Centrafrique : Les vendeurs de bois en colère contre le gouvernement
PAR NINA VERDIANE NIABODE LE 8 AOÛT 2017
BANGUI, 08 Août 2017 (RJDH)—Les vendeurs de bois sont en colère et ont décidé d’un mouvement de grève de trois jours pour protester contre la saisie de leurs articles par le ministère des Eaux et Forêts. Saisie jugée illégale par ces derniers qui accusent le ministère d’abus de pouvoir.
Le bois représente un secteur important du PIB, mais l’exploitation parallèle et informelle constitue un sérieux défi pour le gouvernement qui envisage la réforme du secteur. C’est dans ce contexte que le département en charge des Eaux et Forêts procède à la saisie des articles. Une réforme qui ne fait que des heureux mais aussi des mécontents dont les commerçants du bois.
Les manifestants affirment décider de cette grève pour dénoncer les raquettes du ministère des Eaux et Forêts, « vraiment nous sommes victimes des tracasseries liées aux saisies de nos bois par le ministère des Eaux et forêts. Vous êtes sans ignorer qu’aujourd’hui SCAD ne travaille plus ; l’IFB utilise ces bois pour des exportations et ce sont les sciages traditionnels qui nous permettent d’avoir des bois et approvisionner le marché. Mais notre ministère de tutelle nous met dans des conditions difficiles. Il envoie ses agents après nous dans la brousse pour prendre nos produits, nos machines de sciage. Vraiment c’est déplorable » a décrit Yann Bomgbia, secrétaire de l’Association des vendeurs de bois.
Cette association regrette que les fonds payés échappent au contrôle de l’Etat « ce que nous regrettons c’est que lorsque nos produits sont confisqués, on ne fait pas appel pour aller résoudre le problème soit en payant des taxes qui pourront profiter au trésor public, mais ce sont les agents du ministère qui utilisent cela à leurs profits » a dénoncé Kotti-Komanda, membre de l’association des vendeurs de bois.
La grève des vendeurs de bois intervient 2 mois après la manifestation du personnel de Compte d’Affectation Spéciale et du Développement Forestier, CASDF. Cette grève amorcée depuis le 7 aout prendra fin le 9 Aout. Le département n’a pas encore réagi à ces accusations.
Centrafrique : La Socatel, créancière de plusieurs structures bancaires du pays
PAR NOURA OUALOT LE 8 AOÛT 2017
BANGUI, 08 aout 2017(RJDH)—La Socatel doit plusieurs centaines de millions à des sociétés bancaires de la place. Cette information est confirmée par Bruno Grela-M’Poko, Directeur Général de cette société paraétatique, qui est en défaut de payement depuis des années.
450 millions de Fcfa, c’est le montant approximatif que la Socatel doit à quatre banques en Centrafrique. Selon des informations du RJDH confirmées par le Directeur Général Bruno Grela-M’Poko, la Socatel doit à la Banque Populaire Marroco-centrafricaine cent soixante millions de francs (160.000.000). La dette contractée par la société auprès de la CBCA s’élève à cent millions (100.000.000FCFA) dont quarante millions de net et les soixante millions pour des commissions bancaires. Au Caisse Mutuelle de Centrafrique, la Socatel doit cinquante-trois millions (53.000.000FCFA).
Les enquêtes du RJDH ont démontré qu’Ecobank a apuré 130 millions de dettes que Socatel a pu contracter auprès d’elle. Lors d’une conférence de presse, le Directeur Général de cette société a reconnu les faits. Il a annoncé être en discussion avec certains créanciers pour étudier les modalités pratiques de remboursement.
Le Directeur Général dit avoir un plan de sauvage pour la Socatel malgré les dettes qui pèsent sur la société, « une entreprise vit par rapport à des fonds propres. Il nous faut de la croissance, il nous faut réfléchir, on va lancer dans peu de temps le réseau virtuel mobile de la Socatel avec la carte Sim Socatel dans Bangui ainsi qu’à l’intérieur du pays », a-t-il déclaré.
Le Directeur Général de la Socatel a fourni ces informations après que le personnel ait exigé, la semaine dernière sa démission et le payement de plusieurs arriérés de salaires. La Socatel a régressé sur le plan économique et organisationnel depuis que des scandales de détournements ont mis en cause plusieurs ministres sous le magistère de François Bozizé.
L’Etat centrafricain principal consommateur actuel des produits Socatel, doit à cette société 3 milliards de F cfa.
Centrafrique : Des convois humanitaires pillés à Batangafo
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 8 AOÛT 2017
BATANGAFO, 8 aout 2017 (RJDH)—Trois véhicules dans un convoi de 8 camions contenant des vivres ont été pillés le 5 aout dernier par des hommes armés à Batangafo vers le nord du pays. L’information est rendu publique par la coordination des affaires humanitaires dans l’aperçu humanitaire du 7 aout 2017.
Des organisations humanitaires continuent à être la cible des groupes armés en Centrafrique. Selon les informations de la Coordination humanitaire, le 5 aout 2017, un convoi de 8 camions a été intercepté par des hommes armés au quartier Lakouanga à Batangafo et trois camions ont été pillés.
Selon l’évaluation faite par des humanitaires, ce pillage représente 2.554 tonnes de vivres emportés (1 235 tonnes de céréales et 1 219 litres d’huile).
La situation sécuritaire est relativement calme à Batangafo après les affrontements entre les groupes armés du 29 juillet au 2 août 2017. « Le bilan fait état de 221 abris incendiés sur les sites, 24 décès dont 14 civils ; 17 blessés dont 3 civils et plusieurs maisons pillées», rapporte OCHA dans l’aperçu humanitaire de la semaine.
Pour la coordination humanitaire, les activités dans le domaine de la santé, eau-hygiène-assainissement, protection et CCCM continuent, mais restent toujours réduites à cause des mouvements limités des acteurs humanitaires par crainte des actes de violences.
Dans le cadre de la mise à jour du Plan de réponse humanitaire de la zone, les acteurs estiment à environ 24 000 personnes les déplacées réparties dans les différents lieux de refuge.