Centrafrique : Antonio Guterres plaide en faveur des ressources supplémentaires pour financer la reconstruction du pays
PAR NOURA OUALOT LE 25 OCTOBRE 2017
BANGUI, 25 Octobre (RJDH)—Dans son mot de circonstance ce 24 octobre à Bangui devant la classe politique et le gouvernement centrafricain, Antonio Guterres, secrétaire Général des Nations Unies appelle à la mobilisation et à l’engagement de la communauté internationale au financement de la reconstruction et la promotion de la paix.
Le plaidoyer de Antonio Guterres intervient quelque jour avant la rencontre des annonceurs et donateurs du pays près d’un an après la table ronde de Bruxelles où plusieurs pays partenaires du pays ont exprimé leur volonté de financer la reconstruction du pays à travers le plan de relèvement défendu par le gouvernement en Belgique le mois de novembre 2016.
Un engagement fort et réconfortant pour le pays après la crise selon le secrétaire général de l’ONU « nous y sommes complètement engagés à vos côtés et cette visite est pour alerter la communauté internationale et pour dire qu’il y’a une autre opportunité pour la paix, pour la réconciliation en Centrafrique mais il faut que la communauté internationale s’engage et mobilise les ressources nécessaires pour appuyer dans la reconstruction du pays et dans la promotion de la paix et de la réconciliation », a-t-il déclaré.
Pour traduire dans les faits, il faut nécessairement la sécurité, un message que Faustin Archange Touadera ne laisse pas passer inaperçu et annonce la formalisation d’une nouvelle coopération FACA-Minusca pour la sécurité et la stabilisation « je salue votre plaidoyer en notre faveur pour l’envoi des 900 casques bleus et votre engagement à contribuer au renforcement des capacités opérationnelles de la Minusca auprès du conseil de sécurité notamment pour la sécurité de la population civile et de l’extension de l’autorité de l’Etat. Je vous annonce que dans les mois à venir, les éléments de FACA formés par l’EUTM, les deux bataillons formés seront projetés au côté des forces des Nations Unies sur le terrain en vue de renforcer les opérations de pacification du pays », a-t-il dit.
Le soutient du secrétaire général des Nations-Unies à la République Centrafricaine intervient au moment où l’Union Africaine projette des discussions dans le cadre de sa feuille de route pour la paix dans le pays. Laquelle feuille de route le SG de l’ONU souscrit sans réserve. Plusieurs visites sont à l’agenda de la visite de quatre jours de Guterres dans ce pays fragilisé par la crise politico-militaire depuis 2013./
Centrafrique : le chef de l'ONU appelle à la solidarité internationale pour reconstruire le pays
25 octobre 2017 – Au deuxième jour de sa visite en République centrafricaine, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé mercredi la communauté internationale à afficher sa solidarité avec ce pays pour l'aider à se reconstruire.
« Cette visite est une visite de solidarité mais de solidarité active », a déclaré M. Guterres lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra dans la capitale Bangui.
Selon lui, il faut « l'engagement de la communauté internationale, non seulement pour réduire ces souffrances », mais parce qu'il y a « une opportunité de construire une Centrafrique nouvelle en paix, en sécurité et en prospérité pour son peuple ».
« Il y a en Centrafrique des institutions démocratiques élues par le peuple, il y a en Centrafrique une volonté politique d'ouverture qui est très bien traduite dans l'élargissement récent de son gouvernement », a encore dit le chef de l'ONU. « Il y a en Centrafrique un dialogue politique y compris avec les mouvements armés et une perspective de garantir un futur de paix dans le pays, et il y a une compréhension que les divisions religieuses qui (…) ne sont pas quelque chose de profond ».
Selon lui, ces divisions n'ont jamais existé en République centrafricaine. « Elles ne sont que le résultat de manipulation politique qu'il faut à tout prix condamner et éviter », a-t-il dit.
Le PR Touadera reçoit ce mercredi le SG de l'#ONU@antoniogutteres au 2e jour de sa visite en RCA #UNSGCAR #CARcrisispic.twitter.com/s9ZZ6lG0mr
— MINUSCA (@UN_CAR) 25 octobre 2017
Il a exprimé sa reconnaissance au Président Touadéra pour « son appel très fort à l'unité, à la réconciliation du peuple centrafricain ». « Et j'appelle tous les leaders religieux et communautaires pour qu'ils puissent aussi élever leur voix dans le sens d'une réconciliation effective », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général a aussi appelé la communauté internationale à apporter son aide pour renforcer la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), « notamment par une décision du Conseil de sécurité pour que les forces armées centrafricaines soient appuyées dans leur capacité pour jouer un rôle positif pour la stabilité du pays et que cette solidarité internationale puisse permettre à la Centrafrique de s'engager dans un processus de développement au bénéfice de tout son peuple ».
Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la République centrafricaine, le Secrétaire général a réclamé 900 soldats supplémentaires pour la mission.
Le Secrétaire général des Nations Unies @antonioguterres aux centrafricains: “Votre diversité est une richesse” https://t.co/UlWoHbIHzYpic.twitter.com/Bro2jO2dF5
— MINUSCA (@UN_CAR) 25 octobre 2017
M. Guterres s’est également rendu mercredi à Bangassou, dans le sud-est du pays, où il a rendu visite aux Casques bleus et a rencontré des personnes déplacées.
« Je suis ici pour vous exprimer ma gratitude, ma solidarité et mon admiration (…) je m’adresse particulièrement aux contingents militaires et policiers qui [sont] ici à Bangassou. Vous faites un travail d’un courage extraordinaire », a dit M. Guterres lors de sa visite dans le camp de la MINUSCA à Bangassou.
« Je viens de déposer une couronne de fleurs. Nous avons eu ici un nombre significatif de soldats marocains et cambodgiens qui ont sacrifié leur vie pour la défense des droits et de la sécurité du peuple centrafricain », a-t-il ajouté.
A des déplacés musulmans qu’il a rencontrés et regardant la forêt tropicale, le chef de l’ONU a dit : « Ici on voit le vert du paradis - il ne faut pas que ce soient les hommes qui fassent de ce paradis un enfer. Et pour cela il faut vraiment que cette réconciliation que vous avez demandée soit une réalité. On va travailler ensemble. Il faudra du temps ».