Centrafrique : Signature à Bangui de la charte des leaders politiques et sociaux
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 4 SEPTEMBRE 2017
BANGUI, 4 Septembre 2017(RJDH)—12 partis politiques et organisations de défense de droit de l’Homme ont signé leur charte au siège du PDCA ce 3 septembre à Bangui. Cette charte a pour but la concertation inter-leaders politiques et sociaux et un cadre de réflexion selon les organisateurs.
La signature de cette charte intervient deux mois après la réflexion des leaders politiques sur initiative du Parti Démocratique Centrafricain (PDCA) à Bangui. Cette plate-forme dénommée (CLPS) regroupe des partis extraparlementaires et se veut une force de proposition dans un contexte de l’union sacrée exprimée par Faustin Archange Touadera.
Raymond Adouma, président du présidium de la signature considère cette plate-forme comme un plus pour la démocratie « l’objectif premier pour nous est de continuer à alimenter les réflexions pour qu’une solution politique soit trouvée pour sortir la République centrafricaine de la crise. Et puis après chacun va défendre sa chapelle » a-t-il précisé.
Evrard Bondade représentant de l’observatoire des droits de l’Homme OCDH signataire de la charte explique les motivations de son organisation « nous ne sommes pas des politiques, nous sommes de la société civile, mais nous voulons par cet acte participer à la réflexion sur notre pays pour faire en sorte que la solution ne vienne pas de l’extérieur et les textes de cette charte énoncent clairement l’indépendance de chaque entité et je dis bien que nous ne sommes pas des politiques pour conquérir le pouvoir et l’exercer » a-t-il insisté.
La signature de cette charte intervient après la volonté exprimée de Faustin Archange Touadera de faire l’ouverture lors de son discours à la nation du 13 Aout dernier.
Centrafrique : L’ONU nomme un nouveau Représentant spécial adjoint pour sa mission dans le pays
PAR NINA VERDIANE NIABODE LE 28 AOÛT 2017
BANGUI, 28 Aout 2017 (RJDH)… Kenneth Gluck de nationalité américaine est nommé Représentant spécial adjoint pour la République centrafricaine et Chef adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation dans ce pays (MINUSCA). La nomination a été actée depuis New York rendue publique le samedi dernier par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres.
Kenneth Gluck succède à Mme Diane Corner, du Royaume-Uni, qui a fini sa mission comme Représentant spécial adjoint de la MINUSCA à la fin du mois de juin dernier.
Né en 1962, titulaire d’une licence de sociologie de l’Université de Harvard, le Nouveau Représentant Adjoint dispose d’une expérience dans le domaine de la médiation et de la consolidation de la paix, notamment en tant que Chef de cabinet de l’Équipe conjointe Union africaine-ONU d’appui à la médiation (2008-2011), Administrateur général du Bureau du Conseiller spécial pour le Yémen (2013), Directeur et Directeur adjoint du Bureau d’appui à la consolidation de la paix de l’ONU (2013-2015). Kenneth Gluck était, depuis 2015, adjoint de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen.
Avant de rejoindre l’ONU, il a travaillé pour des organisations non gouvernementales internationales qui fournissent une assistance humanitaire dans des situations d’urgence complexes. De 2001 à 2006, il a exercé les fonctions de Directeur des opérations de Médecins Sans Frontières (MSF) et a été Chef de mission pour MSF en Fédération de Russie et dans le Caucase du Nord entre 1999 et 2001, ainsi qu’en Somalie en 2006 et au Soudan en 2007 et 2008.
Kenneth Gluck est nommé au moment où son pays les Etats-Unis, principal bailleurs de la MINUSCA, menacent de réduire son aide à la mission des Nations-Unies en Centrafrique qui a accueilli la semaine dernière une mission des sénateurs américains engagés pour évaluer l’appui américain à la mission onusienne.
Centrafrique : Les victimes opposées à la transformation des comités locaux de paix en comités des victimes
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 4 SEPTEMBRE 2017
BANGUI, 4 septembre 2017 (RJDH)–Le ministère des affaires sociales a organisé une journée de réflexion avec les associations des victimes pour présenter le projet de la transformation des comités de paix en comité des victimes. Ces associations se sont opposées à ce projet. Elles optent pour un comité national des victimes.
La crise qui a frappé la Centrafrique depuis 2013 continue de faire des victimes tant à Bangui que dans les villes de provinces. Plusieurs initiatives ont été prises pour organiser les victimes en association. Du côté du gouvernement, afin d’éviter de faire d’autres victimes, les comités locaux de paix et de la réconciliation ont été créés dans chaque arrondissement de Bangui. C’est dans ce contexte que le gouvernement a présenté son projet dans le souci d’avoir un comité de paix qui va regrouper aussi des victimes.
Les associations des victimes invitées à cette rencontre ont rejeté cette idée. Etienne Omba, coordonnateur de l’association des victimes de Gobongo estime que les deux structures ne sauraient avoir les mêmes objectifs, « nous rejetons l’idée de la transformation des comités locaux de Paix en Comité des victimes car, les objectifs poursuivis ne sont pas les mêmes. Nous réclamons justice et réparation, les comités de paix parlent de la paix et de la réconciliation. Je ne vois pas pourquoi on doit les mettre ensemble », a-t-il confié au RJDH en marge de cette rencontre.
Pour lui, les associations des victimes se penchent maintenant vers la création de coordination nationale, afin de fédérer celles-ci et faire porter leur voix.
Mme Yandoka, présidente de l’association des femmes et filles mères victimes, rejette aussi l’idée, « nous avons déjà nos propres associations et nous travaillons avec les organisations des droits de l’homme, le RJDH, les femmes juristes. Notre proposition c’est que les Affaires Sociales acceptent nos organisations et le projet de la création de la coordination nationale des associations des victimes », a-t-elle soutenu.
Plusieurs autres membres des associations des victimes ne soutiennent pas l’idée. « Je pense que l’essentiel est de rendre la justice et la réparation. Aussi, le gouvernement devrait s’atteler à mettre en place la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation que de nous distraire sur ce point », a souligné un participant.
Un leader de la société civile dénonce une tentative de récupération, « l’Etat doit rester en dehors de ce circuit. Mais avec cette approche, si les comités locaux mis en place par le gouvernement venaient à être transformés, la structure serait dans les mains de l’Etat qui va l’utiliser comme bon lui semble. Or les victimes veulent être indépendantes et partenaires du gouvernement pour que nous puissions arriver à atteindre les vrais objectifs sans manipulation ni récupération », explique-t-il avant de soutenir l’opposition des victimes, « je trouve logique l’opposition des victimes à cette idée. Il faut qu’on tienne compte de cette préoccupation pour éviter un passage en force qui serait fatal pour la suite ».
Au moins huit (8) associations des victimes travaillent avec Cordaid dans le cadre du Partenariat Stratégique, lobbying et plaidoyer ‘’Les victimes d’Abord ‘’. Elles ont leur couverture juridique pour œuvrer afin de réclamer la justice et la réparation.