Centrafrique : « Je pars en laissant un pays largement apaisé », déclare Charles Malinas
http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 21 JUILLET 2016
BANGUI, 21 Juillet 2016 (RJDH)—L’Ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas, a déclaré lors d’une interview exclusive au RJDH, que son départ laisse une Centrafrique apaisée, après le moment de chaos que le pays avait connu.
Le diplomate Français garde encore les souvenirs d’une Centrafrique plongée dans le chaos en 2013, « quel souvenir je conserverais le plus ? Il y a des souvenirs forts, des souvenirs heureux, des souvenirs moins heureux. Les premières images qui m’ont frappé lorsque je suis arrivé ici, c’étaient des images de chaos et de désolation ».
Pour Charles Malinas, au moment de son départ, la Centrafrique est apaisée, « au moment où je pars, je laisse un pays où il y’a encore beaucoup de problème, mais un pays largement apaisé. Lorsqu’on traverse Bangui, on rencontre des embouteillages, c’est-à-dire la vie qui reprend », confie-t-il au RJDH.
L’ambassadeur français dist avoir gardé une image de la population centrafricaine, « ce que je conserverais d’abord et avant tout, c’est l’image d’une population qui a tout fait pour que les choses changent dans le bon sens, et qui s’est mobilisée au moment des élections et bien avant les élections, pour que sa volonté soit faite. C’est-à-dire que la paix revienne, que les dirigeants soient élus, bien élus et aujourd’hui c’est le cas », a-t-il témoigné.
Charles Malinas a été nommé ambassadeur en République Centrafrique le 29 novembre 2013, à quelques jours d’un vote au Conseil de sécurité de l’ONU qui devrait accorder un mandat de six mois à Paris et à la Misca pour rétablir l’ordre dans le pays, fragilisé par les violences. Le successeur de Charles Malinas, Christian Bader, nommé le 15 juillet 2016, prendra ses fonctions le 9 août 2016 après le départ de Charles Malinas le 2 août 2016.
Centrafrique : Remise symbolique de cadeau à Charles Malinas, l’Ambassadeur de France par le RJDH
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 21 JUILLET 2016
BANGUI, 21 JUILLET 2016(RJDH) — Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme(RJDH) a remis ce matin un cadeau symbolique à Charles Malinas, ambassadeur et haut représentant de la France en Centrafrique qui est rappelé par son pays. Charles Malinas a par la même occasion interpellé les journalistes du RJDH de continuer avec le professionnalisme qu’ils le font depuis toujours. La cérémonie de remise de cadeau a eu lieu au siège du RJDH lors de la dernière visite de ce dernier.
Selon le coordonnateur du RJDH, Thierry Khondé, ce geste est un signe d’amitié et de reconnaissance envers l’ambassade de France qui à travers son ambassadeur, soutient le RJDH, depuis le début de la crise, « nous voulons témoigner notre reconnaissance et notre gratitude à l’endroit de l’ambassadeur de France qui a accepté soutenir le RJDH depuis le début de la crise en 2013. Malgré que nous n’avons pas de collaboration ni de protocole de partenariat avec l’ambassade, il a répondu favorablement à notre demande et l’ambassade continue de soutenir le RJDH », a témoigné le coordonnateur du RJDH.
Le diplomate français Charles Malinas, s’est réjoui de ce cadeau de la part du RJDH, « je suis très touché, très émus parce que c’est un geste d’amitié, car je suis un peu des vôtres. Vous savez les diplomates sont comme les journalistes sauf que plusieurs personnes vous lisent alors que nous c’est seulement deux ou trois personnes qui nous lisent, c’est ça la différence. Aujourd’hui, avec ces cadeaux, j’ai l’impression d’être parmi les vôtres », a-t-il témoigné.
Le dernier mot de l’ambassadeur de France aux journalistes du RJDH est de garder toujours le rythme de son travail, « continuez votre beau travail, continuez. Ne vous laissez pas dévier de la route », souhaite le diplomate français.
L’Ambassade de France soutient les projets du RJDH depuis 2013 : L’accompagnement de la restauration de l’autorité de l’Etat, l’accompagnement du processus électoral, le renforcement de structure après la crise à travers un studio et des moyens roulants et enfin la formation des journalistes des radios communautaires, sont autant des projets du RJDH que l’ambassade de France a soutenus.
C’était le 15 Juillet 2016 que l’ambassadeur de France en Centrafrique Charles Malinas est rappelé, et les dispositions du décret le rappelant précisent qu’il est appelé à d’autres fonctions.
Centrafrique : Gina Sanzé Fustige la formation des FACA par EUTM
http://rjdh.org/ PAR JEAN CLAUDE GNAPOUNGO LE 21 JUILLET 2016
BANGUI, 21 Juillet 2016(RJDH) — Gina Sanzé, députée de Dékoa et vice-présidente de PATRIE a fustigé la formation des FACA par la mission d’assistance opérationnelle de l’Union Européenne et exige l’implication sans réserve des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans le processus de sécurisation de la République Centrafricaine. Elle l’a exprimé lors d’une interview accordée au RJDH.
La députée de Dékoa n’est pas trop optimiste au sujet de la formation envisagée par la mission européenne, «excusez-moi, vous parlez des FACA c’est-à-dire des gens qui sont supposés déjà être formés et on va les former à nouveau ou bien vous parler des nouveaux recrus ? C’est ça qu’il faut savoir. Nos FACA actuellement, il y a déjà un travail d’identification qui a été fait sous la transition », a-t-elle martelé.
« On sait à l’heure actuelle ceux qui sont capables et ceux qui ne sont pas capables, ceux qui sont aptes à travailler. Qu’on leur donne les moyens pour protéger et pour travailler. Mais si vous me parlez maintenant de formation c’est-à-dire qu’on va rester sans armée ? Quel est un pays qui est resté sans armée et pendant deux ans, c’est quel pays dans le monde, vous pouvez me le dire ?» se demande-t-elle.
En réaction à la demande de la société civile de voir la Minusca se retirer de la RCA, Gina Sanzé a politiquement tranché en ciblant les insuffisances de la mission onusienne, « nous demandons à ce que la Minusca joue pleinement sans rôle », a-t-elle persisté en pointant du doigt les limites de la mission des Nations Unies, « comment expliquez-vous que les groupes armés qui sont cantonnés et supposés être gardés par la Minusca arrivent à circuler comme ils veulent ? », se demande-t-elle.
Pour elle, il faut « absolument » au côté des forces onusiennes des gendarmes, les policiers et les FACA pour sécuriser la population.
Parti allié du Pr Faustin Archange Touadera, Gina Sanzé n’est pas totalement satisfaite du bilan des 100 jours et l’appelle à l’autoévaluation, « je pense qu’après trois mois, le président doit faire le bilan lui-même de ce qu’il a fait, des avancées et peut-être rattraper ce qu’il n’a pas pu faire en trois mois. C’est vrai que tout ne peut pas se faire en trois mois, mais cela permet de déceler les faiblesses », a-t-elle ajouté.
La députée de Dékoa a en outre salué l’approche du Pr Faustin Archange Touadera et souhaite une prise en compte des revendications des groupes armés, « ce sont des enfants du pays, on doit écouter leurs doléances et peut être répondre à cela. C’est de cette manière qu’on peut aller de l’avant », a renchéri l’élu de la nation.
Cette réaction intervient quelques jours après l’entrée en vigueur des forces de l’EUTM et un jour après la demande de la société civile du retrait des Nations-Unies.