Centrafrique : La feuille de route de l’Union Africaine survole la question de l’impunité et la justice
Par Fridolin Ngoulou le 19 juillet 2017
BANGUI, 19 Juillet 2017 (RJDH)—La feuille de route de l’Union Africaine, signée le 17 juillet à Libreville a survolé les questions de l’impunité et de la justice, c’est le constat fait dans ce document dont le RJDH a obtenu copie.
Cette initiative qui se veut le dernier rempart des initiatives pour le retour de la paix en Centrafrique intervient dans un contexte où le peuple centrafricain attend la justice pour marquer la fin de l’impunité caractérisant les crises en Centrafrique.
La feuille de route reconnaît juste que « l’impunité n’a jamais constitué une solution durable aux crises récurrentes en RCA et l’engagement à respecter la lutte contre les graves violations des droits humaines et du droit international humanitaire et à l’examen de toutes les options pertinentes à cet égard, notamment celles tirées du contexte de la justice transitionnelle », peut-on lire dans ce document.
La feuille de route prend également en compte « la présomption d’innocence de tout individu soupçonné de commettre des crimes graves tant qu’il n’aura pas été jugé coupable par une juridiction compétente en la matière ».
Toutefois, les discussions faisant partie de la feuille de route de l’UA prendront en compte les questions économiques et sociales, les questions de sécurité et de défense, mais aussi la justice, la réconciliation et les questions humanitaires sans plus de détails. Cette feuille de route prévoit en plus des discussions sur la question de « justice et de réparation pour les victimes et le mécanisme de justice transitionnelle et de réconciliation nationale ».
L’Union Africaine a ces derniers temps été critiquée pour sa volonté d’aller vers l’amnistie des présumés coupables des violations des droits de l’homme dans la crise centrafricaine ; démarche contradictoire avec la mise sur pied de la Cour Pénale Spéciale, sensée juger ces présumés auteurs des crimes.
Centrafrique : Le site des déplacés de l’Eglise catholique de Bria pillé par des hommes armés
Par Nina Verdiane Niabode le 19 juillet 2017
BRIA, 19 Juillet 2017 (RJDH)… La paroisse Saint-Louis de Bria à l’est du pays dans la Haute-Kotto accueille des personnes déplacées. Elle a été pillée le mardi 18 Juillet aux environs de 21 heures par des hommes en armes. Une situation à l’origine de la panique chez les personnes déplacées. Information confirmée au RJDH par l’autorité religieuse de la localité.
La flambée de violence constatée au second trimestre de l’année 2017 n’a pas épargné la ville de Bria dans la haute-Kotto. Les populations civiles et directement les leaders communautaires et religieux se trouvent affectés par cette situation. La situation sécuritaire et humanitaire reste volatile dans la localité.
L’incursion des hommes armés dans l’enceinte de la paroisse de Bria inquiète. « Nous avons été victimes d’un braquage ce mardi à 21 heures. Il s’agit des hommes en armes qui ont fait irruption dans l’enceinte de la paroisse où se trouvent les personnes déplacées. Ils ont pris tout ce qui était argent, téléphones, et plusieurs biens matériels. Nous rendons grâce à Dieu qu’aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée », a témoigné l’abbé Gildas, curé de la paroisse Saint Louis de Bria.
Cet incident s’explique par la non protection du site de l’Eglise catholique. « La paroisse n’est pas protégée. Nous avons demandé la dernière fois à la Minusca de mettre leurs éléments aux alentours de l’Eglise afin de protéger les personnes qui s’y trouvent et n’avons eu aucune réponse jusqu’à ces jours. En voilà la conséquence aujourd’hui. Ce que nous déplorons beaucoup plus est que ces personnes armées ont promis de revenir sur le lieu pour une prochaine exaction », a expliqué le curé.
La ville de Bria se trouve dans une situation d’affrontements passifs entre les groupes armés. Les personnes réclament une assistance humanitaire suffisante et la libre circulation des personnes devient de plus en plus compliquée. Un agent de santé a été tué dans la localité le weekend dernier.
Centrafrique : L’OFCA tient enfin son congrès ordinaire pour l’installation du nouveau bureau
Par Noura Oualot le 19 juillet 2017
BANGUI, 19 juillet 20175RJDH)— Après plusieurs années de crise de légitimité, l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA) organise finalement son congrès ordinaire. Les activités dudit congrès sont ouvertes ce matin au palais de la CEMAC à Bangui. Objectif, mettre en place le nouveau bureau de l’organisation.
L’OFCA traverse une crise de légitimité depuis 2013, après le départ de la présidente Marguerite Kofio légalement élue en 2008 suite aux évènements de l’année 2013 au cours de laquelle ce congrès devrait statutairement se tenir pour élire les nouveaux membres du bureau.
Ce congrès est enfin aujourd’hui un moment de soulagement et de réconfort pour toutes les femmes de Centrafrique selon Nadine Pingama-Modo présidente du comité d’organisation du congrès, « 2013-2017, cela fait 5 ans que les femmes attendent avec ferveur l’organisation de ce congrès qui est censé mettre fin à une situation de déception qui n’a que trop duré afin qu’elles puissent participer effectivement à l’œuvre de reconstruction nationale dans un cadre institutionnel plus approprié ».
L’OFCA est paralysée depuis 24 mars 2013. Virginie Baikoua, Ministre des Affaires Sociales et de la Réconciliation Nationale appuie le comité d’organisation mis en place depuis 2015. Elle appelle toutes les congressistes à choisir la présidente qui mérite pour relever l’OFCA de ses cendres, « je demande aux femmes de choisir la bonne personne qui va porter l’OFCA à bras le corps en respectant les textes et la loi, en respectant les autres femmes pour le bon fonctionnement de l’organisation qui est en train de renaitre ».
Plusieurs activités vont émailler le déroulement de ce congrès. La présentation des rapports moraux et financiers des bureaux des anciennes présidentes de Bangui et des seize préfectures suivis des débats sont les activités menées ce jour. Le deuxième jour est consacré à l’amendement des textes de base et l’élection des membres du bureau. L’adoption du rapport général, les recommandations, les résolutions et la présentation du bureau élu boucleront le congrès le troisième jour.
La première mission du nouveau bureau reste l’installation des représentantes de l’OFCA dans les seize préfectures pour le relèvement du pays.
Centrafrique : Le personnel d’appui de la Socatel persiste et signe le départ du Directeur Général
Par Noura Oualot le 19 juillet 2017
BANGUI, 19 juillet 2017(RJDH)— Les activités restent paralysées à la Socatel. Pour cause, le personnel d’appui demande la démission du Directeur Général, seule condition de reprise du travail. Position exprimée ce matin lors d’un sit in devant ladite entreprise.
Munis des casseroles et des tabourets, les manifestants ont fait un vacarme terrifiant ce matin devant leur entreprise dont ils ont barricadé tous les portails.
Selon, Jospin Blaise Konzé, délégué du personnel de la Socatel, la démission du Directeur Général, Bruno Gréla-Poko, mettra fin à leur mouvement qui dure presque deux semaines, « nous maintenons notre décision car il gère mal la maison à la manière libanaise », a-t-il lâché.
A la Socatel, les activités sont paralysées depuis le début de ce mouvement de grève. L’entrée est strictement interdite à tout personnel, « il n’y a pas de travail, nous avons juste mis certains points stratégiques en marche pour pouvoir maintenir les appareils en attendant le décret pour son remplacement ».
Le délégué du personnel pense que « le gouvernement fait la sourde- oreille à chaque fois nous allons vers eux mais cette fois-ci, qu’ils viennent vers nous. La solution est simple que le Directeur Général démissionne sinon le mouvement de grève va perdurer jusqu’à satisfaction ».
Aucune réaction n’est encore enregistrée ni du côté du gouvernement ni de celui du staff dirigeant de la Socatel./