Centrafrique : une centaine de morts dans des affrontements
Le Parisien avec AFP|21 juin 2017, 16h40
Malgré un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat, des affrontements entre groupes armés ont fait une centaine de morts mardi.
Les affrontements de mardi à Bria, une ville de près de 44 000 habitants dans le centre-est de la Centrafrique, ont fait une centaine de morts, selon un nouveau bilan annoncé mercredi par le maire Maurice Belikoussou. «La ville est toujours sous tension», a expliqué par téléphone l'abbé Gildas Gbénai, de la paroisse Saint-Louis à Bria. Un précédent bilan transmis mardi soir faisait état d'une quarantaine de morts.
Ces affrontements surviennent alors que 13 groupes rebelles ou milices sur les 14 que compte le pays ont signé lundi à Rome un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat, sous le parrainage de la communauté catholique Sant'Egidio.
«La situation humanitaire est alarmante»
Selon des sources concordantes, des combats ont eu lieu sporadiquement depuis samedi dans la ville entre des miliciens prochrétiens anti-balaka et des membres d'un groupe de l'ex-coalition musulmane Séléka. «On a signé l'accord, mais il faut bien qu'on se défende, on ne se laissera pas attaquer sans réagir», a déclaré mardi par téléphone Djamil Babanani, un porte-parole du FPRC, un mouvement issu de l'ex-Séléka. «La population de Bria est effrayée, elle est dans la psychose. La situation humanitaire est alarmante. Il faut que la communauté internationale agisse vite», a exhorté de son côté le père Gildas.
Un mercredi jusqu'ici «calme mais tendu»
La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui possède un contingent marocain présent de façon permanente à Bria, «est intervenue» et a «mené des patrouilles pendant toute la nuit pour prévenir des violences», selon le porte-parole de cette force, Vladimir Monteiro. La situation mercredi était «calme mais tendue», a-t-il indiqué.
«Nous savons que beaucoup reste à faire. Il est vital que le cessez-le-feu sur lequel se sont accordées les parties entre en vigueur immédiatement», a estimé pour sa part mardi le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga.
«Les affrontements survenus mardi à Bria rappellent la nécessité de la mise en place effective du programme de désarmement des groupes armés», a réagi mercredi dans un communiqué le ministère français des Affaires étrangères, qui «condamne» ces violences et juge «prioritaire» la question des groupes armés.
La ville de Bria avait déjà été frappée du 15 au 18 mai par des affrontements entre groupes armés qui avaient fait cinq morts et 29 blessés.
Leparisien.fr avec AFP