Centrafrique : Noureddine Adam du FPRC appelle à la tenue d’un dialogue politique avant la mise en œuvre du DDRR
Par Sylvestre Sokambi le 4 juillet 2017
BANGUI, 04 juin 2017 (RJDH)—Le numéro 2 du FPRC, Noureddine Adam, suggère la tenue d’un dialogue politique en Centrafrique avant la mise en œuvre du DDRR. Il l’a fait savoir ce matin dans une interview accordée à nos confères de Ndéké Louka.
Nourredine Adam n’a pas caché son pessimisme sur la mise en œuvre actuelle du DDRR. Pour lui, le processus est pris en otage et utilisé comme fonds de commerce par certaines personnes dont il n’a pas souhaité citer les noms, « le DDRR est un fonds de commerce actuellement » affirme-t-il. Le numéro 2 du FPRC propose un dialogue politique inclusif pour redresser la mise en œuvre du DDRR, « il faut organiser un dialogue politique assorti d’un accord politique afin de recadrer le DDRR » fait-il savoir.
Nourredine Adam, très proche de l’ancien président Michel Djotodia, tient les rênes du FPRC depuis plusieurs mois. Son mouvement est à la tête de la coalition qui attaque depuis huit mois les positions de l’UPC de Ali Darass. Sa proposition de passer par le dialogue politique avant la mise en route du DDRR intervient après celle faite en Novembre 2016 par François Bozizé qui souhaite un dialogue politique centrafricano-centrafricain. Il est désormais clair que François Bozizé et ses tombeurs jouent la même carte, celle du dialogue politique qui pourrait ouvrir à Bozizé, Djotodia et Nourredine la voie du retour sur la scène politique.
Ces trois personnalités ayant considérablement influencé les jeux politico-sécuritaires en Centrafrique entre 2010 et 2014, sont dans le viseur de la communauté internationale. François Bozizé, en exil à Kampala, est à la fois visé par un mandat d’arrêt national et des sanctions des Nations-Unies lui interdisant de voyager et surtout d’avoir accès à ses fonds. Nourredine Adam est dans la même situation. Même si jusque-là, Michel Djotodia n’est pas officiellement sanctionné, de sources proches de la Minusca font état de ce que son nom existe sur la liste en étude. Ces trois personnalités ont été fortement ciblées dans le rapport Mapping produit par la commission des droits de l’Homme des Nations-Unies, rapport qui pourrait servir de document de base pour le travail de la Cour Pénale Spéciale, créée pour instruire, enquêter et juger les crimes graves commis en Centrafrique entre 2003 et 2015.
La Banque Mondiale et le FMI au chevet de la Centrafrique pour éponger les arriérés des régimes Kolingba, Patassé et Djotodia
Par Bienvenu Matongo le 4 juillet 2017
BANGUI, 04 juillet 2017(RJDH) … Dans la dynamique d’alléger les charges de l’état centrafricain, le Fonds Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale se proposent d’éponger les arriérés des régimes Kolingba, Patassé et Djotodia.
« Au niveau du Ministère des finances, nous sommes en train de faire un travail global sur la situation des arriérés de salaires des fonctionnaires et des arriérés des fournisseurs. Avec tout ce qui s’est passé dans le pays, les partenaires qui sont : le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale veulent aider la Centrafrique. Le Ministre des finances nous a instruits de traiter tous les arriérés depuis le régime de Kolingba, Patassé et Djotodia, donc les arriérés de 1992 à 1993 , 2001, 2002, 2003 ,novembre et Décembre 2013 », a indiqué Madame Pazouakou Pascaline, Directrice de la dette et de la participation au Ministère des Finances et du Budget.
En traitant ses arriérés, il est constaté qu’un fonctionnaire peut avoir deux matricules ou un matricule est affecté à deux fonctionnaires. « Voilà la difficulté rencontrée, nous avons donc établi la liste de ces fonctionnaires, ils sont au nombre de 2.096. Nous les avons convoqués pour des explications par rapport à leur situation, nous cherchons les vrais matricules sur base desquels nous allons pouvoir travailler », a ajouté Madame Pazouakou Pascaline.
Concernant le coût global de l’opération, Madame Pazouakou Pascaline a promis de mettre les données à la disposition du public à la fin de l’exercice de vérification.
Centrafrique : L’Unicef dresse un tableau sombre de l’éducation des enfants dans le pays
Par Jean Fernand Koena le 4 juillet 2017
BANGUI, 4 Juillet 2017 (RJDH)—La situation de l’éducation en République Centrafricaine rapportée par l’UNICEF en juin 2017 est d’autant préoccupante qu’elle interpelle plus d’une personne. Le faible ratio élève-enseignant, la destruction des infrastructures et la forte proportion des Maîtres-parents dans les écoles publiques inquiètent l’agence onusienne qui projette des actions palliatives.
Selon le rapport dont le RJDH dispose d’une copie, la proportion des maitres parents est grandissante dans le pays, ce qui mettrait à mal l’efficacité de la formation. « En 2015-2016, il y avait en moyenne un enseignant pour 83 élèves. Plus de la moitié du corps enseignant est composé de ‘’maîtres-parents’’ financés par les communautés et sans qualification et dans certaines régions, la proportion des maîtres parents atteints 90% » s’alarme Unicef.
Les cours sont dispensés sous les hangars et paillotes et seulement un tiers des écoles primaires répond au standard requis « il y a 2.323 écoles primaires publiques dans le pays. Un tiers d’entre elles ne sont construites en dur (ce sont des paillotes ou des hangars). On estime qu’un enfant d’âge scolaire quatre ne va pas à l’école » indique ce rapport qui ajoute que 38% des écoles ont été victimes des attaques, pillages ou de destruction. Elles sont endommagées.
L’Unicef premier partenaire de mis en œuvre propose des pistes de reconstruction, « pour la reconstruction du système scolaire au travers des programmes financés par l’Union Européenne 21 millions d’Euro sur trois ans, le partenariat mondial pour l’éducation 15,5 millions de dollars sur trois ans. Ces deux programmes selon l’Unicef permettent la réhabilitation de certaines écoles, les équiper et la construction. La formation des enseignants ainsi que le renforcement de capacité du Ministère en charge de l’Education nationale » précise le document.
L’éducation des enfants est un droit reconnu par la loi fondamentale et plusieurs conventions ratifiées par la RCA sauf que son respect continue de poser problème dans le pays. la situation de l’éducation s’est fortement dégradée ces quatre dernières années à cause des violences qu’a connues la RCA.