New York, Etats-unis, 10 novembre (Infosplusgabon) - Une personne sur quatre en République centrafricaine (Rca) est soit déplacée, soit réfugiée dans un autre pays, a déclaré une haute responsable des Nations unies, invitant la Communauté internationale à débloquer plus de ressources pour un programme humanitaire actuellement en partie financé.
"La communauté humanitaire a des capacités très limitées et se bat pour assurer des services de base" aux alentours des deux principales villes, a déclaré Najat Rochdi à la presse à New York et révélant qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort.
Dans un compte-rendu de l'évolution de la situation humanitaire en Rca - où elle est représentante spéciale adjointe du secrétaire général pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et coordonnatrice-résidente des Nations unies - Mme Rochdi a indiqué que le plan d'action humanitaire de près de 500 millions de dollars pour 2017 n'était financé qu'à 39 pour cent.
"Ce n'est pas le moment d'abandonner le peuple de la Rca", a déclaré Mme Rochdi, en soulignant "un niveau de famine sans précédent" dans un pays où la population dépend de l'agriculture et où les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables.
En plus du manque de vivres, l'un des principaux problèmes en Rca est le manque de médicaments et d'accès aux soins de santé. Soixante pour cent des structures de santé sont dirigées par des organisations internationales et des organisations non-gouvernementales, selon le compte-rendu de Mme Rochdi.
"Le sous-financement plombe la capacité à réagir", a expliqué Mme Rochdi. "Ne pas faire face aux besoins actuels va anéantir tous les efforts", en n'affectant pas seulement ce pays, mais également toute la région d'Afrique centrale.
Elle a demandé à la Communauté internationale de " tout mettre en œuvre et ne laisser personne sur le bord de la route".
La situation sécuritaire a continué à se dégrader depuis mai 2017, avec un regain de violence qui pourrait atteindre le niveau de 2014, "parfois pour des raisons ethniques", a indiqué Mme Rochdi.
Elle a averti que le nombre élevé de personnes déplacées de leurs maisons rendait la réconciliation entre les communautés musulmanes et catholiques et la reconstruction des services et des habitations détruits, extrêmement difficiles.
Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s'est rendu en Rca le mois dernier pour mettre en lumière une crise qui, selon lui, a largement été oubliée par la Communauté internationale. Au cours de cette visite, il a visité le quartier PK5, un quartier musulman de la capitale, Bangui, qui a été le théâtre de violences. Il a également rencontré des responsables chrétiens locaux qui ont parlé de réconciliation.
Les casques bleus de la MINUSCA ont pour mission de protéger les populations des tensions communautaires et de stabiliser les zones où des combats ont eu lieu.