Centrafrique : Les déplacés quittent le site de Saint-Sauveur à Bangui
http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 15 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 15 décembre 2016(RJDH) —Les 2.000 déplacés du site de la Paroisse Saint-Sauveur dans le 2e arrondissement de Bangui ont quitté les lieux la semaine dernière après 3 ans d’occupation.
A la faveur de la stabilité à Bangui, certains déplacés de nombreux sites commencent à regagner leurs quartiers d’origine. Dans le 2e arrondissement, les personnes déplacées installées sur le site de la Paroisse Saint-Sauveur ont quitté les lieux, a constaté le RJDH.
Selon l’Abbé Paterne Zolo, Vicaire de la Paroisse St Sauveur, ce retour des déplacés a été facilité financièrement par la Caritas de Bangui et chaque famille a bénéficié d’une subvention proportionnelle à la taille de sa ménage. «Une seule personne a profité d’une somme de 50.000 francs, 75.000 francs pour une famille de taille moyenne et celles de grande taille ont reçu 150.000 avant de quitter le site. C’est une somme destinée à louer au moins une maison», a précisé le prêtre.
D’après une source qui a requis l’anonymat, c’est le fonds du Vatican qui a permis le retour de ces déplacés. Cette source a rappelé que « lors de son passage à Bangui, le Pape François avait promis de faire un geste envers les déplacés pour faciliter leur retour. Cette promesse s‘est concrétisée et c’est la Caritas qui assure sa gestion», a souligné notre source.
Depuis 2013, 24.000 déplacés vivent sur le site de Saint – Sauveur. Sa fermeture coïncide avec la campagne pour le retour des déplacés orchestrée par le gouvernement centrafricain. Dimanche 11 décembre, la Banque Mondiale a octroyé 10 milliards de FCFA à la République Centrafricaine pour la réhabilitation des communautés déplacées lors de la crise politico-sécuritaire vécue par le pays en quatre ans.
Centrafrique : Hausse du taux de violations des Droits de l’Homme
http://rjdh.org/ PAR RJDH LE 15 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 15 décembre 2016 (RJDH)–La Division des Droits de l’Homme (DDH) de la Minusca a publié son dernier rapport. Dans ce document, l’institution onusienne souligne une « augmentation » des atteintes aux droits humains contrairement à son premier rapport.
La Direction des Droits de l’Homme (DDH) de la Minusca dans sa mission de protection civile a enquêté sur la situation des Droits de l’Homme entre le 1e juin 2015 et le 31 mars 2016. Selon ce rapport, « le nombre de violations, d’abus et de victimes a augmenté de plus de 70 % par rapport à la période couverte par le premier rapport, de septembre 2014 au 31 mai 2015 », précise le document.
A Bangui, les événements tragiques du 15 septembre 2015 ont « contribué à une augmentation significative du nombre de violations des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire », lit-on dans le rapport.
Après enquête, la DDH a recensé 1301 cas de violations et d’abus des Droits de l’Homme affectant au moins 2473 victimes en RCA. Ces violations ont « touché 2069 adultes, dont 1000 hommes et 261 femmes, ainsi que 203 enfants dont 91 garçons et 67 filles », indique le rapport. Il ajoute que les auteurs de ces crimes sont toujours les mêmes. Il s’agit « des groupes armés anti-Balaka, ex- Séléka / UPC / FPRC / FDPC et des Foulani affiliés au R3, RPRC et RJ3 ». A eux, s’ajoute la LRA qui sévit dans le sud-est du pays. Les forces nationales et internationales sont aussi auteurs de violations graves
Sur la nature des abus et violations des Droits de l’Homme, le DDH note que se sont « principalement des exécutions arbitraires, des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des violences sexuelles, des privations arbitraires de liberté, des destructions et des confiscations de biens, et des restrictions à la liberté de mouvement ».
Si les atteintes aux Droits de l’Homme ont pris une ampleur pendant la période de documentation, le rapport souligne que l’intensité du conflit a baissé et il note un rapprochement intercommunautaire après la crise qui a ébranlé la cohésion sociale.
Il ressort dans ce rapport que l’absence de l’autorité de l’Etat dans certaines régions de la RCA ne favorise pas la protection des civils qui est l’une des priorités de la MINUSCA.
Ce rapport couvre essentiellement la période de transition.
Centrafrique : La porosité des frontières favorise la crise, selon OIM
http://rjdh.org PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 15 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 15 Décembre 2016 (RJDH) –L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a organisé une rencontre le mercredi 14 décembre avec les cadres centrafricains impliqués dans la gestion des frontières. Cette institution a constaté que la porosité des frontières centrafricaines contribue à l’infiltration des groupes armés dans ce pays. Cette ONG internationale se propose d’appuyer le gouvernement à redynamiser le système de la gestion des frontières.
Le constat révèle que la mauvaise gérance des limites territoriales ont été l’une des sources de la crise en Centrafrique. Une enquête qui a été menée par l’OIM de mars à avril 2016, a confirmé que la gestion des frontières a été mauvaise, parce que les postes de contrôle frontaliers manquaient des moyens adéquats.
Au cours de la restitution de l’enquête faite par l’OIM, son chef de projet, Clément Hamon, a fait remarquer que « les 07 structures impliquées dans la gestion du système frontalier ont été fragilisées par la crise. En 2012, une commission a été mise en place composée des autorités camerounaises, tchadiennes et centrafricaines, mais demeure inactive».
Pour que les services de contrôle des limites territoriales soient dynamiques, l’OIM encourage les autorités centrafricaines à redynamiser les postes frontaliers. Il ajoute aussi que « le gouvernement doit restaurer la reconstitution de l’état civil de chaque citoyen, afin que tous les mouvements frontaliers soient contrôlés. La création d’un fichier d’identité nationale informatisée et une base des données ». Pour ces cas, l’OIM se propose de renforcer la police frontalière et d’améliorer leur condition de travail.
Une source proche de l’Ambassade du Congo Démocratique en Centrafrique, a déploré que la porosité des frontières a occasionnée la création d’un réseau de vente illicite des effets militaires aux groupes armés centrafricains, « un travail de fond est en train d’être effectué pour la répression de ce réseau », a-t-elle fait savoir.
Un projet de la mise en place d’une commission frontalière mixte est envisagé en 2017. Elle sera pilotée par le ministère des Affaires Etrangères.
Centrafrique : Les actions humanitaires et le relèvement sont complementaires, selon des acteurs humanitaires
http://rjdh.org/ PAR ANGELA PASCALE SAULET YADIBERET LE 15 DÉCEMBRE 2016
BANGUI, 15 Décembre 2016(RJDH)–Fabrizio Hochschild, Coordonnateur Humanitaire en Centrafrique dans une conférence conjointe OCHA/UNICEF et HCR le O6 décembre 2016 a indiqué que les actions humanitaires avec celles du relèvement sont complémentaires.
Après une mission conjointe à Bangui, Kaga-Bandoro et Bambari pour réévaluer les besoins humanitaires des personnes déplacés en Centrafrique, Fabrizio Hochschild, Coordonnateur Humanitaire pense que « les actions humanitaires avec celles du relèvement sont complémentaires ».
Fabrizio Hochschild a ajouté que la situation humanitaire de ces derniers jours est triste depuis la recrudescence des violences. Il a rappelé que 12.800 nouveaux déplacés sont enregistrés à Bria, une vingtaine de milles à Kaga-Bandoro et 6.000 nouveaux déplacés à Koui et Bocaranga. « Donc les besoin humanitaires sont réels », a-t-il déclaré. Selon lui, la situation ne favorise pas le relèvement. Il a traduit cela en déclarant aussi que « ce n’est pas encore l’ambiance ou on peut faire le relèvement, il faut premièrement soigner les blessures très ouvertes avant de commencer la physiothérapie ».
Face aux statistiques sur les nouveaux déplacés, il a plaidé pour « un accroissement de ressources pour le relèvement et la stabilisation ».
Dimanche 11 décembre 2016, la Banque Mondiale a octroyé à la RCA 10 milliards de FCFA pour soutenir la campagne de retour des déplacés.