Centrafrique : Bangui se prépare à accueillir 250 investisseurs étrangers
23/10/17 (Xinhua)
Plus de 250 investisseurs étrangers sont attendus les 8 et 9 novembre à Bangui, la capitale centrafricaine, pour étudier les opportunités d'affaires dans le pays, a-t-on appris dimanche auprès du président de la Chambre de commerce, Robert Ngoki.
"Le forum des investisseurs de Bangui sera une occasion pour promouvoir les richesses de la République centrafricaine auprès des investisseurs mondiaux et voir dans quelle mesure susciter leurs intérêts pour un quelconque business dans le pays", a-t-il indiqué à Xinhua.
Le patron de la CCIMA a cependant regretté qu'avec la crise, beaucoup d'opérateurs économiques centrafricains ont perdu leurs fonds de commerce, disant espérer qu'avec ce forum, ils pourront avoir des échanges avec leurs partenaires venus de l'extérieur tout en leur soumettant des dossiers soutenus et susceptibles d'être appuyés.
Les secteurs les plus en vue sont ceux des mines, des infrastructures, de l'industrie, des services, de la forêt et de l'agriculture, qui regorgent d'importantes opportunités d'affaires.
Cette initiative est soutenue par l'ambassade de France à Bangui, l'Agence française de développement (AFD) et la Société financière internationale (SFI). En prélude à ce forum, plusieurs réunions d'information ont été organisées à l'attention des différentes catégories d'opérateurs économiques centrafricains.
Au-delà des bienfaits attendus de ce forum, M. Ngoki a aussi évoqué le besoin d'un "retour de la paix". En effet, avec la crise qui continue de secouer le pays, seules trois préfectures sur 16 sont sous l'autorité effective de l'Etat : Lobaye, Mambéré-Kadéï et Sangha-Mbaéré. Elles se situent toutes dans le sud-ouest, où fleurissent les activités d'exploitation forestière et minière. Il faut ajouter à cela le couloir Bangui-Douala où le gouvernement tire l'essentiel des recettes publiques.
Les activités dans le reste du pays sont sous l'emprise des groupes armés. Ainsi, une prévision d'exportation de 4.500 tonnes de café faite par l'Office de règlementation, de conditionnement et de commercialisation des produits agricoles (ORCCPA) pour 2016-2017 s'est révélée erronée. A la fin de la campagne, son directeur, Boniface Damboti, s'était retrouvé avec seulement 1.050 tonnes.
Centrafrique : l’économie du pays est au rouge selon la Banque Mondiale et le Pnud
http://www.afriquinfos.com 23 octobre 2017
Washington (© Afriquinfos 2017)-Malgré le potentiel que lui offre ses diamants, la Centrafrique peine vraiment à décoller sur le plan économique. Un fait dû à la situation politique explosive que traverse le pays. Raison de plus pour voir la population marquée par les habituels conflits et déstabilisations minée par pauvreté.
Selon une étude de la Banque Mondiale, ils sont plus de trois quarts des 4,7 millions d’habitants à vivre présentement dans une situation d’extrême pauvreté. De son côté, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), indique que l’indice du développement humain (IDH) au classement mondial révèle que l’économie centrafricain est la lanterne rouge des 188 pays recensés.
Cette situation économique n’est en outre que l’une des conséquences de succession de crises qui ont empêché ce pays riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or) et en produits agricoles (coton, café et tabac) de se développer.
Selon la Banque mondiale, la reprise économique est plus lente qu’escompté. La croissance envisagée est de 4,7 % de croissance cette année et de 5 % en 2018. En novembre 2016, Bangui s’est vu promettre plus de 2,2 milliards de dollars sur trois ans lors d’une conférence de donateurs à Bruxelles. Mais, manifestement, cela ne suffit pas.
En visite ce mardi en Centrafrique, le secrétaire général de l’ONU va trouver un pays pauvre et enclavé en Afrique centrale, toujours marqué par une instabilité chronique et en proie depuis 2013 à un violent conflit malgré la présence de forces de maintien de la paix.
Début des crises
En mars 2013, les rebelles d’une coalition hétéroclite, la Séléka, prennent Bangui et renversent Bozizé. Michel Djotodia se proclame président. Les exactions de la Séléka, à dominante musulmane, contre les populations majoritairement chrétiennes débouchent sur la création de milices d’autodéfense, principalement chrétiennes, les anti-balaka (anti-machettes), qui s’en prennent à leur tour aux civils musulmans.
Le président Djotodia démissionne sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale et de Paris en janvier 2014. Une présidente de transition est élue par le Parlement. Une Cour pénale spéciale (CPS) est créée en 2015 pour instruire et juger les crimes contre l’humanité et crimes de guerre depuis 2003, mais n’est pas encore opérationnelle. En février 2016, l’ex-Premier ministre Faustin-Archange Touadéra est élu président. La présence de forces internationales comme Sangaris et la mission onusienne Minusca (depuis 2014) permettent le retour d’un calme relatif à Bangui, mais pas dans les provinces, contrôlées en majorité par les groupes armés.
Conséquences
L’une des conséquences les plus graves de cette situation est que le nombre de réfugiés et de déplacés fuyant les violences a atteint 1,1 million de personnes, soit près d’un quart de la population, dont 513 000 réfugiés dans les pays voisins et environ 600 000 déplacés à l’intérieur du pays, selon l’ONU, cité par l’AFP. Résultat : la moitié des Centrafricains dépendent de l’aide humanitaire, dans l’un des pays les plus dangereux au monde pour les humanitaires. En effet, selon Solidarités International, « plus de 280 incidents ont directement touché les ONG » depuis le début de l’année. De quoi montrer que rien n’est encore vraiment réglé dans le pays.
I.N
Centrafrique : une économie exsangue
http://afrique.lepoint.fr LE POINT AFRIQUE Publié le 23/10/2017 à 14:26 | Le Point Afrique
C'est un pays à la situation économique des plus catastrophiques qu'António Gutteres, secrétaire général de l'ONU, visite ce mardi.
La Centrafrique est connue pour sa situation politique explosive et le contraste saisissant entre le potentiel que lui donnent les diamants et la pauvreté de la population marquée par les conflits et déstabilisations à répétition. Aujourd'hui, plus des trois quarts des 4,7 millions d'habitants sont dans une situation d'extrême pauvreté, estime la Banque mondiale. Au classement mondial de l'indice du développement humain (IDH) établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la Centrafrique est la lanterne rouge des 188 pays recensés.
Tout est à reconstruire...
Il faut dire que l'économie centrafricaine a été dévastée par la succession de crises qui ont empêché ce pays riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or) et en produits agricoles (coton, café et tabac) de se développer. Selon la Banque mondiale, citée par l'AFP, la reprise économique est plus lente qu'escompté. La croissance envisagée est de 4,7 % de croissance cette année et de 5 % en 2018. En novembre 2016, Bangui s'est vu promettre plus de 2,2 milliards de dollars sur trois ans lors d'une conférence de donateurs à Bruxelles. Mais, manifestement, cela ne suffit pas. Le secrétaire général de l'ONU va trouver un pays pauvre et enclavé en Afrique centrale, toujours marqué par une instabilité chronique et en proie depuis 2013 à un violent conflit malgré la présence de forces de maintien de la paix.
... pour se remettre d'une instabilité chronique
Il n'aura en effet fallu attendre que cinq ans pour que David Dacko, premier chef d'État depuis l'indépendance en 1960, soit renversé par un coup d'État de Jean-Bedel Bokassa. Celui-ci s'est fait élire président à vie avant de se faire couronner empereur en 1977. Entre frasques mégalomaniaques et sanglantes exactions, en passant par un massacre d'écoliers, la Centrafrique de Bokassa aura souffert autant du point de vue politique, économique que de celui de l'image. Le 20 septembre 1979, Bokassa, en visite en Libye, est chassé du pouvoir par les parachutistes français. Dacko rétablit la république, mais est contraint deux ans plus tard de céder le pouvoir aux militaires. André Kolingba accède au pouvoir et instaure le multipartisme en 1991. En 1993, Ange-Félix Patassé remporte la présidentielle. Le pays connaît en 1996-1997 trois mutineries d'une partie de l'armée, avant un coup d'État manqué en 2001. En 2003, François Bozizé, ancien chef d'état-major des armées, en rébellion depuis novembre 2001, renverse Patassé et s'autoproclame président. Dès 2005, le pays fait face à plusieurs rébellions, qui s'emparent de localités du Nord, reprises grâce à l'aide de la France ou par l'armée tchadienne à l'appel de Bangui.
2013 : le début d'une crise violente...
En mars 2013, les rebelles d'une coalition hétéroclite, la Séléka, prennent Bangui et renversent Bozizé. Michel Djotodia se proclame président. Les exactions de la Séléka, à dominante musulmane, contre les populations majoritairement chrétiennes débouchent sur la création de milices d'autodéfense, principalement chrétiennes, les anti-balaka (anti-machettes), qui s'en prennent à leur tour aux civils musulmans. Redoutant un génocide, la France lance l'opération militaire Sangaris (2013-2016), sous mandat de l'ONU. En janvier 2014, le président Djotodia démissionne sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale et de Paris. Une présidente de transition est élue par le Parlement. Une Cour pénale spéciale (CPS) est créée en 2015 pour instruire et juger les crimes contre l'humanité et crimes de guerre depuis 2003, mais n'est pas encore opérationnelle. En février 2016, l'ex-Premier ministre Faustin-Archange Touadéra est élu président. La présence de forces internationales comme Sangaris et la mission onusienne Minusca (depuis 2014) permettent le retour d'un calme relatif à Bangui, mais pas dans les provinces, contrôlées en majorité par les groupes armés.
... à l'origine d'un fort déplacement de populations
L'une des conséquences les plus graves de cette situation est que le nombre de réfugiés et de déplacés fuyant les violences a atteint 1,1 million de personnes, soit près d'un quart de la population, dont 513 000 réfugiés dans les pays voisins et environ 600 000 déplacés à l'intérieur du pays, selon l'ONU, cité par l'AFP. Résultat : la moitié des Centrafricains dépendent de l'aide humanitaire, dans l'un des pays les plus dangereux au monde pour les humanitaires. En effet, selon Solidarités International, « plus de 280 incidents ont directement touché les ONG » depuis le début de l'année. De quoi montrer que rien n'est encore vraiment réglé dans le pays.
Centrafrique : le budget prévisionnel pour l'exercice 2018 est de 209 milliards de francs CFA
23/10/17 (Xinhua)
Le budget prévisionnel de la République centrafricaine (RCA) comptant pour l'année 2018 est de 209 milliards de francs CFA (environ 375 millions de dollars), avec une prévision de recettes de 161 milliards de francs CFA (environ 289 millions de dollars) et un déficit budgétaire de 48 milliards de francs CFA (86 millions de dollars US) à rechercher auprès des partenaires, a appris vendredi Xinhua auprès du ministre centrafricain des Finances et du Budget, Henri-Marie Dondra.
D'après M. Dondra, à la différence de l'année précédente, le projet de loi des finances pour l'exercice 2018 qui a été soumis à l'examen des parlementaires comporte trois innovations majeures.
La première innovation concerne le renforcement du compte unique de trésor, la deuxième touche les dépenses non réparties et la dernière se rapporte au respect du délai constitutionnel au moment du dépôt du projet de loi sur la table des députés.
De manière explicite, M. Dondra soutient que désormais des agents du trésor seront affectés dans les agences où sont générées les recettes publiques dans le but de les converger vers l'administration centrale du trésor et veiller également à la lisibilité du budget.
Longtemps fonctionnaires du Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), un établissement international spécialisé dans la promotion des investissements publics et privés, M. Dondra a été expressément nommé par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra dans le but d'amorcer de grandes réformes économiques et financières dans le pays.
Dans le souci de mieux maîtriser l'exécution du budget, M. Dondra avait eu l'audace de publier sur le site du ministère dont il a la charge les chiffres relatifs aux salaires et traitements des hauts dignitaires de l'Etat, allant du chef de l'Etat aux responsables des sociétés et offices publics, en passant par le parlement.