Centrafrique : L’idée de l’union sacrée relancée lors d’une concertation des forces vives de la nation
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 28 OCTOBRE 2016
BANGUI, 28 octobre 2016 (RJDH)—L’idée de l’union sacrée des forces vives de la nation a refait surface lors des discussions qui se sont tenues ce vendredi 28 octobre au palais de la Renaissance. Elle a été exprimée par le chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra.
L’union sacrée, selon le président Touadéra, est ce qu’il faut aujourd’hui pour faire face aux défis auxquels le pays fait face « nous avons plus que jamais besoin de l’union sacrée pour avancer et faire face aux défis. C’est pourquoi j’appelle les forces vives à s’unir, à développer l’union sacrée pour réussir la table ronde de Bruxelles sur laquelle nous comptons pour mobiliser les ressources nécessaires à la relance de notre pays » a souhaité le chef de l’Etat.
L’appel du président de la République est soutenu par plusieurs hommes politiques qui, pour l’essentiel, exigent la formalisation de cette idée. Cyriaque Gonda, président du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN) et candidat malheureux à la dernière présidentielle, encourage l’idée mais souhaite que les forces vives de la nation y mettent du contenu, « vous avez proposé l’idée de l’union sacrée. Je la soutiens mais il faut que nous la formalisons, que nous y mettons du contenu pour que les uns et les autres savent ce qu’ils ont à faire dans cette union qui me semble importante aujourd’hui »a-t-il proposé.
Désiré Kolingba, président du Rassemblement Démocratique Centrafricain et candidat malheureux à la dernière présidentielle, qui dit soutenir l’idée, propose la mise en place rapide de la médiation afin qu’elle s’occupe des questions de dialogue « l’union sacrée est une nécessité aujourd’hui, nous la soutenons. Mais face aux problèmes qui surgissent aujourd’hui, nous souhaitons que la médiation puisse être mise en place afin de se pencher sur la question de dialogue » a lancé le président du RDC.
Ngougnogbia Kongba-Zézé, un autre candidat malheureux, membre d’une plateforme politique de soutien au président de la République se félicite de la relance de cette idée d’union sacrée qu’il considère comme la voie à suivre pour sortir de la crise.
L’idée de l’union sacrée a été lancée par Touadera après sa victoire au second de la présidentielle face à Dologuelé à qui, le chef de l’Etat avait proposé cette union. Dans une interview au RJDH le mois dernier, Anicet Georges Dologuélé avait pris ses distances vis-à-vis de cette idée qui, selon lui n’a jamais existé faute de formalisation.
Centrafrique : Un véhicule de la gendarmerie nationale attaqué au centre du pays
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 28 OCTOBRE 2016
BANGUI, 28 octobre 2016—Un véhicule de la gendarmerie nationale a été attaqué, ce jour entre Bambari et Grimari par des hommes armés identifiés comme des ex-Séléka. L’information a été confirmée au RJDH par des sources proches de la Direction Générale de la gendarmerie qui se sont gardées d’avancer de bilan.
De sources bien informées, l’équipe de la gendarmerie de Bambari se rendait à Grimari pour évaluer la situation sécuritaire, préoccupante ces derniers jours « compte tenu de la situation sécuritaire préoccupante à Grimari, le commandant de compagnie de Bambari avec six de ses éléments se rendaient dans la ville pour évaluer la situation. C’est entre les deux villes que leur véhicule est tombé dans une embuscade tendue par des hommes armés qui seraient des ex-Séléka » a confié un cadre à la Direction Générale de la gendarmerie qui s’est gardé d’avancer un bilan « je ne peux donner un bilan parce que nous continuons de recouper les informations en ce moment » confie t-il.
Selon des informations du RJDH, sur les sept occupants du véhicule, il y aurait quatre morts et trois otages. Ce bilan n’est pas encore confirmé par des sources officielles. L’attaque du véhicule de la compagnie territoriale de la gendarmerie de Bambari est signalée au moment où la ville de Grimari, voisine à celle de Bambari vit depuis deux jours dans la peur d’une éventuelle attaque des hommes armés qui ont incendié un village situé à 8 km de Grimari.
Centrafrique : Création d’un groupe d’action judiciaire en faveur des victimes
http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 28 OCTOBRE 2016
BANGUI, 28 Octobre 2016 (RJDH) — La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH), l’Observatoire Centrafricain pour les Droits de l’Homme (OCDH) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) ont créé un groupe d’action judiciaire. Le but est de se constituer en partie civile en faveur des victimes des violations. Dans une interview accordée au RJDH, Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) a déclaré que les défenseurs des Droits de l’Homme se sont constitués en partie civile afin de présenter toutes les requêtes des victimes au parquet.
RJDH : Joseph Bindoumi bonjour.
Joseph Bindoumi : Bonjour.
RJDH : Vous êtes président de la LCDH, alors, quelles sont les mesures prises contre les violations perpétrées récemment à Kaga-Bandoro ?
JB : Les 11, 12 et 13 octobre, il y a eu des événements graves à Kaga-Bandoro. Dans un premier temps, on a déploré trente (30) morts et aujourd’hui on parle de 300 décès. Des maisons ont été incendiées, l’administration pillée y compris la résidence du Préfet et l’église catholique touchée. Les mêmes événements ont été perpétrés à Kouango où plusieurs villages ont été incendiés et plusieurs personnes tuées, à Koui, à Bocaranga, à Ngakobo et à Bangui précisément au KM5 des cas de tuerie ont été également signalés. A cela, faut ajouter d’autres personnes tuées par la Minusca lundi 24 octobre, pendant la journée ville morte, alors qu’elle est censée protéger la population civile. Nous documentons tous les événements, nous nous rendons sur le terrain pour constater les faits. Les victimes viennent vers nous pour demander notre assistance. Ces documentations seront présentées lorsqu’il aura procès.
RJDH : L’OCDH a émis le vœu de se constituer en partie civile suite aux événements de Kaga-Bandoro. Partagez-vous cette initiative ?
JB : L’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) que dirige Maître Morouba, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) ont un groupe d’action judiciaire. Nos trois organisations se sont regroupées sous le financement de la FIDH, afin que nous puissions être capables de suivre les victimes devant le procès, qui auront lieu si la loi nous l’autorise. Nous avons constaté que la violation des droits est de nature à nier la forme de l’être humain et là, nous n’agissons plus comme défenseur des victimes, mais défenseurs de nos propres visions et nous-nous constituons partie civile pour cela.
RJDH : Quelle lecture faites-vous de la journée ville morte ?
JB : La LCDH est membre du Groupe de Travail de la Société Civile. Nous étions ensemble pour l’organisation de la journée ville morte. C’est un message du peuple meurtri, que nous voulons porter à la connaissance des Nations Unies et Ban Ki Moon, Secrétaire général de l’ONU a reçu le message. Nous avons constaté une passiveté abusive de la Minusca. Les événements qui se sont passés à Kaga-Bandoro, se sont déroulés au su et vu des casques bleus, tant dans sa préparation que dans sa réalisation. Ensuite, la Minusca a demandé aux ressortissants expatriés de regagner sa base avant que les événements meurtris aient lieu. Nous déplorons cela, voilà pourquoi cette journée ville morte a été organisée.
RJDH : Le Procureur a ouvert une enquête afin de connaitre les auteurs des récentes violences. Qu’en dites-vous ?
JB : Les faits qui se sont passés se sont déroulés le jour et non la nuit, c’était le jour. La Minusca connait les équipes qui ont été déployées sur le terrain pour démanteler les barrières sur les artères dans la ville de Bangui. La Minusca doit dire au gouvernement quelle est l’équipe qui a débordé les limites de sa mission pour aller tirer et tuer des personnes. Les rapports de la gendarmerie et la police qui ont des preuves. On a constaté l’inertie de la Minusca et quand le jour doit se lever le coq chante et le coq a chanté, le jour doit se lever. Notre objectif, c’est la levée de l’embargo et le redéploiement des Forces Armées Centrafricaines.
RJDH : Monsieur Joseph Bindoumi, merci.
JB : C’est moi qui vous dis merci parce que vous êtes venus jusqu’au siège de la LCDH pour voir comment nous travaillons.
Propos recueillis par Auguste Bati-Kalamet.