http://www.la-croix.com/ Nicolas Senèze, à Rome, le 07/09/2016 à 16h47
Le nonce apostolique en Centrafrique, Mgr Franco Coppola, et le ministre centrafricain des affaires étrangères, Charles-Armel Doubane, ont signé mardi 6 septembre au Palais de la renaissance de Bangui, un accord-cadre entre le Saint-Siège et la République centrafricaine, a annoncé mercredi le Vatican.
L’accord, signé en présence notamment du nouveau président Faustin Archange Touadéra et de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, « fixe le cadre juridique entre l’Église et l’État, régissant les questions d’intérêt commun ».
« Les deux parties, tout en préservant l’indépendance et l’autonomie qui leurs propres, s’engagent à travailler ensemble pour le bien-être moral, spirituel et matériel de la personne humaine et pour la promotion du bien commun », précise un communiqué du Saint-Siège.
Cet accord-cadre, qui vient stabiliser les relations Eglise-Etat en Centrafrique après plusieurs années de conflits internes, entrera en vigueur dès l’échange des instruments de ratification entre le Vatican et Bangui.
Le pape François a effectué en Centrafrique, le 29 novembre 2015, une visite historique qui l’a profondément marqué.
Bravant les reproches voilés de la France et des forces internationales de paix qui déconseillaient le voyage pour raisons de sécurité, le pape avait vivement encouragé à la réconciliation nationale après deux ans de conflit ethnico-religieux.
En avril dernier, c’est le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, élu quelques semaines plus tôt, qui s’était rendu au Vatican.
Entre 2013 et 2015, des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka et des ex-rebelles à dominante musulmane de la Séléka, ont mis la Centrafrique à feu et à sang. Ces violences ont ravagé l’économie du pays, un des plus pauvres au monde.
L’Église catholique joue un rôle vital pour la cohésion du pays, à travers son réseau d’écoles et d’hôpitaux.
Mardi 6 septembre, la directrice de l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù à Rome, Mariella Enoc, s’est d’ailleurs entretenue avec le pape François au sujet notamment du partenariat établi avec l’université de médecine et l’hôpital pédiatrique de la capitale centrafricaine.
Les services du Bambino Gesù travaillent à la formation des médecins locaux mais aussi à l’installation de nouveaux équipements, comme un générateur électrique.
Nicolas Senèze, à Rome
(RV) Le Saint-Siège et la République centrafricaine ont signé le mardi 6 septembre un accord fixant le cadre juridique des relations entre l’Église et l’État centrafricain. Le nonce apostolique, Mgr Franco Coppola, et le ministre centrafricain des affaires étrangères Charles-Armel Doubane ont signé cet accord-cadre au Palais présidentiel, en présence du chef de l’État et de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga.
Selon un communiqué, «les deux parties s’engagent à collaborer pour le bien-être moral, spirituel et matériel de la personne humaine et pour la promotion du bien commun». Cet accord fait suite à la visite du Pape François à Bangui, en novembre 2015, et à celle du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra au Vatican le 18 avril dernier.
Cyprien Viet
Le Saint-Siège et la République centrafricaine signent un accord-cadre
Le 29 novembre 2015, l’image du Pape François ouvrant la Porte Sainte de la cathédrale de Bangui a marqué le début de l’Année jubilaire. Ce geste spirituel avait contribué à un net apaisement des tensions en Centrafrique, après de longs mois de guerre civile. Il trouve maintenant aussi une suite avec cet accord juridique qui donne un statut à l’Église catholique dans le pays.
Juste après son élection, le président centrafricain Touadéra avait réservé au Pape François l’un de ses premiers déplacements internationaux. Venu dans nos studios à Radio Vatican, il nous avait alors annoncé que «les Centrafricains sont demandeurs pour l’action de l’Église et son intervention au sein de nos populations. Nous pensons que c’est très important que ces accords puissent être établis entre nous et le Saint-Siège», avait précisé le nouveau chef de l’État.
Les catholiques sont minoritaires en Centrafrique, ils représentent moins de 30% de la population, contre 50% de protestants, 10% de musulmans, et 10% d’animistes, les frontières étant toutefois poreuses entre les différentes appartenances confessionnelles. Mais comme souvent dans les États encore fragiles, l’Église catholique joue un rôle vital pour la cohésion du pays, à travers son réseau d’écoles et d’hôpitaux.
D’ailleurs mardi la directrice de l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù à Rome, Mariella Enoc, s’est entretenue avec le Pape François au sujet notamment du partenariat établi avec l’université de médecine et l’hôpital pédiatrique de la capitale centrafricaine. Les services du Bambino Gesù travaillent à la formation des médecins locaux mais aussi à l’installation de nouveaux équipements, comme un générateur électrique. Des aides très concrètes qui répondent aux appels du Pape pour une coopération fraternelle renforcée, au sein de l’Église catholique, entre les pays les plus riches et les plus pauvres.
(CV)