Centrafrique : La CEEAC envisage un désarmement forcé des groupes armés
http://rjdh.org/ PAR JUVENAL KOHEREPEDE LE 13 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 13 décembre 2016 (RJDH)—La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) réfléchi sur la procédure à adopter pour désarmer les mouvements armés en Centrafrique. Pour cette organisation sous-régionale, le désarmement forcé est idéal au programme Désarment Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR). Les politiques et la société civile centrafricaine apprécient diversement cette vision de la CEEAC.
Selon la CEEAC, le désarmement reste le passage obligé de la RCA pour accéder à la paix. Tout le problème réside dans la démarche adoptée pour parvenir à cette fin. La présidence opte pour le « désarmement négocié » alors que la CEEAC envisage un « désarmement forcé », en cas d’échec des pourparlers.
En visite de travail à Bangui, le Secrétaire Général de la CEEAC, le Général Mahamat Allami a été reçu en audience par le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Abdou Karim Méckassoua pour recueillir l’avis des représentants du peuple et leur conseil en vue de l’ouverture des pourparlers avec les groupes armés pour leur adhésion au processus DDRR.
« Nous allons engager avec l’Union Africaine, les Nations-Unies et la CEEAC, je ne dirai pas des négociations, mais des pourparlers avec les groupes armés pour éventuellement les réunir et les amener à rejoindre le processus de paix et déposer les armes. Sinon, ils s’exposent à plus ou moins long termes à un désarmement forcé, ce que nous ne souhaitons pas. Nous souhaitons que le processus se déroule d’une manière pacifique », a déclaré le SG de la CEEAC après l’audience.
Lors de son discours à la veille des festivités du 1e décembre marquant la proclamation de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadera a annoncé sa volonté de faire un « DDRR négocié ». Selon le chef de l’Etat, cette démarche pourra apporter une solution à la crise.
Point de vue contradictoire des leaders d’opinion et de la société civile. Dans une interview antérieure, le coordonnateur du groupe de travail de la société civile, Gervais Lakosso avait insisté sur l’importance d’un désarmement forcé. Pour le leader du MDREC, Joseph Bendounga, il faut prévoir le désarmement forcé au cas où le désarmement négocié ne marche pas.
Le désarmement volontaire a été plusieurs fois expérimenté sans succès sous la transition de Michel Djotodia et celle de Catherine Samba-Panza. Le processus du désarmement volontaire est relancé avec la mise en place de la coordination du DDRR/RSS/RN placée à la présidence.
Centrafrique : Un gendarme pris en otage entre Paoua et Bossangoa par des combattants du MPC
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 13 DÉCEMBRE 2016
PAOUA, 13 Décembre 2016(RJDH)—Le Marchal des Logis chef Narcisse Yadé aurait été pris en otage le 08 Décembre dernier par les éléments de Mouvement Patriotique Centrafricain (MPC) du général Alkatim, a-t-on appris de sources indépendantes. Des négociations menées par la Minusca, selon les mêmes sources seraient en cours pour la libération de l’otage.
Le Marechal de logis chef permissionnaire se rendait à Bangui à bord d’un véhicule en commun lorsqu’il a été enlevé. Selon le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paoua Narcisse Danboy, trois autres passagers avaient aussi été pris en otage avec le gendarme à 25Km de Paoua.
Des informations en notre possession font état de la libération de deux des trois passagers pris en otage. Une source proche du dossier confie au RJDH, que le gendarme et le receveur du véhicule sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs. Impossible de savoir avec précision là où sont détenus ces deux individus.
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paoua Narcisse Danboy, contacté par le RJDH, évoque des négociations engagées par la Minusca en vue de libérer le gendarme et le receveur. L’information relative à la conduite des négociations par la Minusca n’a pas encore été confirmée par la mission onusienne. Joint au téléphone Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca dit n’a pas encore des informations précises sur cette prise d’otage.
Les autorités centrafricaines ne se sont pas encore officiellement prononcées sur cette affaire. Le RJDH a tenté en vain d’entrer en contact avec la direction générale de la gendarmerie. Le RJDH, n’a pas pu joindre le MPC mis en cause dans cet enlèvement.
Quatre jours après cette prise d’otage, un autre gendarme a échappé à une tentative d’enlèvement perpétrée dans la vile de Paoua par des hommes armés identifiés comme ceux du MPC.
Centrafrique : Saisie d’armes et minutions de guerre à Rafaï
http://rjdh.org/ PAR RICHARDO DIMANCHE LE 13 DÉCEMBRE 2016
RAFAÏ, 13 décembre (RJDH) — Des armes de guerre et des minutions ont été récupérées le samedi 10 décembre sur deux personnes à 160 km de Obo dans la Sous-préfecture de Rafaï par les éléments de la Minusca, a-t-on appris des autorités administratives de Rafaï.
La crise centrafricaine fait le lit aux trafics d’armes et munitions de guerre. Le samedi dernier dans la préfecture du Haut-Mbomou où sévit la rébellion ougandaise de la LRA, des armes ont été saisies par la Minusca. Les autorités préfectorales de la Haute-Kotto ont été informées sur cette saisie, le 12 décembre lors de la réunion de sécurité.
Selon une source militaire qui a requis l’anonymat, des hommes en possession d’armes et munitions de guerre ont été arrêtés par des soldats de la Minusca. La même source a indiqué que « ces hommes quittaient la ville de Mboki en moto à destination de Bangassou. Ils ont rempli les minutions dans quatre bidons de 20 litres et ont rangé les armes dans deux sacs. L’un des conducteur de ces motos a fait savoir que ces armes sont destinées à l’une des factions de la Séléka en conflit depuis ces derniers jours dans la Ouaka ».
Gislain Dieu-Béni Kolingo, Préfet du Haut-Mbomou a précisé qu’une enquête judiciaire est ouverte, « depuis dimanche, nous avons transféré ces hommes à Bangassou» a-t-il précisé avant d’ajouter que « pour le moment, la sécurité est renforcée pour que la préfecture de Haut-Mbomou ne soit pas affectée par le conflit FPRC-UPC».
C’est depuis novembre 2016 que des combats opposent les éléments de l’UPC de Ali Darass à ceux du FPRC dans la Ouaka et la Haute-Kotto.
Centrafrique : Réquisitoire du Procureur de la CPI contre J.P Bemba et ses coaccusés pour entrave à la justice
http://rjdh.org/ PAR RJDH LE 13 DÉCEMBRE 2016
HAYE, 13 Décembre 2016 (RJDH)—Après sa condamnation pour crime de guerre et crime contre l’humanité en Centrafrique par la Cour Pénale Internationale, le Procureur de la Cour Pénale Internationale a prononcé hier, 12 décembre son réquisitoire contre le chef rebelle congolais J.P Bemba et ses coaccusés, dont un centrafricain pour corruption de témoins.
En octobre, la Cour Pénale Internationale avait déclaré Jean Pierre Bemba et ses quatre co-accusés coupables d’atteinte à l’administration de la justice pour avoir corrompu quatorze personnes qui ont témoigné en faveur de Jean Pierre Bemba. Ces témoignages visaient à disculper Bemba des crimes qui lui sont reprochés en Centrafrique entre 2002 et 2003. Selon la CPI, ses témoins avaient reçu des sommes de 600 à 800 Euros. D’autres avaient reçu des matériels informatiques et la promesse d’obtenir un visa pour l’Europe.
Dans son réquisitoire, le Procureur Koykoy Vanderpuy a requis des peines de huit (08) ans contre Jean Pierre Bemba et son ancien avocat Aimé Kilolo. Il a demandé une peine de sept (07) ans de prison pour le juriste Jean Jacques Manganda et le Député Fidèle Balala. Concernant le faux témoin centrafricain, Aristide Arido, il a demandé trois (03) ans. Koykoy Vanderpuy a aussi réclamé qu’une amende soit infligée à ses accusés.
Les textes de la CPI prévoient une peine maximale de cinq (05) ans de prison mais le Procureur a estimé que les accusés doivent être condamnés pour chacun des crimes, commis pour chaque entreprise. Pour justifier sa demande, Koykoy Vanderpuy, le Procureur a souligné à la radio BBC que « ces infractions reprochées à ces hommes ont des conséquences très importantes, car ce sont des crimes qui érodent et sapent l’autorité de la Cour, ils l’empêchent d’appliquer son mandat et la délivrance d’une justice substantielle ». Il a aussi relevé que « ces crimes ont été commis par des individus bien éduqués. Chacun d’eux ne peut vous regarder dans les yeux et dire honnêtement qu’il ne savait pas que cela pourrait miner le mandat du tribunal ».
La plaidoirie des avocats des cinq (05) inculpés se tient ce jour. Les conseils considèrent que « leurs clients ont déjà payé leurs dettes à la Cour Pénale Internationale ». J.P Bemba est en détention à la Haye depuis 2008. Les quatre (04) autres accusés totalisent près de onze (11) mois de détention préventive en attente de leur jugement. Le président de la Cour prononcera son verdict en 2017, rapporte des sources à la CPI./ Fleury Agou