estiment que c’est la chanson des groupes armés chaque jour mais rien de concret. «Nous ne sommes pas surpris car la machine judiciaire est en marche ainsi que le redéploiement des Forces Armées Centrafricaines qui fait peur aux chefs de guerre », a commenté un Centrafricain.
Pour d’autres, la paix n’a pas de prix, « la paix avant tout et la justice pourra rattraper qui elle vise. Il faudrait que ces hommes cessent d’attaquer les gens et de commettre des exactions », a ajouté un autre.
Le MPC est membre du Comité Consultatif pour le Désarmement dont la phase pilote a pris fin en décembre 2017 et un de ses représentants serait au gouvernement.
Centrafrique : Les services publics paralysés au lendemain de la fête du nouvel an
PAR JUVENAL KOHEREPEDE LE 2 JANVIER 2018
BANGUI, 02 janvier 2017 (RJDH)—Les services publics tout comme les activités quotidiennes tournent au ralenti après les festivités de fin d’année à Bangui. De nombreux cas d’absences ont été enregistrés. Un constat fait par le RJDH qui a parcouru les services de l’Etat le 02 janvier à Bangui.
La Ville de Bangui était mouvementée hier à l’occasion de la fête du nouvel an. Les services publics fonctionnent timidement alors que la journée du 2 janvier n’est pas fériée. Ce constat soulève le débat sur les heures de travail dans l’administration et les jours fériés dans le pays.
Certains usagers des services publics se disent déçus de l’attitude des fonctionnaires absents de leur service. «C’est vraiment difficile ; j’étais au ministère du Tourisme mais les bureaux étaient quasiment déserts », a répondu Jean, la trentaine sonnée, qui ne cache pas sa colère. Il parcourt des km pour joindre le centre-ville. Comme Jean, beaucoup d’autres personnes rencontrées ont dit leur amertume d’avoir perdu cette journée pour cause d’absence de cadres à leurs lieux de travail.
A cela s’ajoutent les difficultés de transport public car les taxis et bus sont rares à Bangui après la fête. La capitale, offre un spectacle de désolation par le nombre peu nombreux des motocyclettes qui font souvent les va et vient sans discontinuité les jours ordinaires.
Pour Elvis Yétinzapa, un Centrafricain lambda, il estime, quant à lui, que les raisons à ce phénomène est à chercher ailleurs : «Les gens adorent faire la fête dans ce pays, c’est pourquoi tout est calme aujourd’hui. Et le lendemain des jours de fête, c’est presque la ville morte» a dit Elvis Yetinzapa que nous avons rencontré non loin du Lycée des Martyrs.
Dans l’administration scolaire, la reprise est prévue pour le 3 janvier contournant ainsi ces critiques.
A l’heure du relèvement, le travail et le respect des heures du travail sont une exigence fondamentale pour booster le pays sur le chemin du développement comme a dit-il le Président Touadera lors de son discours de la Saint Sylvestre.
Centrafrique : Tensions entre éleveurs et agriculteurs à Kabo au nord du pays
PAR JAPHET BEOROFEI LE 2 JANVIER 2018
BANGUI, le 02 Janvier 2018 (RJDH) — Depuis deux mois à Kabo, une mésentente a surgi entre les agriculteurs et les éleveurs suite à la destruction des champs par des bœufs.
Cette situation est liée à la destruction massive de plusieurs hectares de champs par des bœufs appartenant aux éleveurs peulhs armés appelés Mbararas. Pour l’instant, on n’a enregistré aucun incident entre les deux parties mais une tension couve sous la cendre.
Selon un agriculteur contacté par RJDH, «J’ai vu des bœufs appartenant aux éleveurs peulhs détruire les champs et c’est le moment des récoltes … », fait-il savoir.
La même source indique que les éleveurs n’acceptent pas de dialoguer à ce sujet avec les agriculteurs. «Ils sont détenteurs d’armes de guerre et s’ils refusent de dialoguer avec nous, nous ne pouvons rien faire de peur que cela ne puisse dégénérer à des conflits » déplore cette même source.
Quant à Robert Sanzema, Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Kabo, il avoue son impuissance : «je suis incompétent face à cette situation qui dure depuis plusieurs décennies», constate avec fatalisme le premier citoyen de la Ville.
La mésentente entre les agriculteurs et les éleveurs dans la Sous-préfecture de Kabo est un sujet complexe à gérer dans la mesure où l’autorité de l’Etat n’existe pas et que les détenteurs d’armes y font la loi.
La période de transhumance dans ce contexte post-conflit était au centre de réflexion entre le gouvernement, la FAO et Acted ce 19 décembre à Bangui. L’objectif est de proposer des pistes d’encadrement de la transhumance 2017-2018.