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29 septembre 2017 5 29 /09 /septembre /2017 13:01
Nouvelles nationales sur Xinhua
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Centrafrique : des milices d'autodéfense attaquent des mercenaires à Zémio

 

BANGUI, 29/09/17 (Xinhua) -- Des milices d'autodéfense parties de Bangassou (sud-est) ont attaqué des mercenaires janjawid du Soudan qui assiègent une autre ville centrafricaine, Zémio (sud-est), dans le but de les chasser de la ville, a appris jeudi Xinhua d'une source locale.

 

"L'attaque a démarré lundi dernier et les affrontements ont duré trois jours", a indiqué la source, qui fait mention "de morts qui jonchent le sol".

 

La plupart des habitants de la ville se seraient cachés en brousse tandis que d'autres se sont réfugiés de l'autre côté de la rive du Mbomou, le cours d'eau qui fait office de frontière entre la Centrafrique et la République démocratique du Congo.

 

La même source assure que la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA) ainsi que quelques éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) positionnés dans la ville ne se seraient pas mêlés aux affrontements ni interposés.

 

Les janjawid assiègent Zémio (sud-est) depuis le mois d'août dernier.

 

Faisant le point sur les violations des droits de l'Homme commises la semaine dernière, Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, porte-parole par intérim de la MINUSCA, a précisé que l'institution onusienne avait "surveillé, vérifié et documenté 104 incidents, aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays". Selon elle, 95 hommes, deux garçons et six femmes en auraient été victimes, un chiffre nettement supérieur à la semaine précédente.

 

Un article de Médecins sans frontières (MSF) en date du 12 septembre relate que "les personnes [à Zémio] ne sont pas habituées à un tel niveau de violence ni au fait d'être forcées de fuir sans avoir le temps d'élaborer un plan. Les attaques les ont prises par surprise, et elles ont laissé leurs casseroles encore sur le feu et les vêtements dans tous les coins. Les familles ont été séparées".

 

Plus loin, l'article précise que les habitants sont partis, "effrayés que de nouvelles attaques aient lieu et que la ville se transforme en un champ de bataille entre différents groupes armés. En traversant la ville, vous apercevez des maisons brûlées et des magasins pillés".

 

MSF explique également que "le 11 juillet dernier, après qu'un enfant a été touché par balle dans les bras de sa mère au sein de l'hôpital de Zémio, une grande partie de l'équipe MSF a été évacuée".

 

"Le 18 août, des hommes armés ont à nouveau attaqué l'hôpital et ouvert le feu sur les 7.000 personnes déplacées qui s'y étaient réfugiées. Onze personnes ont été tuées. Après cela, la plupart de la population de Zémio - y compris des membres de notre personnel (MSF) et leurs familles - a fui", indique l'article de MSF.

 

Les milices d'autodéfense n'en sont pas à leur première incursion. En juillet dernier, elles avaient également lancé des offensives à Bangassou (sud-est) et Nzacko (nord de Bangassou). Les attaques de Bangassou avaient coûté la vie à des Casques bleus marocains.

 

Des milices d'autodéfense ont récemment attaqué des Casques bleus dans la ville centrafricaine de Gambo (sud-est), à 78 km de Bangassou. La MINUSCA ne cesse de dénoncer ces agissements à travers ses nombreux communiqués.

 

 

Centrafrique : Sentiment de désapprobation des casques bleus dans les zones sous contrôle rebelle

 

BANGUI, 29/09/17 (Xinhua) -- Les échos qui parviennent des zones sous contrôle rebelle indiquent clairement un sentiment de désapprobation des populations vis-à-vis des casques bleus de la mission onusienne de paix MINUSCA en République Centrafricaine (RCA), a relevé mercredi Xinhua.

 

Selon les politiques, en trois ans, la MINUSCA n'a pas pu mettre un terme à la recrudescence de l'insécurité en RCA. En outre, à cause de la passivité des troupes, il naît de nouveaux groupes armés, caractérisés par une flambée d'affrontements çà et là. Les militaires onusiens seraient témoins des tueries à grandes échelles, sans oser s'interposer alors qu'ils ont le mandat d'assurer la protection des populations.

 

Dans les villes centrafricaines de Bocaranga (nord-ouest) et Bangassou (sud-est) et Zémio (sud-est) et Bria (centre-est), les populations considèrent que les forces de la MINUSCA ne font rien pour leur protection. Raison pour laquelle, des membres de leurs familles sont massacrés par les groupes armés et que leurs maisons sont pillées et incendiées, les exposant à un dénuement qui ne dit pas son nom.

 

Pour exprimer leur désapprobation vis-à-vis de la MINUSCA, les populations de la ville centrafricaine de Bozoum (ouest) ont érigé des barricades mardi dernier pour empêcher le contingent bangladeshi d'entrer dans la ville. Idem dans la ville centrafricaine de Bouar (ouest) où des autodéfenses ont pensé que les navettes des militaires de la MINUSCA avaient pour but d'attiser le feu entre les groupes armés.

 

La même réprobation a été exprimée vis-à-vis des troupes marocaines de la MINUSCA à Bria et a été à l'origine de leur délocalisation, en juillet dernier, pour les remplacer par les contingents zambiens, égyptiens et mauritaniens.

 

En avril dernier, les populations de la ville centrafricaine de Kaga Bandoro (centre-nord) s'étaient soulevées contre une décision de la MINUSCA consistant à faire remplacer les contingents burundais et rwandais, beaucoup plus équilibrés selon les populations, que les Pakistanais.

 

Sous le prétexte d'être exaspérés, certains groupes n'hésitent pas à s'attaquer directement aux troupes de la MINUSCA. Ces attaques se soldent souvent par des blessés ou, dans le plus pire des cas, des morts.

 

Un communiqué de la MINUSCA du 24 septembre a fait mention d'une attaque dirigée contre des casques bleus dans la ville centrafricaine de Gambo (sud-est).

 

Les populations frustrées réclament sans détour le redéploiement des Forces armées centrafricaines (FACA) qui malheureusement ne pourront pas être opérationnelles à cause d'un embargo sur l'importation des armes en Centrafrique. La MINUSCA et la mission européenne de formation des FACA (EUTM/RCA) hésitent encore sur l'option du redéploiement de l'armée centrafricaine.

 

 

Crise centrafricaine : vers une longue installation des réfugiés au Cameroun (REPORTAGE)

 

YAOUNDE, 29/09/17  (Xinhua) -- Selon les estimations, plus de 160.000 Centrafricains ont traversé la frontière camerounaise au cours des trois dernières années pour fuir les violences survenues dans leur pays suite au conflit opposant les ex-rebelles de la Séléka aux milices anti-Balaka.

 

Auparavant, le putsch militaire mené en mars 2003 par François Bozizé contre le pouvoir d'Ange-Félix Patassé avait déjà plongé le pays dans une grave insécurité, poussant plus de 70.000 hommes, femmes et enfants à prendre la fuite vers le Cameroun.

 

A ce jour, le nombre total de ces réfugiés est estimé à 232.917 dans les régions de l'Est, de l'Adamaoua et du Nord. Environ 30% d'entre eux vivent dans des sites aménagés et 70% parmi la population hôte. A cause de la persistance des violences en République centrafricaine, les arrivées se poursuivent.

 

"Il y a eu de nouveaux réfugiés. On a eu, si je peux dire, un petit pic au mois de juillet. Je pense autour de 7.000, près de Touboro, dans la région du Nord", a indiqué dans un entretien à Xinhua Geert Van de Casteele, représentant adjoint du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Cameroun.

 

Dans la région de l'Est, l'arrondissement de Garoua-Boulaï, du nom de la ville frontalière du même nom, représente l'une des principales zones d'accueil de ces réfugiés. Sur une population totale estimée à quelque 130.000 habitants, cette unité administrative en dénombre environ 50.000.

 

"La cohabitation est bonne. Les populations hôtes et les réfugiés vivent en harmonie. Les populations hôtes sont très accueillantes", indique Diyen Jam Lawrence, le sous-préfet, évoquant un climat sécuritaire globalement sous contrôle depuis les dernières incursions de groupes armés centrafricains, repoussées par les forces de l'ordre et de sécurité en 2015.

 

"La frontière est bien sécurisée, mais nous restons en alerte", précise-t-il, un propos qui cache cependant mal les menaces d'attaques auxquelles la région de l'Est continue d'être exposée.

 

Pour preuve, trois civils ont été tués lors d'un accrochage entre l'armée camerounaise et un groupe armé originaire de la République centrafricaine à la suite d'une tentative d'enlèvement samedi soir à Foya, dans l'arrondissement de Ketté, autre site d'accueil de réfugiés, selon des sources officielles.

 

Cette présence des réfugiés centrafricains a créé un important brassage humain avec les populations hôtes camerounaises. A Yoko Siré, un village de l'arrondissement de Garoua-Boulaï situé sur l'axe menant à Bertoua, la principale ville de l'Est, un petit groupe de plus de 300 habitants de Bouar et de Baoro (nord de la République centrafricaine), a pris ses racines.

 

Mêlé aux Gbaya, la population locale, le groupe d'éleveurs peuls affirme avoir retrouvé quelques repères d'une intégration réelle, sous l'encadrement des autorités camerounaises et en collaboration avec les Nations Unies.

 

"Ils sont là depuis environ huit ans. Ce sont les premiers groupes qui sont arrivés ici et leurs frères continuent de venir les rejoindre. Nous vivons avec eux comme si nous appartenions à une seule mère. On leur a donné des terres pour qu'ils cultivent aussi des champs comme nous", a indiqué à Xinhua Mathieu Sira, un natif du village.

 

Yoko Siré est une localité où l'agriculture représente la principale source de revenus de la population. L'élevage, le commerce et l'exploitation minière occupent la deuxième place. Le Programme alimentaire mondial (PAM) y développe des projets d'appui aux activités de création d'actifs productifs pour lutter contre l'insécurité alimentaire qui frappe la région de l'Est.

 

Parmi ces projets figure la réalisation d'un étang piscicole d'une superficie de 1.000 mètres carrés au profit de 200 ménages, pour un total de 1.000 personnes. L'objectif est de renforcer la résilience et l'autonomisation à la fois des réfugiés et des populations hôtes afin d'atténuer l'impact de la réduction du financement nécessaire à l'assistance humanitaire.

 

En effet, sur près de 80 millions de dollars de budget prévisionnel pour cette assistance pendant l'année en cours, les Nations Unies annoncent un taux de couverture d'à peine 20% à ce jour. Cette faible mobilisation de ressources est un signe de l'essoufflement des bailleurs de fonds face à la crise centrafricaine, dont les causes remontent à quatre décennies.

 

"[Il y a près de 40 ans, entre le 20 et le 21 septembre 1979], on avait la chute du président Bokassa. Nous sommes là encore en train de chercher des solutions de sortie de crise en République centrafricaine" , rappelle l'ambassadeur de Suisse au Cameroun, Pietro Lazzeri, dont le pays apporte son secours pour faire avancer les initiatives visant à une normalisation en République centrafricaine.

 

Pour le diplomate européen, "l'important dans la crise centrafricaine, c'est une approche cohérente de la part de la communauté internationale. Or, ce n'était pas toujours le cas par le passé. La chose fondamentale pour la paix, c'est d'avoir certains standards, certains critères : dialoguer avec tout le monde, trouver des solutions et aussi ne pas accepter l'impunité".

 

"Nous avons un pays d'une superficie de 623.000 kilomètres carrés et une population d'à peine quatre millions et demi, avec les mutineries et les tueries je ne sais pas si nous sommes encore quatre millions. Il y a de l'espace pour tout le monde. Le pays a besoin des bras de ses filles et de ses fils", souligne de son côté Martial Béti-Marace, l'ambassadeur de la République centrafricaine au Cameroun.

 

En 2016, les gouvernements camerounais et centrafricain ont entamé, avec la participation du HCR, des discussions en vue de la signature d'un accord pour permettre le rapatriement des réfugiés en République centrafricaine, sur le modèle de celui conclu en mars avec les autorités d'Abuja concernant les réfugiés nigérians au Cameroun.

 

"Il faut souligner que c'est un travail préliminaire qu'on fait et qui est donc un cadre juridique. Mais la condition sine qua non pour le retour, c'est le retour en dignité et en sécurité", souligne Geert Van de Casteele, qui juge ce retour improbable en ce moment du fait de la persistance des violences en RCA.

 

"En attendant ce retour, nous cherchons que nos compatriotes vivent dans des conditions décentes", affirme M. Béti-Marace. C'est le but d'une mission à laquelle le diplomate centrafricain a participé avec son collègue suisse, sous la houlette d'Allegra Baiocchi, la nouvelle coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Cameroun, dans la région de l'Est entre le 19 et le 21 septembre.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com