Centrafrique Ferdinand Alexandre Nguendet accuse Touadera de faire la chasse aux sorcières
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 12 OCTOBRE 2017
BANGUI, 12 0ctobre 2017(RJDH) —L’ex président du Conseil National de Transition et président du parti d’opposition RPR Ferdinand Alexandre Nguendet a accusé Faustin Archange Touadera de précéder à la chasse aux sorcières contre les leaders politiques indociles en instrumentalisant la justice. Accusation formulées ce 12 Octobre après la convocation des leaders politiques de l’opposition par le procureur général, prêt la Cour d’Appel de Bangui dans une interview accordée au RJDH.
Plusieurs leaders des partis politiques d’opposition sont soupçonnés et cités par le régime de connivence avec les auteurs des événements malheureux ayant endeuillé la partie sud du pays entre mai et juin dernier. C’est dans ce contexte que ceux-ci ont répondu à la convocation du procureur général. Ces chefs des partis politiques sont convoqués alors que la suite à leur plainte dans cette affaire est toujours attendue.
Ferdinand Alexandre Nguendet qualifie d’illégale la commission instituée et accuse l’exécutif d’être à la manœuvre contre les opposants « en son temps nous avons déposé plainte en citation directe dans cette affaire, mais aucune suite n’a été donnée à notre requête et cela sur instruction du pouvoir exécutif qui a instruit le tribunal de grande instance de ne pas se prononcer sur notre requête et il utilise une commission d’enquête irrégulière. Donc le pouvoir exécutif est en train d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire et c’est un très grand risque pour la démocratie dans mon pays », a justifié le président du RPR.
Il regrette le fait que l’audition avec le procureur général n’intègre aucune question liée aux événements pour lesquels ils sont convoqués. « L’audition a duré plus de trois heures et aucune question sur les événements de Niem, Bria, d’Alindao et de Bangassou dont nous avons été accusés. Le tout s’est soldé autour de qu’est-ce qu’il faut faire pour créer les conditions de paix, le décret nommant Ali Darassa etc. » a restitué Ferdinand Alexandre Nguendet.
Elu en 14 février 2016, certains partis alliés à Touadera ont rallié le rang de l’opposition après un constat de carence de la majorité présidentielle au profit de l’opposition. Une opposition démocratique dont le chef de fil est le président de l’URCA Anicet Georges Dologuélé, deuxième du second tour des élections présidentielles. Il s’agit de Me Nicolas Tiangaye, Me Crépin Mboli-Goumba et Ferdinand Alexandre Nguendet soupçonnés de commanditer les violences à l’intérieur du pays.
Centrafrique : Adama Dieng invite les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Ippy au respect de leurs engagements
PAR NOURA OUALOT LE 12 OCTOBRE 2017
BANGUI, 11 octobre 2017(RJDH)— Adama Dieng, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU chargé dela prévention de génocide a invité les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Ippy au respect de leurs engagements. Invitation lancée ce 11 octobre, soit deux jours après la signature de cet accord.
Il s’agit d’un accord qui vise la cessation des hostilités, le retour des peuhls. Accord signé le 09 octobre entre quatre groupes armés opérant dans cette localité. La signature intervient dans un contexte de rapport de force entre les forces de la Minusca et les groupes armés au nord -ouest du pays, alors que l’Union Africaine est dans une approche de paix négociée avec les bandes armées dans le pays.
Adama Dieng est optimiste et satisfait de l’accord. « Je ne peux qu’être heureux de l’accord. Quand des groupes armés acceptent maintenant de signer pour faire la paix, pour déposer les armes. Mais une chose est de signer l’accord, une autre est de l’appliquer. Je ne peux qu’encourager les auteurs à respecter leurs engagements, à respecter leur signature. Pour moi le sens de la parole donnée, c’est comme le sens d’une signature apposée. Il faut respecter cet engagement » a-t-il ajouté.
Cet optimiste cache néanmoins des réserves de la part de l’ONU. « On va voir ce que cela va donner. J’ai précisé à certains responsables des groupes armés notamment ceux que j’ai rencontrés à Bria, c’est-à-dire l’UPC et le FRPC qu’il est urgent qu’ils quittent la ville pour que les populations civiles retrouvent leur foyer et que demain si des crimes graves aient été commis par eux, ils feront face à la justice », a-t- il menacé avant d’insister, « qu’il n’y aura pas de tolérance pour les auteurs d’atrocités criminelles ».
En mission précurseur pour préparer la visite de son patron Antonio Gouteres, Adama Dieng reste sur la trajectoire de la justice et prône la position claire de la communauté internationale de tolérance zéro contre l’impunité.