Centrafrique : Ville morte dans plusieurs localités sous contrôle de l’ex-Séléka
http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 11 OCTOBRE 2016
BANGUI, 11 octobre 2016—Plusieurs villes sous contrôle de l’ex-Séléka sont, ce jour déclarées mortes sur initiative des combattants de ce mouvement armé. Les activités sont paralysées dans ces localités, selon des sources concordantes contactées par le RJDH.
La ville morte, selon nos informations a été déclarée dans les villes comme Kabo, Ndele, et Kaga Bandoro. Une source communale jointe à Kabo confirme l’effectivité de la ville morte dans la localité et qualifie la situation de très sensible « la ville morte est respectée à Kabo puisque par peur, les écoles sont restées fermées, les commerces aussi y compris l’administration » a confié cette source.
Une source à la Minusca de Kabo dit avoir constaté la paralysie des activités « nous avons été informé de ce que la ville morte est déclarée dans la ville. Dans les faits, les activités sont paralysées un peu partout dans la ville puis que les élèves ont été libérés, l’administration aussi est fermée et les activités habituelles sont au ralenti. Mais je continue de faire le recoupement nécessaire », a expliqué cette source.
C’est le même constat à Ndélé où un humanitaire a confirmé au RJDH l’effectivité de la ville morte « la ville est morte à Ndélé. Nous aussi humanitaires, ne sommes pas au travail. Les gens semblent suivre le mot d’ordre de l’ex-Séléka » a confié cet humanitaire.
Le Préfet de Bamingui-Bangoran, Abdoulaye Mahamat joint au téléphone par le RJDH, parle de suspension générale des activités à Ndélé suite à l’appel de l’ex-Séléka, « toutes les activités ont été suspendues tôt ce matin. Les commerces sont fermés, l’administration aussi ne fonctionne pas ainsi que les activités humanitaires. Ce blocage général fait suite à la journée de mobilisation décidée par les ex-combattants de la Séléka » a présenté le préfet.
Kaga Bandoro est dans la même situation, selon des sources concordantes contactées par le RJDH dans cette ville« la ville de Bandoro est aussi sous le coup de cette ville morte imposée par la Séléka. Les activités n’ont pas le rythme habituel » a confié une de ces sources. Le préfet de la Nana-Gribizi n’a pas été joignable pour se prononcer sur la question.
Les raisons de cette décision du mouvement de l’ex-Séléka varient d’une région à une autre. Le point commun est le rejet du DDRR, la mémoire des combattants morts ces derniers temps. Les leaders de l’ex-Séléka rassemblés à Bria où une Assemblée Générale est en préparation, se disent surpris par cette nouvelle « nous sommes réunis ici à Bria avec tous les autres leaders mais nous ne sommes pas informés de cette histoire de ville morte. En tout cas, ce n’est pas nous qui l’avons autorisé » a confié Christian Zouma Narkoyo, porte-parole du RPRC, une des branches de l’ex-Séléka.
La ville morte déclarée dans plusieurs villes de l’arrière-pays sur initiative d’une fraction de l’ex-Séléka a été confirmée par des sources au ministère de l’administration du territoire qui refusent de commenter ce qui est qualifié d’agitation stérile dans les couloirs de ce département.
La ville morte imposée par l’ex-Séléka dans plusieurs villes de la République Centrafricaine intervient une semaine après des violences qui ont fait 14 morts à Bangui, selon la Minusca./
Sylvestre Sokambi et Judicaël Yongo
Centrafrique : MSF reprend certaines de ces activités au Km5 après quatre jours de suspension
http://rjdh.org/ PAR ANGELA PASCALE SAULET YADIBERET LE 11 OCTOBRE 2016
BANGUI, 11 Octobre 2016(RJDH)—Médecins sans Frontières a repris certaines de ses activités médicales au km5 après une suspension de quatre jours suite à l’attaque d’un de ses véhicules qui transportait un patient. Cette reprise est effective depuis le vendredi dernier, selon Emmanuel lampaert, chef de mission MSF.
La reprise des activités de MSF au km5, selon Emmanuel Lampaert ne concerne que les services de la maternité de Gbaya Dombia, l’appui aux soins pédiatriques au centre de santé de Mamadou Mbaïki.
La même source a indiqué que les cliniques mobiles dans les différents sites de PK5 reprendront la semaine prochaine.
MSF a annoncé la suspension de ses activités au km5, le 04 octobre dernier après l’attaque de son véhicule par un groupe armé qui avait tué le patient qui se faisait transporter à l’hôpital pour des soins.
Centrafrique : Ocha fait le point sur les mouvements de populations dans l’arrière-pays
http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 11 OCTOBRE 2016
BANGUI, 11 octobre 2016 (RJDH) —- Le déplacement des populations et les multiples cas de cambriolage freinent les activités des humanitaires. Un constat fait par la Coordination des Affaires Humanitaires dans son rapport du 10 octobre 2016.
Au moment où les humanitaires saluent la reprises de classe, l’insécurité et l’inondation font déplacer plusieurs familles à Bangui et à l’intérieur du pays.
Ce mouvement de populations est constaté depuis le début du mois de septembre. Une augmentation de plus de 2.528 personnes déplacées sur les sites de la Préfecture de l’Ouham a été observée dont, 2 479 à Batangafo. Au total, le nombre de personnes déplacées dans l’Ouham s’élève aujourd’hui à 30.501 personnes contre 27.923 au mois d’août, selon la coordination humanitaire.
Dans son rapport, OCHA relève que deux facteurs sont à l’origine de ces mouvements « d’abord, la clôture du calendrier agricole provoquerait le retour sur les sites des personnes qui, depuis avril, avaient regagné leurs champs pour les cultiver, ensuite, la détérioration depuis plusieurs semaines du contexte sécuritaire dans la zone Centre où de multiples cambriolages et violences sont perpétrées sur les civils par des groupes et bandes armés ».
OCHA déplore dans son rapport aussi la dégradation des routes et l’insécurité qui limitent l’accès à environ 700 personnes déplacées qui sont arrivées sur deux sites à Yalinga, dans la préfecture de la Haute-Kotto. Par contre à Koui, dans l’Ouham Pende, pour des raisons de sécurité, cette zone reste inaccessible aux acteurs humanitaires rendant impossible l’évaluation des besoins de la population sur place. 3.320 ménages venus de Koui ont été recensés à Bocaranga toujours selon OCHA.
Les agressions du personnel humanitaire persistent à Kaga-Bandoro et à Ndélé où des actes de cambriolage ont été rapportés par la coordination humanitaire dans son rapport. A Kaga-Bandoro, même si les violences de ces dernières semaines ont cessé, la ville est frappée par une catastrophe naturelle. Selon OCHA, quatorze (14) quartiers de Kaga-Bandoro ont été inondés suite aux pluies du 02 au 07 octobre. Au moins 3.000 personnes sont affectées.
A Bangui, les violences de la semaine dernière dans le 3e arrondissement ont provoqué à nouveau le mouvement de population vers les sites de déplacés de Bimbo, de M’Poko, de Fatima et dans des familles d’accueil. Le rapport d’Ocha n’a pas, cependant mentionné l’effectif de ces déplacés.
Malgré le mouvement de ces dernières semaines, OCHA note la régression du nombre de déplacés en RCA. Les données du HCR indiquent qu’au plus fort de la crise, début 2014, l’on comptait 886.000 personnes déplacées contre 384.884 aujourd’hui.