Centrafrique : 50% de succès déjà enregistré dans la mise en œuvre de la phase pilote de DDRR
Par RJDH Centrafrique - 28/11/2017
Noël Selesson, ministre en charge du DDRR à la présidence a annoncé 50% de réussite déjà de la phase pilote du DDRR et regrette le retrait du FPRC de Noureddine Adam du FPRC du processus.
Propos soutenus lors d’une interview accordée au RJDH ce 24 novembre à Bangui.
Le ministre en charge du DDRR Noël Selesson intervient quatre(4) mois après le lancement de la phase pilote du processus DDRR et quelques semaines après la déclaration de Noureddine Adam, leader du FPRC sur RFI, demandant le retrait de ses éléments du gouvernement et du comité consultatif DDRR.
Les signaux sont clairs et encourageant pour le gouvernement qui exécute la mise en œuvre du DDRR « nous sommes actuellement à 60% en terme d’avancé. Sur huit(8) villes, nous avons déjà fini six(6) villes. Il nous reste deux(2) sites à faire que sont la ville de Koui et Bria pour boucler le projet pilote», a expliqué le responsable en charge du DDRR.
Ce succès intègre 50% des groupes désarmés dans le cadre de la phase pilote « en ce qui concerne les désarmer, nous sommes à 50% sur un total de 560 combattants soit 40 combattants par groupes armés. Jusque-là, le FPRC n’a pas encore remis sa liste ; du coup on se retrouve avec 520 combattants. Le nombre actuel des désarmer tourne au tour de 400. Ce que je peux vous dire est que le nombre des armes reflète exactement le nombre des désarmés. Car, le seul critère c’est la remise automatique d’une arme de guerre. Par exemple l’équipe qui était parti sur Birao a reçu 58 armes dont 40 sont en bon état », a-t-il clarifié.
Mais s’il se félicite des avancées, il ne manque pas d’accuser la Révolution Justice (RJ) d’Armel Sayo de se constituer en obstacle pour le succès du DDR au nord du pays. «A Paoua, nous étions parti désarmer trois(3) groupes, la RJ de Sayo, RJ de Belanga et UFR. Mais la Révolution Justice de Belanga et l’UFR ont déposé les armes. C’est la RJ de Sayo qui a refusé et ils ont leurs raisons puisque le désarmement est volontaire. Ce n’est qu’après que certains éléments nous ont dit qu’ils conditionnent le désarmement avec l’entrée de leur leader dans le gouvernement. Mais pour nous au niveau du Comité Consultatif et de Suivi, on ne fait pas la politique », a lâché le ministre Selesson.
Il a déploré l’attitude ambiguë du FPRC. « L’annonce de Noureddine Adam demandant le retrait du FPRC du processus DDRR est un non-événement pour le Comité Consultatif et de Suivi. Car pour nous, l’administration est écrite, il avait écrit pour envoyer ses éléments dans le CCS, s’il veut les retirer il n’a qu’à écrire. D’ailleurs, il n’a jamais envoyé la liste de 40 combattants par chaque groupe armé y compris Abdoulaye Hissene », a-t-il souligné.
Le projet pilote du DDRR est lancé depuis 4 mois alors que certains groupes armés adhérant à ce processus continuent de sévir dans plusieurs villes de province du pays.
Centrafrique : La vente des armes de guerre s’intensifie à Ndélé dans le nord du pays
PAR RJDH LE 28 NOVEMBRE 2017
BANGUI, 28 novembre 2017 (RJDH)—Le commerce des armes s’est intensifié ces derniers jours à Ndélé, une ville du nord de la République Centrafricaine. L’information est confirmée au RJDH par plusieurs sources indépendantes.
L’intensification du commerce d’armes à Ndélé est signalée quelques jours après la présence massive des rebelles soudanais appelés « Djandjawides ». Selon les informations du RJDH, ces rebelles soudanais auraient fui leur pays à cause des opérations de désarmement qui s’y déroulent depuis plusieurs semaines, « nous avons depuis quelques jours plusieurs groupes de ces hommes armés qui sont entrés dans la ville. Après cette entrée massive, nous assistons à la vente publique d’armes de guerre qu’ils ont amenées », confie une source locale qui a requis l’anonymat.
Les armes mises en vente à Ndélé, sont essentiellement des Kalachikovs dont le prix varie entre 80.000 Fcfa et 100.000 Fcfa, « les armes circulent ici comme des bouts de pain. Il suffit d’aller vers eu pour avoir ce dont on a besoin », confie un notable qui dit craindre le pire. Ces armes sont vendues dans plusieurs points surtout sur des sites où habitent ces rebelles qui sont entrés dans la ville de Ndélé.
Plusieurs autorités locales contactées par le RJDH ont confirmé la présence de ces rebelles soudanais appelés Djandjawides, « vous savez que les frontières avec le Soudan sont faciles à traverser de notre côté. C’est ainsi qu’ils rentrent et sortent comme ils veulent. Quand ils viennent, les armes inondent les marchés de la ville parce que c’est pour eux un commerce », explique un proche du sultan.
Une autorité préfectorale contactée dit avoir été informée de la présence de ces hommes ainsi que la vente des armes, « mais il me faut faire les recoupements nécessaires et avoir des données », fait-elle savoir.
Une réunion entre les autorités locales et la Minusca de Ndélé aurait été programmée pour discuter de la question. Vladimir Montéiro, porte-parole de la Minusca à Bangui, a dit n’avoir aucune information sur le sujet.
Le commerce d’armes de guerre est fréquent à Ndélé. Il atteint souvent des pics lorsque des sujets soudanais traversent en masse. En 2008, ce commerce a favorisé l’éclosion de plusieurs rébellions dans la zone. C’est la fusion de ces mouvements qui a créé la Séléka, mouvement armé qui a pu chasser l’ancien président François Bozizé en mars 2013 et le chaos qui s’en est suivi.
Centrafrique : Les ex-combattants Séléka du Camp-Beal conditionnent leur déguerpissement
PAR PAMELA DOUNIAN-DOTÉ LE 28 NOVEMBRE 2017
BANGUI, 28 novembre 2017(RJDH)—Les ex combattants de la Séléka basés au Camp Beal à Bangui ont conditionné leur déguerpissement au versement intégrale de 100 000Fcfa chacun, promis par le gouvernement. Une exigence exprimée après l’ultimatum du gouvernement à ces groupes armés de quitter les lieux avant le 1er décembre.
La sommation du gouvernement intervient dans un contexte de retour des FACA dans leur caserne d’avant la crise. L’ultimatum du gouvernement intervient un mois après le déguerpissement des ex-Séléka basés au Bataillon de Soutien et de Service (BSS) en contrepartie d’un forfait de 100 000 Fcfa. Le refus d’obtempérer des ex-combattants Séléka arrive au moment où le projet pilote du DDRR est en phase d’exécution à Bangui et dans plusieurs localités de l’intérieur du pays.
Jospin Seker, commandant de la base du Camp Beal parle de non-respect de clause d’accord par le gouvernement. « Le gouvernement nous demande de prendre 100.000 mille francs chacun afin de libérer les trois sites dont celui du BSS, Camp Beal, et RDOT. Les accords qu’on a signés ne sont pas respectés par nos dirigeants. Nous n’avons pas besoin de grand-chose, juste que le gouvernement honore ses engagements en donnant les 100.000Fcfa prévus pour la délocalisation. Brutalement on nous demande de libérer les lieux alors que le gouvernement n’a pas encore versé l’argent. Comment allons-nous vider les lieux alors que les conditions ne sont pas réunies ? » S’est-il interrogé.
Prêt pour la mise en œuvre du DDRR, il propose au gouvernement une carte de prise en charge « le gouvernement nous demande de prendre les 100000 mille pour quitter les lieux alors que parmi nous les gens possèdent des armes, les grenades et plein d’autres armes blanches. Ceci étant, pour que la sécurité revienne, nous devons disposer d’une carte de DDR, c’est la seule condition qu’on pose au gouvernement pour vider les lieux. Nous n’avons pas l’intention de boycotter la fête de la proclamation de la république comme le dit certains, nous sommes tous des centrafricains et nous voulons la paix», a-t-il précisé.
Partie prenante au processus DDRR, 40 personnes parmi ces ex-Séléka sont retenues dans la phase pilote déjà amorcée. Toute la question est celle de savoir l’impact de leur exigence sur la suite du processus.