Centrafrique: les chances de réussite sont bien réelles si nous investissons dans la paix (ONU)
NEW YORK (Nations Unies), 25/10/16 (Xinhua) -- A l'occasion d'une séance d'information sur la République centrafricaine (RCA) organisée le 21 octobre, le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a déclaré que le pays peut désormais se concentrer sur la stabilisation, la réconciliation et la reconstruction, maintenant que le pays est sorti d'une des "pires crises de son histoire".
"La communauté internationale a beaucoup investi pour en arriver là", a dit M. Eliasson devant les États membres et les principaux partenaires à New York à la veille de sa visite officielle en RCA et de la conférence des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le 17 novembre.
Des efforts continus face à des risques toujours réels "En ce qui concerne l'ONU, l'appui que nous avons fourni dans les domaines de l'aide humanitaire, de la réconciliation, du relèvement et du développement, et, bien entendu, la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) sont la preuve de notre engagement", a précisé le vice-secrétaire général.
M. Eliasson a souligné que les efforts pour assurer la protection des civils et l'acheminement de l'aide humanitaire sont au premier rang des priorités. "La moitié de la population a besoin de l'aide humanitaire et souffre de la faim. Un quart des habitants sont déplacés, pour la plupart des femmes et des enfants issus de groupes minoritaires qui ont dû fuir dans les pays voisins", a-t-il rappelé. "Le tissu social est déchiré, les violations des droits de l'Homme continuent d'être généralisées. Il reste capital d'investir dans les services de base et l'infrastructure", a-t-il ajouté.
Selon le vice-secrétaire général, le risque que le conflit reprenne est bien réel, comme en témoignent les affrontements entre groupes armés qui se sont produits ces dernières semaines. "Mais nos chances de réussite en RCA sont elles aussi bien réelles, si nous investissons dans la paix et si, ensemble, nous cherchons à remédier aux causes et aux conséquences du conflit", a-t-il dit.
En mai de cette année, le gouvernement centrafricain a demandé l'appui de l'Union européenne, des Nations Unies et de la Banque mondiale pour préparer une évaluation des besoins dans la perspective du relèvement et de la consolidation de la paix, qui a abouti à l'établissement d'un 'Plan national pour le relèvement'. Ce dernier énonce les besoins et les priorités pour les cinq prochaines années et s'articule autour de trois volets : la paix et la sécurité; un nouveau contrat social entre l'Etat et le peuple centrafricain; et la promotion du relèvement économique et la relance des secteurs productifs.
Ce plan sera présenté et examiné à la conférence des donateurs qui sera co-présidé par l'Union européenne et le gouvernement de la RCA. Il devrait coûter environ 3 milliards de dollars et servira de point de départ pour lever des fonds.
"Je suis certain que les autorités centrafricaines sauront montrer au peuple et à la communauté internationale qu'elles se sont durablement engagées à faire ce qu'il faut et à entreprendre les transformations nécessaires pour rétablir la sécurité à long terme et la justice pour tous les Centrafricains, en instituant une gouvernance sans exclusive, dans le respect de l'état de droit", a déclaré M. Eliasson.
"Pour que la République centrafricaine y parvienne, il faut que la communauté internationale continue de lui apporter systématiquement son soutien", a ajouté le vice-secrétaire général jugeant que le pays se trouve à un tournant de son histoire.
Centrafrique: l'ONU dénonce les récents troubles à Bangui
NEW YORK (Nations Unies), 25/10/16 (Xinhua) -- La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) est intervenue lundi matin dès les premières heures à Bangui pour démanteler des barricades érigées par des manifestants hostiles.
"Des violences et troubles se sont produits lundi à Bangui, à la suite de troubles civils et de manifestations contre le gouvernement et les Nations Unies", a déclaré le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d'un point presse à New York. "La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) rapporte que des tirs et des incidents de pillage ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale", a-t-il précisé.
Dans un communiqué publié lundi après-midi, la MINUSCA a dénoncé avec fermeté les incidents qui ont touché certains quartiers de la capitale de la République centrafricaine et déploré qu'ils aient entrainé la mort de quatre civils et blessés 14 personnes dont cinq casques bleus.
La Mission de maintien de la paix de l'ONU en RCA appuie les efforts des autorités gouvernementales afin que des enquêtes rigoureuses soient menées sur les circonstances de ces incidents. "Les forces de sécurité gouvernementales et les soldats de l'ONU ont également été déployés pour contenir les manifestations", a indiqué M. Dujarric, précisant que la MINUSCA a renforcé ses patrouilles à Bangui pour protéger la population.
Pour la MINUSCA, les événements de lundi constituent une nouvelle tentative des ennemis de la paix pour perturber le retour à la normalité constitutionnelle en République centrafricaine, avec des institutions élues. Elle précise qu'elle s'opposera à leurs plans destinés à perturber les efforts de paix et de stabilité des autorités élues.
Dans son communiqué, la MINUSCA a également rejeté la campagne de dénigrement contre les casques bleus et a indiqué qu'elle poursuivra sa mission en RCA, conformément à son mandat. Elle a également rappelé que toute violence contre les casques bleus est passible de poursuites pénales internationales.
Lors d'une séance d'information sur la RCA organisée au siège de l'ONU le 21 octobre, le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, avait prévenu que le risque que le conflit reprenne est bien réel, comme en témoignent les affrontements entre groupes armés qui se sont produits ces dernières semaines. "Mais nos chances de réussite en RCA sont elles aussi bien réelles, si nous investissons dans la paix et si, ensemble, nous cherchons à remédier aux causes et aux conséquences du conflit", avait-il souligné.