Centrafrique : La gendarmerie de Baboua prise d’assaut par la population suite à une décision du parquet de Bouar
PAR JOB MOHOUNA LE 7 DÉCEMBRE 2017
BABOUA, 07 Décembre 2017 (RJDH)—La gendarmerie de Baboua est prise d’assaut ce 7 décembre par une foule qui s’oppose à la décision du parquet de Bouar visant à libérer un véhicule maintenu par la gendarmerie suite à accident de circulation. Information confirmée au RJDH par des sources locales.
Deux véhicules sont entrés en collusion le 20 octobre dernier et sont stationnés dans les locaux de la gendarmerie pour constat et l’audition des parties. Selon des sources proches de la gendarmerie, le véhicule remorque appartenant à un opérateur économique libanais est fautif et par conséquent a opté l’amabilité pour réparer le dommage s’élevant à 8 000 000 Fcfa au propriétaire du véhicule endommagé. C’est dans ce contexte qu’une décision du parquet serait tombée faisant obligation à la gendarmerie de libérer le véhicule alors que l’autre partie n’a pas encore eu ce dont elle attendait.
Selon les manifestants, la décision du parquet de Bouar d’ordonner la libération du véhicule ne passe pas « le libanais a donné sa parole pour payer 8 000 000Fcfa. Il n’a pas encore payé et on apprend la décision venant de Bouar pour libérer le véhicule. Cela ne sent pas bien, c’est pourquoi nous sommes ici pour soutenir notre parent et pour exprimer notre mécontentement », a indiqué un des manifestants.
Difficile de joindre les autorités judiciaires de Bouar au moment où nous mettons sous presse cette information.
Centrafrique : 17% des filles et 28% des femmes sont ignorantes d’actes de violence faite à elles selon Unicef
PAR NINA VERDIANE NIABODE LE 7 DÉCEMBRE 2017
BANGUI, 07 Décembre 2017 (RJDH)—Dans un sondage réalisé auprès des jeunes par l’Unicef, plusieurs femmes et filles méconnaissent des cas de violences basées sur le genre faites à leur égard. Un phénomène qui a fait l’objet d’une conférence débat à l’université de Bangui dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG.
Les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes prennent un sens particulier en RCA où l’année 2017 a été marquée par une recrudescence des violences basées sur le genre. L’équipe humanitaire a souhaité prendre part activement dans les sensibilisations afin de mobiliser et d’inviter chacun à mettre un terme aux VBG à travers le monde.
Un chiffre effrayant pour l’honorable Emilie Béatrice Epaye, représentant le forum des femmes parlementaires de Centrafrique, « ces résultats sont vraiment effrayants lorsque nous voyons l’opinion des femmes qui acceptent les différents types des violences basées sur le genre, c’est pitoyable et même effrayant pour notre société » a regretté l’élue de Markounda qui annonce des actions « en ma qualité de parlementaire et de marraine de lutte contre les VBG, je pense que des actions seront menées pour amener la population et plus particulièrement les femmes qui sont encore ignorantes et silencieuses à prendre conscience de la situation. Surtout certains textes officiels et légaux seront relus en faveur de la lutte contre les VBG » a-t-elle projeté.
Point de vue partagé par Elyse Lugo, vice-présidente de l’association des femmes professionnelles de communication (AFPC), « les résultats des sondages présentés par l’Unicef sont vraiment déplorables et cela révèle qu’il y’a encore des gens qui demeurent ignorants de la situation liée aux VBG, c’est un danger. Il est de notre devoir, nous qui somme de la communication de continuer avec nos sensibilisations afin qu’il y’ait prise de conscience » a-t-elle déploré.
A l’université de Bangui, l’heure est à l’action concertée pour combattre les VBG « une chose que nous devons encourager dans ce résultat du sondage est l’engagement des jeunes dans les actions de sensibilisations sur les VBG. Nous avons remarqué que 70 % des filles et 60% des garçons projettent mener des actions de dénonciations des actes de violences faites aux femmes et jeunes filles. Pour cela, notre réseau ne ménagera aucun effort pour les appuyer car il s’agit des opérations qui font partie de notre plan d’actions » précise le point focal de l’université de Bangui.
Après ce sondage, l’heure est à l’action d’un côté les femmes à s’approprier le combat contre les VBG donc à briser l’omerta mais aussi et surtout la justice à réprimer tout acte tendant vers les VBG./
Centrafrique : Avis controversés autour du tri des enfants malades au complexe pédiatrique de Bangui
PAR CHRSITELLE ADRISSE-KOMESSE LE 7 DÉCEMBRE 2017
BANGUI, 07 décembre 2017 (RJDH)—Plusieurs parents se disent mécontent du système de tri instauré au complexe pédiatrique de Bangui au profit des enfants dans un état agonisant pour des soins immédiats. Option soutenue par le Pr Jean Chrysostome Ngody, Directeur dudit complexe qui justifie par le nombre important des enfants qui affluent au niveau du complexe pour des soins.
Selon le constat du RJDH qui a fait le déplacement du complexe pédiatrique de Bangui, les parents des enfants malades ont droit à l’arrivée du Complexe d’une carte de différente couleur indiquant l’état de santé de l’enfant. D’abord le vert qui indique que le cas n’est pas grave et que l’enfant peut attendre un temps ; ensuite le jaune, l’enfant a droit à un traitement temporaire et le rouge qui atteste le cas grave qui nécessite des soins immédiats.
Cette situation est diversement appréciée par les parents qui d’aucuns trouvent raisonnables et que d’autres estiment que cela constitue de mépris pour la souffrance de leurs enfants. Comme ce parent qui s’interroge sous couvert de l’anonymat « beaucoup des gens sont dans le rang depuis pour attendre alors que l’enfant à une température élevée. Nous sommes censés avoir les soins immédiats. On se demande alors s’il y a manque des médecins ou des majors pour traiter les enfants immédiatement ? Dans tous les cas, nous sommes inquiets car on risque de perdre la vie de nos enfants si rien ne change », a-t-il expliqué.
Eudoxie, âgée d’une trentaine d’année voit en cette pratique un bien fait. « Je pense que l’initiative de la pédiatrie n’est pas mauvaise en soi. Elle permet de soigner les enfants en fonction de leur état de santé. Je ne vois pas pourquoi en faire une histoire puisque tout le monde veut la vie sauve de son enfant. Nous nous sommes confrontés à ce problème certes, mais nous sommes obligés de suivre le principe et être patients », a souhaité Eudoxie.
La direction du Complexe Pédiatrique de Bangui dit en être consciente de la situation mais n’a pas d’autres choix selon le Pr Jean Chrysostome Ngody. « Lorsque les enfants arrivent, ils passent par un service de triage. Ce service permet de les catégoriser en fonction de leur maladie. Ce système est reparti en 3 types d’enfant dont le premier présente des urgences et qui nécessitent des traitements immédiats dans le cas où ils sont mourants. Alors j’entends dans cette description-là qu’il faut privilégier les agonisants », a justifié le directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.
Face à cette situation, l’administration enregistre des cris de sentiments des parents. Mais le Pr Jean Chrysostome Ngody se montre serein et professionnel. Il esquisse des pistes de solutions qui passent par le renforcement des dispensaires. « Je pense que pour l’heure, il serait hautement souhaitable que les dispensaires soient capables de traiter de la bonne manière pour recréer confiance des mamans qui ne veulent pas les fréquenter. En ce moment-là, les parents vont capter les cas qui viennent nous surcharger et partant de là, on va se retrouver qu’avec les cas d’urgence », a-t-il proposé.
15.000 enfants sont dans le starting bloc du complexe pédiatrique aujourd’hui pour des soins sanitaires. Ce poids important a de répercussion sur le nombre des visites du Centre de la Mère et de l’enfant au point d’avoir deux médecins dans ledit centre.