Centrafrique : le Cameroun rétrocède des armes et véhicules militaires
Publié le samedi 2 septembre 2017 | Xinhua
Les autorités camerounaises ont rétrocédé aux autorités centrafricaines des Kalachnikov, des obus de mortier, des roquettes, des munitions ainsi que sept Toyota 4X4 et une Mitsubischi 4X4, a appris vendredi Xinhua auprès du service de la presse de l'armée centrafricaine.
Les autorités ayant été témoins de cette rétrocession sont, côté camerounais, le ministre de la Défense nationale, Joseph Beti Assomo, l'ambassadeur du Cameroun en Centrafrique, Nicolas Nzoyoum, côté centrafricain, le ministre de la Défense nationale, Joseph Yakité, et l'ambassadeur de la République Centrafricaine au Cameroun, Martial Béti Maras.
Les armes et véhicules rétrocédés lundi 28 août 2017 sont ceux retenus par les forces de défense et de sécurité camerounaises lors de fuite des éléments de François Bozizé au moment de la chute de régime en mars 2013.
A cette époque, les rebelles de la coalition Séléka prenaient le pouvoir avec le chef rebelle Michel Djotodia.
La rétrocession des armes, munitions et véhicules à usage militaire par les autorités a fait l'objet d'une longue période de négociation entre les autorités des deux pays.
Les autorités camerounaises n'avaient pas une oreille attentive aux sollicitations de Catherine Samba Panza, alors chef de l'Etat de la transition en République Centrafricaine, de janvier 2014 à mars 2016.
Les sollicitations de Faustin-Archange Touadéra ont eu un écho favorable parce qu'il a été le chef de l'Etat élu au suffrage universel.
Dès que la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) prenait le relais après la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA), une force essentiellement africaine appuyée par la force militaire française Sangaris, elle avait aussitôt imposé un embargo sur les armes en direction de la République Centrafricaine.
L'Union Européenne, à travers premièrement la Mission Européenne de Paix en République Centrafricaine (EUFOR-RCA), puis la Mission de Conseil de l'Union Européenne en République Centrafricaine (EUMAM-RCA), s'engage à assurer la remise sur pied, sur des critères rigide, "la nouvelle armée centrafricaine".
Des pays amis de la République Centrafricaine, tels que l'Angola, le Rwanda et l'Afrique du Sud, sont disposés à assurer la formation des femmes et hommes censés être les nouveaux militaires. Les populations centrafricaines brûlent d'envie de voir l'armée nationale redevenir opérationnelle.
Cameroun – Diplomatie: Le Cameroun restitue du matériel militaire à la Centrafrique
Le gouvernement camerounais a procédé ce lundi à Garoua-Boulai, dans l’Est du pays, à la restitution à la MINUSCA du matériel militaire récupéré entre les mains des «bandes armées» centrafricaines qui écument plusieurs régions de ce pays voisin, au cours d’une cérémonie la sous la houlette du ministre de la Défense (MINDEF) Joseph Beti Assomo.
La délégation centrafricaine était conduite par le ministre de la Défense et Joseph Yakete en présence du représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU.
Cet acte des autorités camerounaises participe de «la pacification progressive de la République centrafricaine», tant il est vrai que depuis le déclenchement de cette crise sociopolitique il y a quatre ans, le Cameroun, s’est toujours mobilisé pour que ce pays voisin retrouve la paix et la stabilité, a assuré le MINDEF.
Normalisation en RCA: le Cameroun toujours partant
La rétrocession du matériel militaire d’avant-hier intervient à la suite de l’envoi d’un contingent de soldats camerounais en Centrafrique.
Le Cameroun participe activement au processus de normalisation de la République centrafricaine. La rétrocession du matériel militaire d’avant-hier, dans la ville transfrontalière de Garoua Boulaï, à la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies (MINUSCA), pour le compte du gouvernement centrafricain, en constitue une preuve éloquente.
La rétrocession dudit matériel à la MINUSCA, représentée par Anatole Clément Bannem, à la place des fêtes de Garoua Boulaï située à 246 kilomètres de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, revêt un caractère particulier. C’est en effet cette ville qui accueille l’essentiel des réfugiés centrafricains. Lors des moments difficiles dans l’Etat voisin, la population de cet arrondissement passe généralement du simple au double avec toutes les conséquences générées par un tel afflux. D’ordinaire, ce mouvement des réfugiés est maîtrisé au plan local.
Le nouveau geste de solidarité du Cameroun vis-à-vis de la République centrafricaine intervient à la suite de très nombreuses marques d’attention notamment la sécurisation du corridor Douala-Bangui pour faciliter la circulation des personnes et des biens et l’envoi récent d’un contingent de soldats camerounais pour contribuer aux efforts de maintien de la paix au sein de l’Etat voisin. Autant l’envoi des soldats camerounais en Centrafrique s’est effectué sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), autant l’organisation mondiale a suivi le processus de rétrocession du matériel militaire à qui de droit.
Le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, ne s’est pas fait prier pour relever que « la solidarité et l’appui du Cameroun demeurent constants ». Ce n’est donc pas un hasard si Joseph Beti Assomo était accompagné à Garoua Boulaï par le ministre centrafricain de la Défense nationale, Joseph Yakete, le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration et de la décentralisation chargé des collectivités territoriales décentralisées, Jules Doret Ndongo et par l’ambassadeur de la République centrafricaine au Cameroun, Martial Beti Marace, de même que le représentant de la MINUSCA, Anatole Clément Bannem.
Non seulement, la rétrocession du matériel militaire illustre la solidité des liens qui unissent le Cameroun et la République centrafricaine, mais aussi et surtout, elle traduit le dynamisme de la coopération sous-régionale et internationale ainsi que la crédibilité du Cameroun dans le concert des nations et l’excellence de ses relations avec l’ONU.
http://www.camernews.com/normalisation-en-rca-le-cameroun-toujours-partant/#5MTa3oldgzKw0eRu.99
Joseph Beti Assomo: « Ce matériel appartient à la RCA »
Ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense.
«Le matériel que nous remettons à l’ONU a été retenu et sécurisé suite aux soubresauts ayant entraîné la chute du président François Bozizé en mars 2013. Ce matériel appartient à la République centrafricaine. Il a été reconditionné par les moyens mis à disposition par le président de la République du Cameroun. Le Cameroun est disponible pour ce genre d’actions. Le Cameroun soutient toutes les manifestations qui contribuent au retour de la paix en République centrafricaine. Le Cameroun souhaite que l’Etat voisin continue de progresser sur la voie de la paix ».
Joseph Yakete: « L’armée centrafricaine est en phase de restructuration »
Ministre centrafricain de la Défense nationale.
«Nos deux Etats ont une frontière commune. Des deux côtés de la frontière, des populations se déplacent. Notre pays ne souhaite pas être le maillon faible de la sécurité dans notre sous-région. Il a besoin d’être sécurisé et stabilisé pour ne pas servir de nid de déstabilisation. Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, l’a très bien compris. En dehors des liens de fraternité qui unissent nos deux pays, il œuvre pour la sécurité de la sous-région. C’est aussi le combat du président de la République centrafricaine, le professeur Faustin Archange Touadéra. L’armée centrafricaine, pour sa part, est dans sa phase de restructuration. Nos stagiaires sont en formation dans plusieurs académies militaires y compris celles du Cameroun. De cette formation dépendra la qualité de nos militaires et de notre armée dans l’intérêt du peuple centrafricain mais aussi de la sous-région tout entière ».
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