Par RFI Publié le 24-10-2016 Modifié le 24-10-2016 à 16:50
Bangui connaît un regain de tension, ce lundi 24 octobre, en marge d'une opération ville morte et de manifestations organisées par plusieurs organisations de la société civile qui réclament le départ de la Minusca, la force des Nations unies en Centrafrique. Les violences qui ont endeuillé le pays ces dernières semaines, ont été le déclencheur de ce mouvement de colère.
Dès cette nuit, la capitale a vu s'ériger des barricades un peu partout et des rassemblements de manifestants se sont tenus dans de nombreux quartiers de Bangui, notamment symboliquement sur la place des Nations unies à Lakouanga, ou au rond-point des martyrs près du grand stade.
« Nous réclamons le retrait de la Minusca et la poursuite judiciaire des responsables de la Minusca », scande Gervais Lakosso, président du groupe de travail de la société civile à l'origine de ce mouvement. Et d’ajouter : « Nous demandons la levée immédiate et sans condition sur les armes en RCA, car pour nous, cet embargo n’a plus aucun sens à partir du moment où nous avons des autorités légalement établies. A nos autorités, nous demandons le redéploiement immédiat des armées centrafricaines, leur rôle est impératif, ils doivent entrer en action pour ne pas que ce soit encore les anti-balaka ou autres mouvements qui le fassent. »
Trois personnes tuées selon un bilan provisoire
Le mouvement a donné lieu à des débordements, et selon un bilan provisoire établi par la Croix-Rouge, au moins trois personnes auraient été tuées ce lundi matin et six autres blessés.
Selon Gervais Lakosso, la Minusca aurait tiré sur des manifestants non loin du Stade 20 000 places. Contactée par RFI, la Minusca « dément formellement avoir tué des manifestants ». Elle confirme en revanche que dès l'aube « les Casques bleus sont intervenus en divers points de la ville pour démanteler des barricades et disperser des manifestants par des tirs de sommations et des tirs de grenades lacrymogènes ». Des tirs qui ont ainsi retenti jusque vers 10 heures du matin.
Une accalmie dans la capitale
Le blocage était très suivi dans la plupart des quartiers. Pour l'heure, aucun véhicule ou presque ne circule. La plupart des boutiques avaient gardé le rideau baissé. Certaines ont rouvert timidement en milieu de matinée alors qu'on signalait une accalmie dans la capitale centrafricaine.
Les forces de sécurité intérieure patrouillent dans le centre de Bangui. Quant au seul vol commercial prévu pour atterrir ce lundi à Bangui,il a été annulé puisque l'accès à l'aéroport est rendu quasiment impossible.